Inventaire d'archives : Archives de l'École nationale supérieure des beaux-arts et de l'École nationale supérieure des arts décoratifs

Contenu :

INTRODUCTION
Le fonds des archives de l'École nationale supérieure des Beaux-Arts, coté AJ , est celui de l'administration intérieure de l'Ecole et vient très heureusement compléter les papiers versés par l'administration des Beaux-Arts depuis 1906 qui donnaient le reflet des rapports du Ministère avec l'Ecole, mais ne renseignaient nullement sur l'activité de l'Ecole elle-même. 52
F 614 à 641. 21
Jusqu'ici les archives de l'Ecole des Beaux-Arts étaient conservées pour une partie à la bibliothèque, pour le reste dans les services administratifs de l'Ecole. M Irigoin, conservateur aux Archives nationales, qui a eu accès à l'ensemble de ces documents, a su montrer que les différentes parties de ces archives se complétaient mutuellement et qu'il était indispensable de les regrouper en un fonds unique. L'inventaire très détaillé qu'elle a établi sur place a servi de base au présent instrument de recherche. me
A la suite d'un accord intervenu en 1972 entre l'École des Beaux-Arts et les Archives nationales, les documents postérieurs à la suppression des Académies, c'est-à-dire au 8 août 1793, et antérieurs à 1920, ont été versés aux Archives nationales. En plus des documents antérieurs à 1793, ont été maintenus à la bibliothèque de l'École ceux qui figurent au , bien qu'un très grand nombre de ceux-ci soient postérieurs à 1793 : il a paru peu raisonnable de modifier l'état d'un fonds déjà connu des historiens et pourvu d'un inventaire imprimé. L'administration, pour des raisons de service, a conservé les archives postérieures à 1920 . Mais on verra dans le présent inventaire qu'il a été impossible de respecter entièrement ce principe, certains registres commençant avant 1920 et finissant après cette date. Catalogue des manuscrits de la bibliothèque de l'École des Beaux-Arts
, t. I, 1909-1914. Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France, Paris
En dépit du décret du 19 novembre 1970 autorisant la communication des documents jusqu'en 1940.
Le fonds se compose matériellement de deux parties bien distinctes, les registres et les liasses. Les registres forment un ensemble remarquable permettant de suivre la vie de l'École sous ses différents aspects pendant le XIX siècle et le début du XX , alors que les liasses, beaucoup plus lacunaires, ne servent que de complément aux registres. Ces derniers se répartissent en plusieurs séries : administration de l'ensemble de l'École, administration particulière de la Section de peinture et sculpture, de la Section d'architecture, Académie de France à Rome, élèves. Le classement des liasses a été, dans la mesure du possible, calqué sur celui des registres. ee
Dans l'administration générale, la suite des procès-verbaux des assemblées des professeurs compose le "morceau de choix" . Y sont consignées les décisions de tous ordres prises par cette assemblée, tant pour l'enseignement que pour l'administration, ainsi que les jugements rendus pour les concours de l'École. A cette série, sans lacune de 1794 à 1893, s'ajoutent les procès-verbaux du Conseil d'administration, de 1819 à 1879, et ceux du Conseil supérieur des Beaux-Arts, de 1863 à 1924 . Le Conseil d'administration est particulièrement intéressant pour l'histoire des bâtiments et de la politique de construction de l'École , le Conseil supérieur pour l'histoire de l'enseignement et de ses transformations sur le plan réglementaire. Concernant toujours l'ensemble de l'École, signalons le registre matricule de tout le personnel, commencé en 1793 et poursuivi sans interruption jusqu'en 1956 .
AJ 3 à 12. 52
AJ 13 à 21. 52
L'étude des bâtiments et des déménagements successifs de l'École, du Louvre au Palais des Quatre-Nations, puis aux Petits-Augustins, est à compléter à l'aide des renseignements contenus dans l'article AJ 443. 52
AJ 35. 52
Les groupes de registres des différentes sections sont plus axés sur l'enseignement distribué par l'École. C'est pourquoi on y trouve essentiellement les sujets (ou programmes) proposés aux différents concours, les inscriptions des candidats à ces concours, les jugements rendus et, par conséquent, les listes des lauréats. On notera cependant, en dehors de ces grandes séries, le curieux registre de transcription de la correspondance de Renou de l'an III à l'an IX, c'est-à-dire pendant la période transitoire entre l'organisation de l'Ancien Régime et celle adoptée sous l'Empire. Pour la Section d'architecture, qui a souvent eu une existence à part à l'intérieur de l'École des Beaux-Arts, les procès-verbaux des assemblées des professeurs regroupent non seulement les jugements des concours mais touchent aussi aux problèmes d'organisation générale, de règlements, de nominations de professeurs.
Le concours du Grand Prix de Rome restait le concours par excellence. Sont regroupés ici les règlements, les programmes donnés en peinture, sculpture, gravure et architecture, les procès-verbaux de certains jugements ainsi que les états des envois annuels des pensionnaires de l'Académie de France à Rome et les jugements portés sur ces travaux par les professeurs de l'École .
Seulement de 1864 à 1871. Les autres sont transcrits dans les procès-verbaux des assemblées. L'Académie des Beaux-Arts ayant le haute main sur l'organisation du Prix de Rome, c'est à l'Institut de France qu'il faut chercher le complément des archives inventoriées ici.
AJ 192 à 205. 52
La partie du fonds la plus consultée est celle des dossiers d'élèves . Classés dans l'ordre alphabétique, ils ont été reliés à l'École en tranches chronologiques . Ces dossiers, sauf exception, ne remontent guère au-delà du Second Empire. Pour les périodes plus anciennes, il faut recourir aux registres d'inscription des élèves, tenus depuis 1807 pour les peintres et sculpteurs, depuis 1800 pour les architectes. Les dossiers des élèves sont exclusivement administratifs et se composent des pièces d'état civil, des lettres de présentation des professeurs nécessaires pour l'inscription, des demandes de certificats de scolarité et surtout, et c'est bien là la pièce essentielle, des feuilles de valeurs de l'élève qui récapitulent les concours auxquels il a participé ainsi que les valeurs qu'il a obtenues. Mais on ne rencontre pratiquement jamais de correspondance personnelle ou d'appréciation sur la valeur d'un élève.
AJ 236 à 437. Ces registres étaient déjà consultables à l'École des Beaux-Arts. Pour interrompre le moins longtemps possible la communication, ils ont été cotés en priorité avant que l'ensemble des registres ait été inventorié. Cette cotation prématurée, faite dans l'intérêt des chercheurs, explique les numéros vacants AJ 206 à 233. 5252
Le classement chronologique est assez approximatif : si l'on ne trouve pas un élève dans une série, il faut toujours regarder dans la série précédente ou dans la série suivante.
Ce rapide survol de l'ensemble des registres laisse entrevoir la très grande qualité des documents répertoriés ici ; les séries constituées se déroulent à peu près sans interruption. Par contre, la fin de la série, composée de liasses, est beaucoup moins homogène et comporte de multiples lacunes chronologiques. Cependant elle forme un complément certain aux renseignements puisés dans les registres ; elle est même parfois, pour certaines questions, la seule source d'informations.
Ainsi une liasse entière composée des règlements successifs de l'École vient compléter deux registres également consacrés aux règlements . A propos de l'organisation de l'École, de son enseignement et des réformes qui ont pu y être apportées, les articles AJ 439 et 440 contiennent de nombreux rapports et projets originaux, tel ce rapport rédigé probablement pour s'opposer aux prétentions de David qui souhaitait devenir directeur de l'École, tel aussi ce rapport de Baltard sur les modifications à apporter à l'enseignement de l'École .
AJ 438, dr. I et II 52
52
AJ 439, dr. I et 440 dr. IV. 52
Les registres étaient assez pauvres en correspondance active et passive  : deux articles réunissent ici l'essentiel de la correspondance reçue par l'administration jusqu'en 1850. La suite n'apparaît que sous la forme d'un bref enregistrement .
AJ 28 et 29. 52
AJ 441 et 442. 52
Ce qui est le plus original par rapport aux registres concerne les collections : collections de la Bibliothèque, collections du Musée des études, Galerie des portraits . Il s'agit là de documents touchant les différentes acquisitions (travaux d'élèves, travaux des pensionnaires de l'Académie de France à Rome, donations), mais aussi les campagnes de moulages d'oeuvres d'art exécutés pour le Musée des études, en Italie et en Grèce, à l'instigation des directeurs de l'Académie de France à Rome. Des lettres très explicites d'Ingres et de Guérin nous renseignent sur les travaux qu'ils dirigent . Toujours à propos des collections, deux séries alphabétiques de dossiers donnent des précisions sur leurs accroissements grâce aux dons et legs faits en faveur de la bibliothèque ou du musée (œuvres originales et copies), mais aussi sur les enrichissements de la Galerie des portraits constituée essentiellement par les donations de portraits, de bustes ou de gravures consenties par les artistes et leurs familles . Notons encore l'inventaire sur fiches des dessins des lauréats des concours qui devrait correspondre, aujourd'hui encore, aux collections de dessins conservés à la bibliothèque .
AJ 445 à 455. 52
AJ 446, dr. II. 52
AJ 447 à 450 et 451-452. 52
AJ 454. 52
Pour le personnel, des dossiers alphabétiques viennent compléter le registre matricule des professeurs et employés de l'administration. On y rencontre des directeurs comme Guillaume, des secrétaires comme Léonor Mérimée, des professeurs comme Baltard, David d'Angers ou Falguière.
Viennent ensuite les élèves avec leurs problèmes d'inscription, de bourses, de scolarité, avec aussi les difficultés posées par la Première guerre mondiale. Il faut signaler les dossiers et le fichier des élèves morts pendant la guerre et les dossiers des élèves étrangers désirant s'inscrire à l'École .
AJ 469 et 470. 52
La partie consacrée à l'enseignement recoupe ce qu'on sait déjà par les registres : composition des jurys, listes d'appel d'élèves, résultats des concours. On a d'ailleurs la surprise de rencontrer, à l'occasion du Prix de Rome, des concurrents musiciens (Berlioz notamment), par le biais des indemnités accordées aux logistes . Les projets remis par les architectes pour l'obtention de leur diplôme de 1888 à 1954 composent une série très précieuse . Ces mémoires se réduisent à un rapport succinct commentant le projet de construction imaginé par le candidat jusqu'en 1934. Après cette date, ils sont accompagnés de plans détaillés explicatifs des projets. Toujours à propos de l'architecture, citons l'apparition, dans les archives, des écoles régionales qui participent aux concours nationaux dès le début du XX siècle. Ces documents sont à mettre en parallèle avec l'enregistrement de la correspondance échangée entre les Écoles régionales et l'École nationale des Beaux-Arts .
AJ 492, dr. II. 52
AJ 488 et 489. 52
e
AJ 485 à 487 et 30 à 32. 52
En annexe aux concours proposés aux élèves, figurent les concours extérieurs à l'École mais dont les projets des concurrents ont été exposés dans cet établissement. Certains sont importants, comme celui qui a été proposé pour la décoration du tombeau de Napoléon ou cet autre pour le choix, en 1848, d'une figure de la République : les concours ont été jugés sur place et les archives y sont restées .
AJ 493. 52
L'activité complémentaire normale de l'École reste celle de l'Académie de France à Rome. S'ajoutant aux registres consacrés à celle-ci, un article, AJ 495, se compose de la correspondance sur les envois des travaux des pensionnaires. Curieusement, on y retrouve aussi l'annonce de l'envoi des compositions de certains musiciens, tels Pierné et Debussy. 52
La comptabilité sert de conclusion au fonds . D'un intérêt très inégal, elle remonte pour certains détails au XVIII siècle dans la mesure où des questions en suspens ont été résolues après 1793. Elle peut être très utile, par exemple pour une étude du personnel, tant par les états d'appointements que par les états de droits de présence de ceux qui participent aux assemblées de l'École : on peut y suivre l'activité de tel ou tel professeur au cours de sa carrière. Enfin, la comptabilité des prix fondés par des dons ou des legs nous permet de suivre les lauréats de ces prix à travers les listes conservées pour cette comptabilité jusqu'en 1937. Cependant on doit constater qu'il ne peut s'agir là que d'une faible partie de la comptabilité de l'École au cours des XIX et XX siècles.
AJ 496 à 507. 52
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Les articles que nous venons de passer en revue -environ cinq cents- forment un ensemble de tout premier ordre pour l'histoire de l'art. A travers la vie de l'École et l'évolution de son enseignement, le chercheur est mis en présence de l'ensemble des peintres, sculpteurs, graveurs et architectes, français ou étrangers, venus y apprendre la base de leur art.

Cote :

AJ/52/1-AJ/52/507, AJ/53/1-AJ/53/166

Publication :

Archives nationales
1978

Informations sur le producteur :

École nationale supérieure des beaux-arts
École nationale supérieure des arts décoratifs

Localisation physique :

Pierrefitte

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAN_IR_000888

Archives nationales

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