Page d'histoire : Mesure de la parallaxe de la lune Le Cap et Berlin, 1751

Louis-Nicolas de Lacaille, Paris
Bibliothèque de l'Observatoire
© Observatoire de Paris

La détermination de la parallaxe lunaire, quant à elle, est due à Lacaille et à Lalande, opérant simultanément en deux points de la surface de la terre très éloignés l'un de l'autre. La parallaxe d'un corps du système solaire, la Lune par exemple, est l'angle sous lequel on verrait, depuis ce corps, le demi diamètre de la terre, ce qui permet de déduire la distance de la terre à ce corps : il s'agit en somme d'une triangulation.

En expédition au cap de Bonne-Espérance pour une série de mesures intéressant à la fois la géographie et l'astronomie, Nicolas-Louis de Lacaille (1713-1762) effectua, entre le 10 mai 1751 et le 26 février 1752, des observations de notre satellite ; dans le même temps, Joseph-Jérôme Lefrançois de Lalande (1732-1807), depuis Berlin situé sur la même longitude que le Cap, réalisait une semblable campagne d'observations.

Lacaille avait besoin de connaître les coordonnées (longitude et latitude) de sa station d'observation. Pour la longitude,il utilisa la méthode des satellites de Jupiter, en notant l'heure à ses pendules, et, pour la latitude, il procéda en notant les hauteurs de différents astres au-dessus de l'horizon. Il compléta son dossier en effectuant, avec un secteur et un sextant de six pieds, des observations des planètes (Mars au moment d'une opposition favorable, Vénus en conjonction inférieure) et du Soleil, puis en comparant ses propres observations avec celles réalisées par lui-même, par Lalande ou par d'autres astronomes européens auxquels il avait demandé des observations similaires aux siennes.

De retour en France le 28 juin 1754, Lacaille exploita par le calcul le résultat de ces observations, conduisant à une évaluation des dimensions du système solaire qui s'est révélée exacte à dix pour cent près.

Suzanne Debarbat
astronome à l'Observatoire de Paris

Source: Commemorations Collection 2001

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