Article : Les cités de transit du Port de Gennevilliers, 1965-1987

Une publication réalisée avec la collaboration des Archives municipales de Gennevilliers, 2016, 140 pages

 

Dans le quartier du Port, à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), connu pour ses activités intéressant toute l’Île-de-France, vécurent plus de 2 000 personnes de 1966 à 1986, regroupées dans deux cités de transit dans des conditions déplorables, voire insalubres.

Bien que l’implantation d’habitats y était réglementairement interdite, l’administration française, passant outre ses propres lois, constitua un ghetto où seuls des immigrés (principalement des Maghrébins, des Espagnols et des Portugais) furent envoyés et abandonnés, sans guère d’espoir de relogement.

Cet ouvrage retrace les conditions dans lesquelles furent créées, puis administrées ces cités par les autorités départementales, contre l’avis de la municipalité de l’époque. Il donne la parole à d’anciens habitants et présente les témoignages des travailleurs sociaux et des enseignants qui y travaillèrent. Il met en exergue le combat des habitants pour des logements décents, pour l’éducation de leurs enfants et plus largement pour une vie dans la dignité. Les habitants, dont certains subirent une répression scandaleuse, trouvèrent un soutien de la part des élus et des organisations syndicales, politiques et associatives de Gennevilliers, ainsi que de certains médias. Ce combat a finalement eu une issue satisfaisante par des relogements corrects.

Les anciens habitants contactés n’expriment aucun ressentiment, relatant les faits de manière réaliste. Les plus jeunes parmi eux évoquent même une certaine nostalgie des solidarités qui y existaient.

L’auteur de cet ouvrage, Alain Bourgarel, instituteur pendant vingt ans dans ce lieu éloigné de tout, fait revivre, avec une précision chronologique très documentée, le quotidien de ces familles et leur lutte. Victor Hugo a écrit : « Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ». Ces pages en sont le témoignage.

 

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