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rdfs:label "Ministère de l'Agriculture. Restauration des Terrains en Montagne (RTM). Département de la Savoie (1885-1963)" ;
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rico:history "France. Ministère de l'Agriculture. Direction générale des eaux et forêts (1909-1976) Roulhac de Rochebrune, Henri (1880-1955) Vogeli, Félix (1875-1941) France. Ministère de l'Agriculture. Direction des forêts (1882-1909) Messines Paviot du Sourbier, Jean (1900-1989) Kuss, Charles (1857-1940) Mougin, Paul (1866-1939) Martin Gallevier de Mierry, Eugène (1877-1964)",
"""Versement à la Mission des archives auprès du ministère de l'agriculture en 1985. Versement aux Archives nationales en 2012 pour l'opération de numérisation des clichés et tirages du département de la Savoie puis entrée du versement aux Archives nationales en 2016.
La conservation des photographies menées dans le cadre de la restauration des terrains en montagne semble avoir été dès le début organisée avec beaucoup de soins et suivant des méthodes très proches d'un département à l'autre : conservation des clichés sur plaque de verre, classées dans un ordre numérique purement chronologique dans des caissettes de bois ; classement des tirages sur papier dans des albums ou des chemises, accompagnés de légendes d'une grande précision ; tenue de registres récapitulatifs renvoyant le plus souvent aux séries et numéros de clichés. Au début des années 1980, plusieurs initiatives issues d'une double préoccupation se croisent pour promouvoir les collections photographiques de restauration des terrains en montagne. D'une part, le fonds d'une richesse considérable n'est pas répertorié, bien que des registres, qui ne sont plus à jour, aient été tenus à l'origine par l'administration. Il apparaît donc nécessaire d'établir un nouvel inventaire qui soit exhaustif et précis. D'autre part, la conservation des plaques de verre originales dans les départements est rarement satisfaisante. La mission des archives auprès du ministère de l'agriculture, dirigée par Jean LE POTTIER, récupère une collection riche de 13 000 tirages auprès de l'ONF (cotées ONF 179-241) et l'envoie aux Archives nationales. Peu de temps après, une seconde collection d'importance équivalente est versée par la direction des forêts (cotée RTM 1-57) à la mission des archives auprès du ministère de l'agriculture, dirigée par Isabelle RICHEFORT. Parallèlement, le Centre interdisciplinaire de recherche sur les milieux physiques et l'aménagement rural (CIMA) de l'Université Toulouse-Le Mirail entreprend des recherches sur les paysages montagnards méditerranéens. Ces travaux, s'appuyant sur des photographies anciennes, l'entraînent à s'intéresser aux photographies RTM du ministère de l'agriculture. Enfin, les archives départementales de Haute-Garonne se montrent également intéressées par les photographies RTM et mettent à disposition du service RTM de leur département leur laboratoire photographique et du personnel. Ces trois projets se rencontrant, Isabelle RICHEFORT diligente une enquête auprès des services départementaux de restauration des terrains en montagne, des directions départementales de l'agriculture, des directions régionales et des centres de l'ONF, ainsi que des services d'archives départementales afin de dresser un état des collections. Cette enquête permet des recoupements comparatifs, entre le fonds de l'administration centrale et les fonds des services départementaux de la RTM. L'enquête, diffusée sous forme de questionnaire, aborde les aspects de conservation matérielle et de communication : les clichés, le nombre de plaques de verre, la période chronologique couverte, le conditionnement, l'état, le type de classement, les négatifs, le tirage papier, le classement global, la reproduction et l'utilisation des clichés. Les résultats de cette enquête ont fourni des renseignements partiels aux tables rondes organisées entre le ministère de l'agriculture (direction des forêts) et le ministère de la culture (direction des archives de France). A l'issue de d'une table ronde organisée à Toulouse en 1984 entre les différents protagonistes, une circulaire conjointe aux deux ministères est signée et publiée le 28 octobre 1985 sous la référence DF/SDEF/N° 3006. Cette circulaire précise les conditions dans lesquelles ces collections peuvent être mises en valeur, notamment par la réalisation et l'exploitation de reproductions ainsi que les conditions de conservation prévues pour les documents originaux. A la suite de la circulaire du 28 octobre 1985, la mission des archives auprès du ministère de l'agriculture entreprend de répertorier l'intégralité des clichés et tirages des deux collections qui lui ont été remises : - sur un fichier coté FRTM1, les photographies de l'Ardèche, de l'Ariège, de l'Aude ainsi qu'une partie des photographies des Alpes-de-Haute-Provence, de la Savoie et de la Haute-Savoie. La numérotation des fiches est continue de 1 à 4696 (dont plusieurs numéros vacants) ; - sur un fichier FRTM66, les photographies des Pyrénées-Orientales. La numérotation des fiches est continue de 1 à 140. L'indexation de ces collections conduit en 1989 à quelques rapprochements des clichés du département des Hautes-Pyrénées, provenant de l'ONF et de la direction des forêts. Ce fichier, dont la numérotation est continue de 1 à 604, est nommé FRTM65. La logique est poursuivie pour l'ensemble des photos puisqu'en 1991, les collections provenant de l'ONF et de la direction des forêts sont systématiquement fusionnées avant enregistrement et édition d'un fichier par département. Ce système a l'avantage de pouvoir reconstituer une collection plus complète. S'agissant de photographies, il est apparu aux conservateurs de l'époque que le principe de respect des fonds n'avait finalement pas à être appliqué dans la mesure où on applique à la photographie davantage un traitement documentaire qu'un traitement archivistique. Il a été considéré, de surcroît, que chaque photographie a une valeur intrinsèque et le fait que certaines photographies aient été versées par la direction des forêts et d'autres par l'Office national des forêts avaient d'autant moins d'importance qu'à l'origine les deux collections étaient issues d'une même prise de vue. Par ailleurs, les photographies reçoivent une numérotation à huit chiffres : les deux premiers correspondent au numéro du département, tandis que les six suivants forment un numéro d'ordre. Autant que possible, l'ordre numérique correspond à un ordre logique (par périmètre ou par série). La mission des archives auprès du ministère de l'agriculture reprend parallèlement son travail d'indexation de la collection unique provenant de la direction des forêts et de l'ONF, sous forme d'instruments de recherche mentionnant le périmètre, la série, les légendes, la date de prise de vue, l'opérateur, le format et le nombre de tirages. A partir de 1992, il est décidé de constituer trois sous-fonds cohérents pour le fonds RTM : - les clichés et tirages issus des collections de l'administration centrale et de l'ONF (1 RTM), environ 30 000 prises de vues ; - les vingt-six albums qui compilent un ensemble de plus de soixante images sur certains départements (2 RTM), soit 1643 vues au total ; - la littérature grise qui documente toute la phase de production, d'analyse et de synthèse des images RTM (3 RTM), environ 180 ouvrages. A partir de 1995, l'absence d'un chef de mission pendant près de six ans, accompagné d'une coupure presque complète des relations entre le ministère de l'agriculture et les Archives de France conduisent à un ralentissement des travaux scientifiques sur le traitement archivistique de ces photographies. Cette situation perdure jusqu'en 2009, date à partir de laquelle la mission des archives du ministère chargé de l'agriculture réfléchit à leur versement aux Archives nationales.""" ;
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rico:scopeAndContent "Les clichés et tirages sont conditionnés en dossiers au format 24x30cm. Pour un même lieu, un dossier est en principe composé d'une pochette double page de réemploi avec mention du titre en couverture et accompagné de légendes d'une grande précision : indication du périmètre, de la série, du torrent, d'un commentaire sur le sujet précis de la vue, de la date de prise de vue, du nom de son auteur. Certains photographies peuvent être accompagnées de croquis de localisation indiquant l'angle de prise de vue. Sont insérés deux jeux (papier albuminé ou citrate) de la première série de photo prises lors des campagnes 1880-1914. Ces deux jeux sont de format identique proche de 18x24cm. Un exemplaire est contrecollé sur carton, l'autre sur papier libre et inséré sous onglet. A cette série, il peut y avoir l'ajout d'un tirage citrate au format 13 x 18 cm, pris quelques années plus tard aux environs de 1930-1955 et des formats encore inférieurs (13x9cm) pour les dernières années. Certains dossiers présentent des annotations sur le verso de la couverture. Ces notes contiennent des informations d'ordre topographique, géologique et sylvicole et ne sont pas systématiquement reportées sur le carton ou sous l'image sous l'onglet. Ces annotations ne sont pas présentes dans tous les dossiers et sont plutôt rares. Les lois sur le reboisement (28 juillet 1860) et le regazonnement des montagnes (8 juin 1864) Au XIXe siècle, de nombreuses catastrophes naturelles affectent les massifs montagneux français (crues, éboulements, avalanches). Le ministère des Finances propose en 1847 un projet de loi relatif au reboisement des montagnes et à la conservation des sols forestiers. Mal accueilli par les chambres, ce projet de loi est retiré le 7 juin de la même année. Les très fortes crues du Rhône, de la Garonne et de la Loire entre 1856 et 1859 achèvent de les convaincre et la loi du 28 juillet 1860 sur le reboisement des montagnes, soutenue par l'Empereur NAPOLÉON III, est votée. La loi de 1860 permet d'imposer en montagne la constitution de périmètres de reboisement définis d'après « l'état du sol et les dangers qui en résultent pour les terrains inférieurs ». Un décret suffit à établir l'utilité publique des reboisements que l'administration juge nécessaires à une saine gestion écologique du territoire. Mis en demeure d'effectuer les travaux, les propriétaires peuvent bénéficier de subventions. En cas de refus ou d'incapacité, les particuliers sont expropriés sans indemnisation. Cette loi est ainsi très mal accueillie des populations pastorales ; des résistances très vives, voire même des révoltes à mains armées se produisent. Les objectifs sont rapidement revus à la baisse et une loi complémentaire est promulguée le 8 juin 1864 sur le regazonnement des montagnes, permettant de substituer sous certaines conditions l'engazonnement aux plantations. Par cette loi, l'État cherche à reconstituer le couvert végétal, concept pouvant théoriquement réconcilier le forestier et l'éleveur, puisque les activités de ce dernier sont considérées comme potentiellement bénéfiques au sein d'une action de lutte contre l'érosion des terrains de montagne. La loi du 4 avril 1882 sur la restauration et la conservation des terrains en montagne Les systèmes agraires des régions de montagne, suite aux lois de 1860 et 1864 sur le reboisement et le regazonnement des montagnes, commencent à se transformer et les sociétés locales perdent de leur cohérence. La crise des systèmes agraires est liée au développement des échanges et à l'apparition de diverses formes de production marchandes. La production céréalière régresse en montagne et la prairie permanente se substitue aux labours. L'espace extensif perd son importance en tant que source de fumure d'autant plus que l'élevage ovin régresse également. C'est dans ce contexte que la jeune IIIe République adopte le 4 avril 1882 la loi sur la restauration et la conservation des terrains en montagne. Cette loi donne un nouvel élan au mouvement de reboisement et conforte les forestiers en instituant des services spécialement dédiés de Restauration des terrains en montagne dans les départements concernés. Les terrains à traiter sont désormais acquis et les travaux entièrement mis à la charge de l'État. Les forestiers doivent néanmoins concéder que l'objectif de régularisation du régime des eaux des grands fleuves passe au second plan au profit de la sécurité des populations montagnardes. Les lois modifiant et complétant la loi du 4 avril 1882 Alors que la loi fondatrice du 4 avril 1882 sur la restauration et la conservation des terrains en montagne institue les périmètres RTM, zones expropriables par l'Etat, les zones réellement expropriées, appelées « séries domaniales RTM » permettent la mise en place d'ouvrages et des boisements de protection. Cet édifice législatif est complété par la loi du 16 août 1913 modifiant et complétant la loi du 4 avril 1882 relative à la restauration et à la conservation des terrains en montagne, en vue d'assurer le reboisement du sol de la France. En effet, la loi du 16 août 1913 va plus loin que la loi du 4 avril 1882 puisque la nouvelle loi concerne non seulement les terrains en montagne mais également ceux situés sur les sommets et les pentes des montagnes dont le reboisement s'impose alors même que l'équilibre et la stabilité du sol ne se trouvent pas en cause. C'est ce que fait ressortir le premier alinéa du nouvel article 2 en supprimant la notion de « dangers nés et actuels » jusqu'alors exigé par la déclaration d'utilité publique des travaux de restauration. A partir de cette loi, les périmètres ne sont plus strictement limités aux seuls torrents dégradés et – toutes les fois qu'en vue d'éviter les crues violentes et soudaines, il s'agit de combattre le ruissellement sur les pentes – il devient possible, alors que la dégradation du sol n'est pas à craindre, de provoquer la déclaration d'utilité publique des travaux reconnus nécessaires. La loi du 6 janvier 1933 modifiant la loi du 4 avril 1882 relative à la conservation et la restauration des terrains en montagne est constituée d'un article unique visant à substituer à la procédure législative, celle plus rapide du décret rendu en Conseil d'Etat. Cette nouvelle procédure permet, en effet, de prendre le plus rapidement possible, après la réalisation des enquêtes réglementaires, la décision déclarant l'utilité publique des travaux et de fixer les limites des périmètres à créer. Après la Deuxième Guerre mondiale, la France choisit une stratégie de développement économique fondée sur un système urbain puissant. Les lois d'orientation agricole n° 60-808 du 5 août 1960 et n° 62-933 du 8 août 1962 qui traduisent un effort d'équipement et de modernisation des sociétés montagnardes puis la création de l'Office national des forêts (ONF) par la loi de finances rectificative pour l'année 1964 n° 64-1278 du 23 décembre 1964 mettent un terme à la nécessité de rendre compte, au moyen de photographies, des travaux engagés dans le cadre de la restauration des terrains en montagne. La RTM reste associée à un monde en pleine récession, ce qui provoque l'abandon des travaux de correction, les boisements existants semblant d'ailleurs suffire au regard des intérêts à protéger. Le recours à la photographie En 1860, dans le cadre du service de reboisement créé par la loi du 28 juillet 1860, certains forestiers recourent à la photographie. L'utilisation de ce nouveau moyen technique et scientifique permet de rendre compte de l'urgence des travaux et d'illustrer les actions de terrains. C'est à l'exposition universelle de 1867 que sont présentées au public les premières photographies forestières. En 1877, Eugène de GAYFFIER, directeur du service du reboisement, fait réaliser un album de cinquante clichés destiné à être présenté à l'exposition universelle de 1878, au pavillon des forêts. La circulaire n° 42 du 1er avril 1886 – signée par Prosper DEMONTZEY, chef du service du reboisement de la direction des forêts du ministère de l'agriculture – relative à l'application de la photographie aux travaux de reboisement, définit les conditions d'utilisation de la photographie : « Les renseignements photographiques dont la production sera désormais indispensable […] soit pour la présentation des projets, soit pour l'exécution des travaux, […], devront être présentés dans la même forme par toutes les circonscriptions de reboisement ». Cette instruction de 1886 précise également le rôle et l'emploi de la photographie dans le service du reboisement : « [un] moyen de saisir et de garder l'image des choses, moyen précieux dont la certitude et la fidélité ne dépendent que de quelques conditions très faciles à réaliser ». En effet, l'invention de la plaque sèche au collodion (1864) a supprimé des manipulations délicates sur le terrain ; les plaques sensibles se conservent et se transportent facilement et permettent d'attendre le retour au laboratoire pour révéler l'image. Cette circulaire prévoit, enfin, l'organisation de la collecte et l'archivage des photographies. Celle-si est scrupuleusement respectée pendant plus de cinquante ans. Les clichés originaux, sous forme de plaque de verre, restent dans les départements ; un tirage est adressé à l'Ecole nationale des eaux et forêts à Nancy, un autre à l'Administration des eaux et forêts et un troisième à la direction des forêts du ministère de l'agriculture. Prosper DEMONTZEY – chef du service du reboisement conçoit ainsi, dès l'origine, la photographie des opérations de restauration des terrains en montagne comme un outil moderne de communication. L'authenticité des documents est mise en avant afin de rendre indiscutable la réalité du déboisement et d'insister sur la nécessité du reboisement. L'usage de la photographie devient très rapidement un outil habituel des forestiers. Un rapport du 22 octobre 1887 signé du directeur des forêt établit l'enseignement pratique des techniques de la photographie à travers un stage de deux mois pour le personnel, tandis que les services RTM sont dotés d'appareils de photographie à plaques avec chambre noire de type JONTE 18x24 cm et d'objectifs DEROGY. De fait, les services locaux font rarement appel à des professionnels pour réaliser leurs prises de vues. Ce sont généralement des inspecteurs, sous-inspecteurs et gardes nationaux qui opèrent, l''opérateur effectuant lui-même toutes les manipulations techniques, de développement et de tirage. Bien qu'une photographie ait, selon les circonstances, un caractère plus évocateur qu'un document écrit, ces photographies sont prises dans une logique administrative et pédagogique car elles s'adressent à un public étranger à la montagne – ce qui explique les légendes détaillées, claires et précises – et convaincantes puisqu'elles sont destinées à établir l'utilité publique des travaux projetés ou à rendre compte des travaux ou ouvrages réalisés. Les opérateurs orientent ainsi leurs prises de vues : cadrages en contre-plongée pour renforcer l'étendue du premier plan (éboulis, déjections, etc.), prises de vue sans ciel ou autre repère visuel pour donner une échelle à l'image, gros plans pour accentuer le chaos du paysage, etc. Toutes ces techniques de cadrage visent à proposer une interprétation photographique de la montagne avant travaux, conforme à l'esprit de la circulaire du 1er avril 1886. Un parallèle peut être établi entre l'usage de la photographie par les techniciens des eaux et forêts et la mise en place de la politique nationale de RTM : La période jusqu'en 1914 constitue l' « âge d'or » de la restauration des terrains en montagne puisque la plus grande partie des travaux sont réalisés avant la Première Guerre mondiale : 177 périmètres RTM sont définis, 1100 torrents, une centaine de couloirs d'avalanches et une vingtaine de glissements de terrain sont traités. Entre 1886 et 1914, le matériel photographique est régulièrement renouvelé, les grandes chambres 18x24 cm sont remplacées au début du XXe siècle par des chambres 9x12 cm qui sont plus maniables et l'emploi de négatifs souples est préconisé. Entre 1918 et 1940, l'accélération de l'exode rural des populations de montagne et les difficultés économiques freinent la politique d'acquisition de nouveaux travaux. Certains services RTM sont supprimés (Ain, Var), d'autres nouvellement créés (Ariège, Cantal, Vaucluse...) ne font pas l'objet de campagnes photographiques systématiques. Aux opérateurs forestiers qui n'hésitaient pas à immortaliser les bêtes et les gens succèdent des ingénieurs d'un style nouveau ne s'intéressant plus qu'aux travaux et aux ouvrages. Seuls les responsables des services et des améliorations pastorales continuent à prendre des vues de la montagne et de ses habitants. Parallèlement, l'utilisation de la photographie décline et la qualité des tirages elle-même s'amoindrit dans presque tous les départements. La Seconde Guerre mondiale accélère le déclin de la politique RTM. Malgré des besoins importants pour l'entretien des ouvrages existants, les crédits sont réduits d'année en année, le phénomène étant accentué par une hausse du coût de la main-d'œuvre. Simultanément, les procédures d'utilisation de la photographie établies par la circulaire de 1886 deviennent complètement obsolètes. Les photographies prises sont de plus en plus hétérogènes tant par leur qualité que par leur forme (apparition du format 24x36 cm et des diapositives couleurs). Elles représentent des prises de vues très techniques. L'abondance des clichés rend difficile la tenue d'inventaires détaillés et entraîne une dépréciation de l'information qui accompagne jusque là les prises de vues. L'iconographie RTM, telle que mise en place à la fin du XIXe siècle cesse d'exister. Intérêt du versement Témoigner de la dégradation des montagnes et illustrer leur restauration sont les justifications de la première période des photographies RTM dont la production alimente le discours sur la catastrophe, grâce à l'évidence de l'image. De par leur sujet même (les périmètres à restaurer), ces photographies ne peuvent que donner une représentation pessimiste de la montagne privilégiant les versants érodés, les villages engravés, les désastres. Les montagnes des Alpes du nord sont élevées et abruptes et ont toujours vécu sous la menace du torrent et de l'avalanche, en particulier en Savoie. Aux XVIIIe et XIXe siècles, l'activité torrentielle menace de plus en plus les villages dans les vallées de la Tarentaise ou de la Maurienne. Au fil des photos de ce versement, apparaissent des réseaux qui humanisent le paysage : une multitude de banquettes, de clayonnages, de barrages que les méthodes de construction (pierres sèches ou maçonnerie) dotent d'une indéniable esthétique. La reconquête de la nature sur des espaces laissés en déshérence est spectaculaire, les lieux où interviennent les forestiers sont souvent montrés comme désertiques : désert minéral, ravine, vide végétal, boisement clairsemé. La croissance de la masse des plantations est exploitée rapidement par les photographes RTM, sur certaines photographies la pousse des arbres fait entièrement disparaître le point de vue initial. Dès le début, les circulaires prévoient un programme de reconduction photographique dans un cycle régulier. Le couple d'images comparées « avant-après » devient ainsi un classique de la démonstration de la nécessité et de l'efficacité des travaux réalisés, un véritable genre des publications RTM développé dès le début du XXe siècle afin de persuader aussi bien le grand public que les élus locaux ou l'administration de l'utilité des travaux. Le fonds photographique de restauration des terrains en montagne qui est le fruit de la mise en œuvre de travaux pharaoniques que les ingénieurs des eaux et forêts conduisent durant toute la IIIe République, témoigne du nouveau rapport de l'homme avec la nature qu'il cherche à rationaliser et à domestiquer. Alors que la montagne est sujette à contemplation pour les romantiques, quelques décennies plus tôt, elle devient l'objet d'actions dans la seconde moitié du XIXe siècle, à l'heure du rationalisme positiviste de la société industrielle. Ce versement est un exemple remarquable d'archives photographiques volontairement constitué dans une perspective administrative et pédagogique, puisque ces photographies ont été prises dans le cadre de présentation de projets ou d'exécution des travaux de restauration et de reboisement des terrains en montagne. Il illustre la politique de protection et de labellisation des paysages de montagne. Ce versement, précieux par sa continuité et l'extrême régularité des prises de vues, s'échelonne de 1885 à 1963. Les périodes les plus représentatives étant 1883-1914 et 1930-1955. Il constitue une source essentielle de l'histoire des zones de montagnes sur un siècle et recèlent une approche ethnographique (scènes de la vie quotidienne, costumes, habitations, fêtes de village, fruitières, conditions de travail du personnel forestier et des ouvriers employés sur les chantiers). Tout en restant le plus souvent utiles aux techniciens pour les travaux d'aménagement actuels, ces photographies sont des témoignages irremplaçables de l'histoire et de l'évolution des paysages (photographies avant-après, parfois à plusieurs dizaines d'années d'intervalle), de l'habitat, de l'évolution géophysique et géomorphologique du paysage, des plantations forestières, du personnel forestier, des techniques de construction, de reboisement et de l'évolution du matériel." ;
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