Page d'histoire : Gyula Halász, dit Brassaï Brasov (Transylvanie), 9 septembre 1899 - Nice, 11 juillet 1984

Brassaï en Camargue en juillet 1974
© Michel Quétin

L’œuvre de Brassaï, "l'œil de Paris", comme le surnommait Henry Miller, est d'autant plus importante et le restera que, faite d'écriture, de dessin, et, ce qui est davantage connu, de photographie, elle a pour source " la saisie la plus sincère et humble du réel, du plus quotidien qui mène au fantastique".

Son inspiration, devenue sa marque de fabrique, est ce que le "Transylvanien de Paris", confident de Picasso et de Miller et auteur de l' Histoire de Marie appelait : "l'esprit de la photographie", esprit qui n'avait pas attendu Niepce pour se manifester, puisque "Goethe, ayant vaincu le romantisme de sa jeunesse" reconnaissait : "les objets m'ont peu à peu élevé à leur hauteur". L'œuvre de Marcel Proust en était imprégnée. Seuls cette "invention de la photographie, son processus, le rapport du photographe au réel pouvaient cependant rendre visible et intelligible cet "esprit de la photographie". C'est encore lui, cet esprit, qui incitait Brassaï, désignant sous le verbe imaginer la formation d'images représentant des choses réelles par la pensée à écrire : "je n'invente rien, j'imagine tout".

Et Brassaï, qui avait employé en 1903 sa cinquième année à glaner des merveilles de souvenirs dans "son" Paris où il revint définitivement en 1924, nous dit encore ceci : "l'enfance de l'homme jette quelque lumière sur l'enfance du monde".

Michel Quétin
conservateur général du patrimoine
chargé de mission pour la photographie à la direction des archives de France

Source: Commemorations Collection 1999

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