Page d'histoire : Pierre Claude Nivelle de la Chaussée Paris, 1692 – 14 mars 1754

Neveu d’un fermier général, il dédaigne la fortune et se voue aux lettres. Pour donner au théâtre un genre nouveau, qui tînt à la fois de la comédie et de la tragédie, sans conflits princiers ni bourgeois ridicules, il écrit des oeuvres alors baptisées « comédies larmoyantes », ce qui traduit combien ce mélange des genres choque les contemporains. Toutefois, un critique du temps apprécie : « Doit-on prescrire à l’art des limites, quand la nature n’en a pas ? ». Ses oeuvres, telle Mélanide, 1741, que Fréron considérait comme un modèle du genre, veulent conduire à la vertu par l’émotion en montrant des personnages de condition honorable confrontés à des circonstances délicates. La Gouvernante (1747) s’inspire – fait divers réel – d’un magistrat qui répare sur sa fortune personnelle le préjudice qu’il a causé. Voltaire voyait en lui « un des premiers après ceux qui ont du génie ». En 1736, il est élu à l’unanimité à l’Académie française, et la postérité voit en lui l’un des pères du drame français.

Source: Commemorations Collection 2004

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