Page d'histoire : François-Désiré Froment-Meurice Paris, 31 décembre 1801 - Paris, 17 février 1855

Coupe des vendanges
œuvre d’orfèvrerie de François-Désiré Froment-Meurice - 1844
Paris, musée du Louvre
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François-Désiré est le fils d’un modeste orfèvre, François Froment (Mons, 1773-Paris, 1803), mort peu après sa naissance. Sa mère se remarie avec l’orfèvre Pierre-Jacques Meurice qui s’installe, à partir de 1811, arcade Saint-Jean, près de l’Hôtel de Ville. Après des études au lycée Charlemagne, le jeune François-Désiré est apprenti chez le ciseleur Lenglet, avant de rejoindre la maison familiale. Lors de son mariage en 1828, son beau-père lui cède le fonds de fabricant orfèvre puis, quelques années plus tard, celui de marchand orfèvre joaillier. En 1838, il est exproprié et s’établit 2, rue Lobau.

Lors de l’exposition des produits de l’industrie de 1839, Froment--Meurice, qui porte désormais ce double nom, a déjà le titre d’« orfèvre joaillier de la ville de Paris ». Son exposition, très remarquée, lui vaut une double médaille d’argent en orfèvrerie et en bijouterie. Il présente notamment un service à thé, offert par Louis-Philippe au shah de Perse. À l’exposition des produits de l’industrie de 1844, il est récompensé par une médaille d’or. Son inspiration est éclectique, et les techniques et les matériaux employés sont variés (pierres dures, émail, nielle, repoussé…). Il expose des commandes de la ville de Paris (vases commémoratifs), de l’orfèvrerie religieuse (calice destiné au pape), un bouclier consacré à l’histoire du cheval, la coupe des vendanges acquise par le duc de Montpensier.

Après la Révolution de 1848, Froment-Meurice quitte le quartier de l’Hôtel de Ville pour la rue du Faubourg Saint-Honoré. Il obtient à l’exposition de 1849 un rappel de médaille d’or. On remarque particulièrement le surtout de table commandé par le duc de Luynes, entièrement réalisé au repoussé, et les premiers éléments de la toilette destinée à la duchesse de Parme, dessinée par Duban. La toilette entière (table, miroir, candélabres, coffrets) est présentée à Londres, à l’Exposition universelle de 1851, où elle assure par sa virtuosité le triomphe de Froment-Meurice. L’orfèvre meurt, au sommet de sa gloire, peu avant l’Exposition universelle de 1855.

Anne Dion-Tenenbaum
conservateur du patrimoine au musée du Louvre
département des objets d’art

Source: Commemorations Collection 2005

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