Page d'histoire : Charles-Augustin Coulomb Angoulême, 14 juin 1736 - Paris, 23 août 1806
La double carrière de Coulomb se devine sur ce tableau et s’explicite dans son titre : « Coulomb, 1736-1806, colonel du génie… membre de l’Académie des sciences… ». Le grand uniforme d’officier témoigne de sa première vie d’ingénieur militaire. Le manuscrit couvert de formules mathématiques dans sa main droite et l’instrument dans sa main gauche mettent en scène la nouvelle alliance, à laquelle il a contribué, au sein de la physique, entre les mathématiques et les mesures de précision, au tournant des XVIIIe et XIXe siècles.
Le nom de Coulomb est associé à une loi – la loi exprimant la force entre deux charges électriques, ou bien entre deux pôles magnétiques – et à un instrument, la balance de torsion dont le tube de verre protège un fil d’argent de la plus grande finesse. C’est à la suite de mesures effectuées à l’aide de cette balance d’un nouveau type que Coulomb a énoncé que les forces électriques et magnétiques suivent la même loi que l’attraction gravitationnelle, à savoir une décroissance en fonction inverse du carré de la distance.
Grâce à sa formation dans une école militaire, il a reçu un enseignement mathématique de haut niveau. Sa pratique d’ingénieur du génie, qui l’a amené à diriger plus d’un millier d’hommes pour la construction des fortifications de Fort-de-France, l’a confronté à divers problèmes techniques. Enfin son goût pour les sciences, manifeste depuis sa jeunesse à Montpellier, l’a amené à suivre de loin les activités de l’Académie des sciences et à lui soumettre divers mémoires. En intégrant l’Académie en 1781, Coulomb pouvait quitter l’état militaire et se consacrer aux sciences.
Ses travaux, qu’ils s’appliquent à des questions techniques (calcul des voûtes pour les fortifications, raideur des cordes marines, moulins à vent, etc.), à des questions de physique expérimentale (lois du frottement), voire même au calcul du travail humain, s’appuient sur une conviction partagée par les membres de l’Académie des sciences de Paris autour de 1800 : les lois de la nature sont simples et peuvent s’exprimer par des formules mathématiques.
Christine Blondel
chercheur au CNRS
centre Alexandre Koyré
Source: Commemorations Collection 2006