Page d'histoire : Pierre Duval, première édition de la Description de la France et de ses provinces et de la Géographie universelle 1658

« Description de la France et de ses provinces… » par P. Duval d’Abbeville, géographe ordinaire du Roy,
À Paris chez Jean Du Puis, rue Saint-Jacques, 1663
Paris, Bibliothèque nationale de France
© cliché, BnF

En 2008, le 350e anniversaire de la publication de deux ouvrages du géographe Pierre Duval est l’occasion de redécouvrir les aspects originaux d’une démarche qui participe à l’engouement pour la géographie au cours de la seconde moitié du XVIIe siècle.

Né à Abbeville le 19 mai 1619, Pierre Duval est le fils d’un marchand consul et le neveu du célèbre cartographe Nicolas Sanson (1600-1667) qui lui transmet sa passion pour les cartes. Nommé « géographe ordinaire du Roy » dès 1650, Pierre Duval s’installe à Paris comme marchand éditeur. C’est un auteur très productif qui réalise plusieurs centaines de cartes gravées, souvent copiées, ainsi que des ouvrages de géographie.

Publiée en 1658, sa Description de la France ou Géographie françoise repose sur une formule novatrice, puisque l’auteur entretient un lien constant entre le texte et des cartes gravées représentant les différentes provinces du royaume de France. Les renseignements fournis abordent la géographie, l’histoire et les activités économiques.

Le Monde ou la Géographie universelle correspond à la version mondiale de l’ouvrage précédent, dont il reprend les caractéristiques. Pierre Duval dresse « l’estat présent des quatre parties du Monde, c’est-à-dire les Religions, les Coutumes et les Richesses des peuples ; les Forces et les Gouvernemens des Estats ». En s’appuyant sur plus de 70 cartes gravées, il rédige des notices consacrées aux pays d’Europe, d’Asie, d’Afrique et d’Amérique.

Les deux ouvrages de Pierre Duval connaissent un succès éditorial fulgurant. Leur vocation clairement pédagogique et leur petit format (in-12) en font des manuels très recherchés par les étudiants. De nombreuses éditions, constamment complétées par de nouvelles cartes, sont recensées jusqu’à la mort de l’auteur, le 29 septembre 1683. Sa veuve, l’une de ses filles et son beau-frère, le cartographe et révérend père Placide (1648-1734) entretiennent cette réussite en assurant la diffusion de ces deux titres pendant plusieurs décennies.

 

Stéphane Blond
agrégé d’histoire et attaché d’enseignement et de recherche
à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Source: Commemorations Collection 2008

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