Article : Entre pouvoir et société. Le préfet

Une publication des Archives départementales du Tarn, 2000, 32 pages

Le comté de Toulouse, réuni à la Couronne en 1271, conserve après cette date son unité politique, administrative, économique et culturelle, symbolisée par le maintien des États provinciaux. Son administration financière passe pour l’une des meilleures du royaume. Les impôts sont répartis dans les 24 circonscriptions (21 diocèses civils et 3 états particuliers en pays cévenol), chacune d’entre elles définissant les sommes dues par chaque communauté d’habitants par leur assemblée, « l’assiette diocésaine ».

Au côté du gouverneur de la province s’installe, d’abord temporairement dès 1633, puis solidement après 1653, l’intendant, qui est « le roi présent en la province », dans le ressort d’une « généralité ». Chargé d’une vaste circonscription administrative et financière, il se fait aider dans sa tâche par des subdélégués (reconnus officiellement sous Colbert), à la tête de « subdélégations ». Le Languedoc était divisé en deux intendances, celle de Toulouse et celle de Montpellier.

Les intendants et leurs subdélégués participent à l’unification administrative du pays, non sans heurts avec les libertés provinciales et municipales. Ils sont l’affirmation du pouvoir central, leur rôle ayant un aspect largement politique, limitant les appétits des grands seigneurs locaux.

Au XVIIIe siècle, la diversité des tâches de l’intendant augmente le nombre des subdélégués. Ces derniers, consolidés dans leur situation, jouent un rôle important. Ils informent, renseignent, enquêtent, donnent leur opinion, exécutent ordres et circulaires. Leur pouvoir grandissant compense le déclin de l’intendance et l’impopularité de l’intendant, accusé de despotisme. Cette situation préfigure, en réalité, la division des généralités en départements, puis en préfectures et sous-préfectures.

La fonction d’intendant disparaît en 1789, supprimée par l’Assemblée nationale constituante le 22 décembre. Le décret de la Constituante du 26 février 1790 crée les départements, dont celui de « l’Albigeois », formé de trois diocèses civils, Albi, Castres et Lavaur.

Ce catalogue a été réalisé à l’occasion de l’exposition présentée les 16 et 17 septembre 2000 à la Préfecture du Tarn.

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