Page d'histoire : Thyde Monnier Marseille (Bouches-du-Rhône), 23 juin 1887 – Nice (Alpes-Maritimes), 18 janvier 1967

Pierre de Boisdere lança en 1985 : « Qui se souvient aujourd’hui des récits éclatants de soleil et dépourvus de complications psychologiques que Thyde Monnier assaisonnait d’ail et de piment ? »

Qui se souvient d’elle ? Mais nous ! Justement à cause du soleil et de l’ail. Cette Marseillaise, fille de commerçants, a passé sa vie à ruer dans les brancards ; elle s’est vite découverte athée, antimilitariste, éprise d’amour libre. Deux mariages ratés la laissent meurtrie, sans le sou, elle travaille, prend des amants, presque toujours plus jeunes qu’elle.

Elle rencontre Giono, qui corrige son premier roman, La Rue courte (1937). Mathilde Monnier devient Thyde Monnier, elle a cinquante ans et impose son nom au grand public en publiant beaucoup. Le succès couronne la série des Desmichels. Quarante romans suivront. Féministe, elle publie dès 1954 – devançant Simone de Beauvoir – un essai : De l’homme à la femme. Essai sur les contacts sociaux, sexuels, affectifs de l’homme et de la femme, et étale son existence insoumise dans des mémoires, fièrement intitulés Moi, en quatre
volumes (1949-1955) ! Plébéienne, bariolée, la Provence de Thyde Monnier sent peut-être l’ail, elle fleure aussi la générosité.

Alain Lanavère, université de Paris-IV

Source: Commemorations Collection 2017

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