Article : Mémoires d’exils

Une publication du Service Communication de la ville de Champigny-sur-Marne en collaboration avec le Service des Archives et Documentation, 2008, 11 pages

 

Dans les années 50, le mouvement d’émigration légale de travailleurs portugais vers la France s’intensifie. Les nouveaux venus ne peuvent plus être accueillis par leurs réseaux de compatriotes déjà installés, dans une période où la région parisienne connaît une grave crise de logement. Un bidonville se développe alors sur le quartier du Plateau de Champigny-sur-Marne, anciennes terres agricoles gelées par l’État pour la réalisation de grands aménagement urbains. Il y aura jusqu’à 14 000 personnes vivant dans le bidonville entraînant d’importants problèmes d’insalubrité et d’organisation sociale (scolarisation des enfants, transports publics…).

Malgré des conditions de vie difficile, les émigrés tiraient quelques « contreparties » de cette situation : facilité pour trouver un emploi, transport sur le lieu de travail organisé par l’employeur, faiblesse des dépenses personnelles.

Le gouvernement de l’époque a tardé à mettre en place des solutions humaines à la hauteur pour améliorer les conditions de vie de cette population. Les élus de la municipalité ont dû régler les urgences sanitaires et la solidarité avant même de s’atteler à la résorption de ce bidonville qui s’achèvera dans les années 1970. Une partie de hommes célibataires ont été accueillis dans des foyers ; les familles qui n’ont pas pu économiser suffisamment pour acheter un petit terrain sur lequel bâtir leur maison ont été relogées dans les quartiers à proximité, comme sur le reste de l’Île-de-France. Cet épisode a contribué à la création de liens forts et sincères entre le Portugal et la ville de Champigny-sur-Marne.

 

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