Article : Cachets révolutionnaires des Hauts-de-Seine

Une publication des Archives départementales des Hauts-de-Seine, 1991, 95 pages

Des cylindres babyloniens au sceau des États contemporains, le sceau est avant tout signe de validation des actes. Dans une civilisation où se distinguent celui qui décide, celui qui dicte et celui qui écrit, il est le moyen par excellence de l’authentification que l’évolution des cultures confiera tardivement à la signature autographe. Mais il est aussi l’expression, volontaire ou non, de la personnalité de son propriétaire, voire d’une identité collective lorsque le sceau est celui d’un groupe social organisé. État, prince, ville ou université, chacun choisit, du Moyen Âge aux temps modernes, la symbolique qui accompagnera son nom, qui soulignera l’originalité de sa position ou de sa fonction, qui affirmera ses convictions. Le sceau est l’image que chacun entend donner de soi-même : comme telle, l’effigie est un témoignage pour l’histoire de la société et pour celle des mentalités, tout autant que pour l’histoire de l’art, celle du vêtement ou celle de l’armement.

À cet égard, on aurait tort de tenir, en raison de leur petit format, les cachets de l’époque révolutionnaire pour une forme amoindrie des grands sceaux des siècles antérieurs. À côté de tant de cachets modernes ornés d’un blason ou d’un chiffre, les cachets révolutionnaires donnent une nouvelle vie à ce mode d’expression qu’est le choix d’une effigie, d’un symbole, d’une formule. Ils sont l’adaptation d’un très vieux système de référence et de figuration sociales à une réalité nouvelle de la vie politique et de la pratique administrative. Ils sont la réponse à la multiplication des actes aussi bien qu’au refus de la solennité. Ils sont aussi la manifestation d’une volonté de continuité dans la rupture du système social.

Références complètes de l’ouvrage

Retrouvez les inventaires des Archives départementales des Hauts-de-Seine

Liens