Article : Châteauroux et les cités lainières d’Europe. De la manufacture royale de draps à l’usine Balsan

Une publication des Archives municipales de Châteauroux, 2010, 192 pages

 

L’industrie de la laine a été l’industrie européenne par excellence, de la période médiévale au début du XIXe siècle. Dans le département de l’Indre, après les petits ateliers familiaux ruraux puis citadins, on assiste au XVe siècle aux premières tentatives de réglementation de la production, les fabricants de draps de Châteauroux se regroupent au sein de la Manufacture Royale collective (1665-1751).

En 1751 une nouvelle étape est franchie avec la création de la Manufacture Royale de drap du Parc. Des ateliers spécifiquement conçus pour l’activité drapière sont construits. Leur ordonnance simple et régulière permet dès le XVIIIe une organisation du travail concentrée et assez fonctionnelle, la surveillance y est facilitée et la fabrication de meilleure qualité. Ce regroupement sous le même toit d’une grande partie des processus de fabrication sera complété par le travail à domicile des très nombreuses fileuses et ce jusqu’à la moitié du XIXe et le formidable développement de la mécanisation. Malgré une organisation similaire à celles des plus importantes places drapières, la manufacture castelroussine n’a pas connu une réussite exemplaire et bien des difficultés sont venues assombrir son fonctionnement.

Une nouvelle ère commence en 1859 lorsque Muret de Bort vend son entreprise à Pierre Balsan. Ce dernier abandonnera les anciens bâtiments et fera construire une nouvelle usine de six hectares à l’ouest de la première, un établissement vaste et clair avec une grande part des activités au niveau du sol et pour le reste une faible hauteur d’étage, tous ses bâtiments étant répartis selon un plan rigoureusement symétrique. L’exploitation industrielle de ce site par la famille Balsan se poursuivra jusqu’en 1974.

La manufacture de draps de Châteauroux est bien un des sites patrimoniaux incontournables du département, il a surtout la particularité d’avoir conservé au bord de l’Indre, juxtaposées, la manufacture du XVIIIe et celle des XIXe et XXe siècles, témoignages architecturaux de ses mutations.

 

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