L’implantation de l’usine à proximité du Tarn et la vétusté des bâtiments n’offrent pas un environnement satisfaisant à la bonne conservation des documents écrits. Le fonds photographique est en grande partie altéré par de mauvaises conditions de conservation, suite à des hausses soudaines du taux d’hygrométrie. L’inondation de 1930 est dévastatrice pour les archives. Le recours à la désinfection, une fois le fonds entré aux archives départementales, s’est avéré quelquefois indispensable. Un nombre important de plans et d’éléments publicitaires ont bénéficié des travaux de restauration de l’atelier des archives départementales.
En 1972, l’incendie de l’atelier d’imprimerie attenant à l’usine annexe (glutinerie), détruit une partie de la production publicitaire.
Les difficultés de l’entreprise ont eu un retentissement important à Villemur, le site a été pillé et vandalisé lors du dépôt de bilan en 1999. Depuis, les bâtiments sont régulièrement visités et squattés en particulier le week-end.
La nouvelle société aux prises avec de nombreuses dégradations a vendu en l’état à un brocanteur le mobilier et ce qu’il restait des archives de l’appartement familial situé au siège de l’entreprise.
La collecte de ce fonds est le fruit d’un long processus et d’une volonté affirmée de la famille Brusson de préserver ce patrimoine.
Philippe Delvit, professeur à l’Université de Toulouse 1 Capitole est le premier historien à la fin des années 1990 à s’intéresser aux sources d’archives de la famille et le médiateur auprès de Madame Suau, directrice des Archives départementales.
Plusieurs visites ont été nécessaires afin d’évaluer et de trier les documents, et ce, avec les conseils de la famille Brusson et la participation active de la nouvelle société « La financière de Villemur » dirigée par Monsieur Wurmser. Un premier dépôt représentant 60 à 70 m.l. en 1999, est suivi d’un second comprenant les archives du personnel et de la comptabilité en 2003, préalablement trié et échantillonné par Madame Suau et Samuel Bouteille. Les archives dispersées au gré des besoins et contraintes se répartissent entre un grenier difficile d’accès, des soupentes, des escaliers ou encore tout espace à l’abri des regards, l’exiguïté de certaines pièces entraînant un conditionnement aléatoire, classeurs, boîtes, caisses entassés par manque de place.
Une partie des archives de la société Brusson Jeune indispensable au bon fonctionnement de La Financière de Villemur, sont à ce moment là, au siège de l’entreprise. Les dossiers de la période 1970-1999 sont pour l’essentiel conservés par les repreneurs car ils correspondent aux critères juridiques de conservation des documents. La nouvelle société utilise des archives parfois anciennes telles que les études du laboratoire, la documentation, ou encore le fichier client. Les archives du personnel sont également conservées à long terme afin de garantir les droits des salariés.
En 2005, Jean le Pottier poursuivra la collecte auprès de la famille et obtiendra un complément important au dépôt des archives familiales (159 J).
La Mie Occitane qui succède à la Financière de Villemur connaît des difficultés en 2009, et nous autorise à collecter des documents considérés comme secondaires. En 2010, commence une nouvelle campagne de collecte avec des entrées concernant l’ensemble des séries du cadre de classement des archives d’entreprise, constitution de l’affaire, résidus de la direction générale (dont bibliothèque), comptabilité, personnel, service commercial, publicités en nombre (dont cartonnages, maquettes et films d’emballage), service d’étude, domaine, matériel d’exploitation, laboratoire de François Brusson, photographies (album), et quelques plans.
Certaines pièces viennent enrichir le fonds privé comme les archives de la Croix Rouge de Villemur et des domaines agricoles.
Le fonds classé et coté doit être entièrement remanié car les dernières entrées ne peuvent se distinguer du classement initial par leur série ou leur période chronologique, même si l’ensemble concerne plus particulièrement les années 1970-1999.
Le classement des 60 m.l. entrés en 2010 s’achève (tris, échantillons et éliminations), quand en 2012, un réaménagement des locaux fait apparaître de nouveaux documents situés dans des lieux déjà visités.
Le bureau attenant au laboratoire de François Brusson contient environ 50 cartons de vrac empilés. Les meubles en bois à l’extérieur du bureau ont été occupés par du vrac (environ 30 tiroirs). Une salle de fabrication ouverte à tous les vents contient 150 cartons de vrac et des archives à même le sol. Le bureau d’étude à l’extérieur des bâtiments de production contient les plans des bâtiments et du matériel d’exploitation, ainsi que des archives écrites en vrac.
On dénombre en fin de collecte 2500 à 3000 plans et 70 cartons.
Á noter, la collecte des registres de délibérations des assemblées générales depuis 1906, les anciens dossiers du service de la publicité ainsi que des prototypes plus récents et des photographies.
Le fonds familial est également concerné avec près de 200 plans concernant les propriétés agricoles.