Page d'histoire : L'Abbé Nollet Pimprez, diocèse de Noyon, 19 novembre 1700 - Paris, 25 avril 1770

Frontispice de l'Essai sur l'Électricité des corps
Bibliothèque nationale de France

D'humble origine, Jean Antoine Nollet choisit la carrière ecclésiastique, inévitable pour un enfant sans fortune, doué et avide de connaissances. Après des études philosophiques et théologiques à Paris, il devient précepteur dans la famille Taitbout où il rencontre les beaux esprits et personnages influents de l'époque. Ses dons manuels exceptionnels vont lui ouvrir une carrière d'un autre ordre. Il confectionne en 1728 un globe terrestre qu'il assemble lui-même et qu'il dédie à la duchesse du Maine. Cette œuvre lui ouvre les portes de la Société des arts, parrainée par le duc de Clermont, et dont étaient membres les fameux artisans de l'époque.

Érudit et artisan de talent, Nollet travaille avec du Fay et Réaumur comme constructeur d'instruments. C'est également un excellent orateur et vulgarisateur. Ces dons, joints aux instruments scientifiques qu'il a à sa disposition, l'encouragent à se lancer dans la carrière de conférencier. Il donne la première de ses "causeries expérimentales" en 1735. Le succès est immense et la popularité de Nollet va grandissant. Il est sollicité à Turin, Bordeaux, Reims ; les commandes d'instruments sont de plus en plus nombreuses ; Voltaire lui demande en 1738 un cabinet d'instruments d'une valeur de 10 000 livres. Sa position sociale et financière est assurée ; son prestige se trouve renforcé par son élection à l'Académie des sciences en 1739. Il se lance alors dans la recherche ; malheureusement sa carrière de savant sera ternie par une controverse avec Benjamin Franklin sur l'origine de l'électricité, dans laquelle Nollet s'est obstiné dans l'erreur.

Nollet est d’abord un vulgarisateur qui a brillamment illustré une approche de la communication scientifique où l'expérimentation et la démonstration jouent un rôle essentiel. En tant que fabricant d'instruments scientifiques, il a introduit un nouveau style dont on peut admirer la qualité et l'élégance au Musée des arts et métiers à Paris et au Musée Stewart de Montréal ainsi que dans les planches de ses Leçons de physique expérimentale, son œuvre incomparable.

Élisabeth Drye
conservateur au musée des arts et métiers

Source: Commemorations Collection 2000

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