Le versement des cotes F/7/12412-12653 a été effectué dans les circonstances suivantes. M. Langlois, directeur des Archives, avait, en 1917, essayé d'obtenir qu'il lui fût permis de constater l'état des papiers périmés de la rue des Saussaies. On avait alors répondu : "Nous n'avons plus rien que ce qui a trait aux affaires courantes". Ce qui paraissait très improbable. Trois ans plus tard, la Direction des Archives revint à la charge et, grâce à l'intervention personnelle de M Honnorat, ministre de l'Instruction publique, ce qui avait été demandé inutilement en 1917 fut accordé sans difficulté en 1920. On lit à ce sujet dans le Rapport annuel du Directeur des Archives ( Journal Officiel du 28 mai 1920) : Le bruit courait que, même des dossiers postérieurs à 1870, il ne restait plus grand chose, parce que les locaux actuels de la Sûreté ne sont pas vastes, et parce que, chaque fois qu'ils s'encombraient, on y faisait des hécatombes de papiers à la fois inutiles et confidentiels, sans l'intervention d'aucun représentant des intérêts de l'histoire, c'est-à-dire d'aucun archiviste... On sait maintenant à quoi s'en tenir... Ce qu'il y avait encore d'intéressant dans les papiers de la Sûreté depuis 1870, 239 articles, où les historiens futurs trouveront des matériaux relativement aux grandes affaires de notre temps, vient d'être transféré aux Archives nationales. Les articles provenant du versement de 1917 sont numérotés après ceux qui proviennent du versement de 1920 ; cela tient à ce que le débrouillement du versement confus de 1917 n'a été terminé qu'après le versement de 1920.

Les articles F/7/12714 à F/7/12816 ont été versés aux Archives nationales en plusieurs petits lots au cours des premiers mois de 1934. Ils complètent notamment les dossiers précédemment versés des "affaires" autour desquelles gravita la politique intérieure à la fin du XIXe siècle et au commencement du XXe, et ils fournissent d'assez nombreux matériaux pour l'histoire économique et sociale des cinquante dernières années. Malheureusement ils présentent des lacunes : des séries départementales sont incomplètes ; les rapports des préfets sur la situation générale des départements ont disparu pour la période antérieure à 1918 ; et ces lacunes que l'on constate permettent de supposer que d'autres destructions ont été opérées.