Page d'histoire : Création de l'ordre des Palmes académiques Décret du 17 mars 1808

Nicolas-Rémy Paulin, recteur de l’académie de Cahors, portant les insignes de la Légion académique
sur son habit pierre noire, XIXe siècle
Malmaison, châteaux de Malmaison et de Bois-Préau
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1808 : par décret du 17 mars, Napoléon précise les lois des 1er mai 1802 et 10 mai 1806 qui créaient   respectivement l’enseignement secondaire et  l’Université impériale. Conscient qu’on ne mène pas les hommes sans leur  manifester une reconnaissance proportionnelle à leurs capacités, l’Empereur crée divers titres honorifiques afin de « distinguer les fonctions éminentes et récompenser les services rendus à l’enseignement ». La distinction consiste en trois titres attribués aux membres de l’Université selon leur fonction : au sommet les titulaires, puis les officiers de l’Université, enfin les officiers des académies. De droit dans certains cas, ces titres peuvent aller aussi aux personnes « les plus recommandables par leurs talents et leurs services ». Ils se matérialisent par une double palme d’or, d’argent ou de soie brodée sur le costume : les Palmes sont nées. Pour constituer une véritable décoration, il leur manque encore d’être un attribut honorifique personnel et permanent et non le signe distinctif d’une fonction temporaire.

Après avoir survécu à l’Empire, les Palmes évoluent : elles peuvent se porter sur un ruban ; surtout, elles se conservent après cessation de la fonction à laquelle elles s’attachent. Mais c’est à Victor Duruy, en 1866, qu’on doit le réaménagement essentiel. Il détermine l’insigne (deux palmes d’argent ou d’or, attachées à un ruban de soie violette), les deux grades (officier d’académie et officier de l’Instruction publique), les conditions d’attribution (elles s’ouvrent à l’enseignement primaire), le nombre annuel des promotions. Guettée par une inflation galopante, la décoration devient injustement l’objet de critiques ou de plaisanteries qu’illustrera la pièce de Marcel Pagnol, Topaze. En 1955, Marcel Edmond Naegelen réorganise l’ordre des Palmes académiques qui trouve alors ses trois grades (chevalier, officier, commandeur) et sa nouvelle médaille dessinée par Raymond Subes. Au moment où il fond les divers ordres ministériels dans l’ordre national du Mérite (1963), le général de Gaulle conserve cependant les Palmes académiques qui viennent au huitième rang des décorations françaises, en tête des ordres civils. Ouvert à tous ceux qui se sont acquis des mérites au service de l’Éducation, l’ordre est actuellement régi par le décret du 19 avril 2002.

Il existe une Association des membres de l’ordre des Palmes académiques (AMOPA), présidée par l’Inspecteur général Jacques Treffel, correspondant de l’Institut. Forte de 30 000 membres, répartis en France et à l’étranger, elle édite une revue et diverses publications, organise des activités culturelles, participe à toutes les initiatives en faveur de la langue française et de la francophonie, aide par d’importants dons de livres les pays scolairement défavorisés et développe à travers le monde les valeurs de l’humanisme et le dialogue entre générations.

Louis Forestier
professeur émérite à la Sorbonne
vice-président national de l’AMOPA

Source: Commemorations Collection 2008

Personnes :

Forestier, Louis

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