Une publication des Archives municipales de Lorient, 2011, 31 pages

La base de sous-marins de Keroman n’est pas seulement le monument le plus important de la seconde guerre mondiale à Lorient. Elle est aussi l’un des rares vestiges de l’affrontement idéologique et militaire entre démocraties et totalitarismes au XXe siècle, et à ce titre un élément majeur du patrimoine de l’humanité. C’est dire que ce lieu ne peut laisser indifférent. Jean-Paul Jappé en a ressenti toute la charge émotionnelle qu’il a exprimée en dessins et peintures, tout en se voulant le plus neutre possible. Ce faisant, il dressait un véritable inventaire du site. Leur intérêt historique et graphique amène les Archives de Lorient à en faire l’acquisition en 2009.

La série comprend 51 dessins, réalisés au graphite ou à la pierre noire, deux techniques particulièrement adaptées à la matière du lieu : le béton et l’eau. Jean-Paul Jappé a une approche tantôt d’ensemble, tantôt fragmentaire des bunkers. Il a opté pour de petits formats, dépassant rarement le 21 × 29,7, une manière d'inciter le spectateur à entrer dans la base.

L’artiste a également réalisé onze peintures d’après dessins. Il a voulu donner une dimension picturale à certains d’entre eux , « comme une envie de découvrir la vérité des dessins ». Il a traité en particulier les thèmes des portes et des masses qu’il juge les plus intéressants sur le site, et qui sont, avec les axes, caractéristiques de l’architecture militaire. La porte carrée est, par exemple, un module que l’on retrouve sur tous les bunkers.

La base devenue civile, Jean-Paul Jappé est à nouveau là pour « témoigner » de sa renaissance, il démarre une deuxième série de peintures en 2009-2010 : autre regard, autre atmosphère… Jean-Paul Jappé est le seul artiste à avoir effectué un tel travail sur une base de sous-marins en France.

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