Page d'histoire : Augustin-Louis Cauchy Paris, 21 août 1789 - Sceaux, 23 mai 1857

Portrait de Cauchy
Champs-sur-Marne, École nationale des ponts et chaussées, médiathèque
© collection et cliché ENPC

Fils du premier commis du lieutenant de police, né à Paris quelques jours après la chute de la Bastille, il étudie d’abord au for familial, puis à l’École centrale du Panthéon. Il est admis à l’École polytechnique en 1805. Il y acquiert des convictions intransigeantes en matière politique et religieuse, auxquelles il restera fidèle toute sa vie : royalisme et catholicisme ultramontain.

À la sortie de l’École, il entre dans le service des Ponts et Chaussées et part à Cherbourg travailler au chantier du port militaire. C’est là qu’il commence ses premiers travaux scientifiques. Malade, il revient à la fin de l’année 1812 à Paris.

Sa production mathématique prend alors de l’ampleur, avec une série de mémoires présentés à l’Académie des sciences en 1814 et 1815. Considéré comme un des meilleurs espoirs de sa génération, il cherche une position scientifique. Il l’obtient sans effort après la chute de Napoléon, en 1816, grâce à des soutiens politiques : à l’Académie des sciences, où il est nommé sans être élu ; à l’École polytechnique où il obtient la chaire prestigieuse d’analyse et de mécanique. Son activité et sa production scientifique sont considérables jusqu’en 1830.

Elles sont brutalement interrompues par la révolution de Juillet : refusant de prêter serment au nouveau roi, il quitte alors la France. Son exil, qui l’amène successivement en Suisse, à Turin et à Prague – où il devient le précepteur du duc de Bordeaux – se prolonge jusqu’en 1838. Rentré à Paris, il siège à l’Académie des sciences, publie beaucoup mais reste sans poste pour des raisons politiques. L’obligation de prêter serment ayant été supprimée en 1848, il obtient alors la chaire d’astronomie mathématique à la Sorbonne. Il meurt en 1857.

L’oeuvre scientifique de Cauchy est très vaste. Considéré comme l’un des plus grands mathématiciens de la première moitié du XIXe siècle, il a réalisé une oeuvre très importante en analyse, en particulier dans le domaine de l’analyse complexe, et en mécanique, où il a fondé l’étude des milieux continus. Il a apporté également de nombreuses contributions en arithmétique, en algèbre et en physique mathématique.

Bruno Belhoste
professeur d’histoire contemporaine (histoire des sciences et des techniques) à l’université de Paris X-Nanterre

Source: Commemorations Collection 2007

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