Page d'histoire : Jean-Nicolas Corvisart Dricourt, 15 février 1755 - Paris, 18 septembre 1821

Le baron Jean-Nicolas Corvisart-Desmaretz,
premier médecin de Napoléon Ier
huile sur toile de François-Pascal-Simon Gérard
1806
châteaux de Versailles et Trianon
© RMN / Gérard Blot

Jean-Nicolas Corvisart naît le 15 février 1755 à Dricourt, dans une famille de magistrats. Il s’oriente vers la médecine et a pour maîtres Desbois de Rochefort, médecin, Pierre Joseph Desault, chirurgien, Vicq d’Azyr, qui jouera un rôle important dans l’organisation des études médicales sous la Révolution. D’abord médecin des pauvres, à Saint-Sulpice, il succèdera à Desbois de Rochefort à l’hôpital de la Charité (actuel hôpital Broussais) en 1786.

Là, il s’impose très vite en proposant une nouvelle approche de la médecine et du malade basée sur l’examen clinique attentif. Il découvre les travaux de von Auenbrugg, médecin autrichien inventeur de la percussion. Couplant cette percussion à l’interrogatoire, l’inspection, la palpation et l’auscultation, à cette époque immédiate (le stéthoscope ne sera imaginé que plus tard par l’un de ses élèves, Laennec), il comprend vite la richesse de l’examen clinique bien conduit. Allant au-delà de la seule étude descriptive des maladies et de leurs signes, il développe la pratique de l’autopsie et établit les corrélations solides entre les signes et les lésions. Cette méthode anatomo-clinique fera de la médecine parisienne l’un des centres les plus renommés au monde. Il organise la visite quotidienne des malades hospitalisés dans son service, entraînant avec lui les jeunes étudiants et les médecins étrangers. Il crée en 1796 l’École de clinique médicale sur le modèle de l’École de clinique chirurgicale créée par Desault.

Médecin personnel de Bonaparte puis de la famille impériale, il va transformer en profondeur la médecine française. Il crée ainsi ce qui va devenir l’internat des Hôpitaux de Paris. Ses élèves, Laennec, Bichat, Dupuytren deviendront de très grands médecins. Jean-Nicolas Corvisart, riche, parmi les premiers promus officiers de la Légion d’honneur, jouit d’une réputation considérable. Il décède quelques mois après l’Empereur auquel il est toujours resté fidèle.

Daniel Loisance
membre de l’Académie nationale de médecine

Source: Commemorations Collection 2005

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