Une publication des Archives départementales des Yvelines, 2004, 492 pages

 

Les cinq volumes de l’Abrégé de Fleury, dont les reliures décoratives en maroquin rouge frappées aux armes de France, décorèrent la bibliothèque d’un préfet, furent reversés, par ordre des Prussiens en 1870, dans le fonds de la série F (1-F 127 (1-5) des archives de Seine-et-Oise où personne ne les rechercha pendant plus d'un siècle. Récemment retrouvé et identifié par Françoise Jenn, directeur des Archives des Yvelines, ce manuscrit est l’un des très rares témoignages personnels concernant le préceptorat de Monsieur de Fréjus, André Hercule de Fleury, futur cardinal de Fleury, désigné par Louis XIV, à la veille de son décès, comme précepteur en titre du jeune Louis XV, alors âgé de cinq ans.

L’histoire joue traditionnellement un rôle important dans l’éducation des princes, notamment chez les Bourbons. La première initiation au pouvoir passe, en effet, par l’étude des modèles – bons ou mauvais – laissés par ses prédécesseurs, occasions de jugements sur l’art de bien gouverner. L’Abrégé de l’histoire de France est donc un témoignage important qui permet de comprendre l’idée que Fleury se faisait de la « politique, art royal », mais aussi les principes qu’il inculqua au jeune roi et qui devaient durablement le marquer, puisque Fleury, principal ministre entre 1726 et 1743, eut l’occasion de les mettre en application. Le texte, ici publié dans son intégralité, est précédé d’une longue introduction qui présente l’éducation du jeune roi et met en relief les enjeux politiques de cet « Abrégé » qui s’interrompt à l’avènement d’Hugues Capet, en 987, et n’eut jamais de suite.

 

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