Article : Félix Éboué : « le lion qui est debout et qui dit non » (Léopold Sédar Senghor)

Une publication des Archives nationales d’outre-mer, 2004, 22 pages

La mémoire de Félix Eboué (1884-1944) est célébrée dès les lendemains de la Libération ; ainsi, la manifestation La France d’outre-mer dans la guerre qui se tient à Paris en octobre 1945, lui réserve une place particulière parmi les compagnons de la première heure du général de Gaulle. Condamné à mort par le régime de Vichy, Éboué entre dans l’histoire pour avoir eu, en août 1940, la hardiesse de rallier le Tchad à la France libre, pour avoir dit non à la soumission. Gouverneur général de l’Afrique équatoriale française, son nom est lié à l’envol qui porte les Français libres du lac Tchad jusqu’au Rhin et au Danube, mais aussi à la perspective de renouveau que constitue en 1944, la conférence de Brazzaville. Sans connaître la victoire, il meurt épuisé par son engagement total dans la lutte pour la liberté.

Haut fonctionnaire natif de la Guyane, peu connu du public avant ces événements, Félix Éboué est tout à la fois un homme de son temps et un personnage hors du commun. C’est un pur produit de la République ; petit-fils d’esclave, il s’élève par le mérite et se dévoue à l’intérêt commun. Fort de ses convictions philosophiques et politiques, il aborde avec humanisme la structure coloniale, s’employant à la faire évoluer. Parfois en butte à des déceptions de carrière ou à de virulentes oppositions, Éboué sait aussi susciter l’attachement de ses collaborateurs et l’adulation des populations. Enfin, il incarne l’esprit de résistance. Son entrée au Panthéon le consacre parmi les grands hommes.

L’hommage rendu à l’occasion du 60e anniversaire de sa disparition se doit de mettre en lumière, notamment auprès des jeunes générations, le rôle historique de Félix Éboué et, plus largement, de souligner l’implication essentielle et durable des originaires de la France d’outre-mer dans le devenir de la Nation.

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