Page d'histoire : Bernard Dorival Paris, 14 septembre 1914 - Thiais (Val-de-Marne), 11 décembre 2003

L’oeuvre de Bernard Dorival se partage entre le XVIIe et le XXe siècle. Au premier, il consacra de nombreuses études, sur Pascal, sur Racine, sur Port-Royal, une thèse sur Philippe de Champaigne, un enseignement à l’École du Louvre et à la Sorbonne.  Au second il voua une carrière de conservateur au musée national d’Art moderne, de 1941 à 1968, et l’écriture d’une histoire de l’art. Les étapes de la peinture française contemporaine (Gallimard, 1943-1946), dont Jean Cassou, auprès de qui il travailla pendant plus de vingt ans, disait qu’elles « traçaient d’avance le programme du musée d’Art moderne », Les peintres du XXe siècle (Tisné, 1957) ou encore L’École de Paris au Musée national d’art moderne (Somogy, Paris, 1961) ont en effet durablement contribué à la fabrique d’une histoire de la modernité « à la française ». Sans ménagement pour les peintres traditionalistes de l’entre-deux-guerres, féroce avec des Dalí, des Buffet ou des Lorjou, Dorival réserva ses préférences à de grandes figures de la modernité : Georges Rouault, Jacques Villon, Sonia Delaunay, Kupka, mais aussi à des artistes de sa génération : il admire et soutient dès 1941 les « peintres de traditionfrançaise » Bazaine, Estève, Manessier, puis après la guerre et jusqu’aux années soixante, certains représentants del’abstraction : Atlan, Maria Elena Vieira da Silva, Hans Hartung ou Zao Wou-Ki.

texte de Richard Leeman, professeur d’histoire de l’art contemporain, université Michel de Montaigne – Bordeaux 3

Source: Commemorations Collection 2014

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