Page d'histoire : Julien Duvivier Lille (Nord), 8 octobre 1896 – Paris, 29 octobre 1967

La carrière du réalisateur Julien Duvivier débute « au temps du muet » mais il doit attendre les années 1930 pour s’imposer. La Bandera (1935) marque le début de sa longue collaboration avec le scénariste Charles Spaak et donne naissance au mythe de son acteur fétiche, Jean Gabin. Cette coopération avec Spaak et Gabin se poursuit dans La Belle Équipe (1936) et connaît son apogée dans Pépé le Moko (1937). À partir de ces trois films se dégage la thématique de Duvivier : une vision misanthrope de la société où le héros succombe sous les assauts de la médiocrité ambiante. Durant la guerre, Duvivier s’exile aux États-Unis. De retour en France, Panique (1946), son chef-d’œuvre nihiliste, est un cuisant échec. Néanmoins il retrouve le chemin du succès avec une comédie populaire interprétée par Fernandel, Le Petit Monde de Don Camillo (1952). Sa carrière relancée, il atteint la quintessence de son art dans Voici le temps des assassins (1956), un scénario d’une noirceur d’âme au-delà de toute rédemption, tout en offrant un dernier rôle sur mesure à Gabin.

La postérité fait finalement accéder le mal-aimé du cinéma français, à qui la Nouvelle Vague avait reproché un cinéma codifé et une filmographie inégale, au statut d’auteur à part entière.

Frédéric Levéziel, University of South Florida, St. Petersburg

Source: Commemorations Collection 2017

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