Notice d'autorité : France. Établissement public de l'Opéra de la Bastille (Paris ; 1983-1993)

Autres noms :

  • EPOB

Lieu :

Lieu de Paris

1/01/1987-13/10/1993
  • Daumesnil (avenue) (voie)
  • Établissement public de l'Opéra de la Bastille (nomLieu)

Lieu de Paris

3/10/1983-31/12/1986
  • Bourdon (boulevard) (voie)
  • Établissement public de l'Opéra de la Bastille (nomLieu)

Fonctions :

  • aménagement du territoire
  • culture

Statuts juridiques :

établissement public à caractère administratif

Histoire :

Par le décret n° 83-879 du 3 octobre 1983, l'Établissement public de l'Opéra de la Bastille (EPOB) est créé sous le statut juridique d'un établissement public national à caractère administratif, placé sous la tutelle du ministre chargé de la Culture. Il a pour mission de réaliser les travaux de construction du nouvel Opéra de la Bastille, dans le périmètre délimité sur le plan annexé au décret de création, place de la Bastille, à Paris, et comprenant, outre les salles de spectacle, des lieux d'exposition, d'animation et d'accueil du public. L’EPOB est l’aboutissement des travaux d’une structure administrative préexistante : l’Association Pour l’Étude et la Réalisation du Nouvel Opéra Bastille (APERNOB), dite « Mission Opéra Bastille » (MOB) créée le 1er avril 1982. Suite aux communiqués du Président de la République (8 mars 1982) et du ministre de la Culture (9 mars 1982), la MOB est chargée d’organiser la feuille de route en vue de l’édification administrative et architecturale d’un opéra moderne et populaire, d’une véritable « maison de l’opéra ». Elle organise donc le concours international d’architecture du futur opéra : élaboration des exigences techniques, rédaction du règlement du concours, réception et analyse des projets puis sélection sous l’égide d’un jury de professionnels (administratifs, architectes, professionnels du spectacle). Le 2 juillet 1983, François Bloch-Lainé, président de la MOB, rend publique une sélection de 6 projets. Le président de le République en sélectionne 3 auxquels il est demandé des éléments graphiques supplémentaires. Après consultation de ces compléments, le maire de Paris, Jacques Chirac, se prononce en faveur du projet de Carlos Ott. Le 17 novembre 1983, l’issue du concours est connue grâce au communiqué de François Mitterrand qui entérine définitivement le choix du projet de l’architecte canadien.

L’EPOB est donc un établissement provisoire qui doit procéder à la construction matériel de l’établissement par la mise en place des équipements indispensables au fonctionnement de l'opéra mais aussi prendre toutes les dispositions utiles afin que les structures administratives nécessaires à la gestion de l'opéra soient en place dès son ouverture. François Bloch-Lainé est nommé président du conseil d’administration de cette nouvelle structure afin de poursuivre avec Michèle Audon, directeur général, la mission débutée à la MOB. Il préside le conseil d’administration de l’EPOB composé d’une quinzaine de sièges (cf. organisation interne). Cette assemblée délibère sur :

1° Les orientations et l'organisation générale de l'établissement ainsi que sur son programme d'activités et d'investissements ;

2° Les questions comptables et financières qui sont de sa compétence, notamment le budget, les décisions modificatives et le compte financier ;

3° Les conditions générales de passation des marchés publics ;

4° Les acquisitions, ventes et échanges d'immeubles ;

5° Les dons et legs ;

6° Les actions en justice et les transactions ;

7° Le rapport annuel d'activité ;

8° Toutes les questions pour lesquelles son intervention est requise par les lois et règlements, les demandes de consultations émanant du ministère chargé de la Culture.

Sous l'autorité du président de l'établissement, Michèle Audon assure la direction de l'ensemble de l'EPOB, l'élaboration du budget, la préparation des délibérations du conseil d'administration et l'exécution des décisions de celui-ci. L’EPOB doit donc faciliter et permettre la continuation de la MOB et d’une partie de ses missions notamment sur les plans budgétaire et financier. La direction générale doit déterminer le positionnement du futur établissement dans l’univers des art lyrique ; la destruction puis reconstruction de la Tour d’Argent ; l’élaboration de l’architecture d’intérieur ; la réalisation de nouveaux ateliers de fabrication des décors sur le site de Bastille (en remplacement des ateliers Berthier construits par Charles Garnier en 1895) ; l’exploitation artistique et commerciale à venir ; le mécénat ; et, le transfert du bâtiment à l’Opéra de Paris. Elle est secondé par un secrétariat général qui assure notamment le suivi des concessions d’occupation du domaine public ; les propositions et modifications du projet (mission Chevrillon puis mission Jacob) ; ainsi que les relations publiques et informations. L’EPOB dispose également d’un service de la scénographie, d’une direction des études et de l’exploitation (aménagement de la Place de la Bastille, ateliers de fabrication des décors, architecture d’intérieure, acoustique, salle modulable, mise en lumière et signalétique) et d’une direction de la construction (expulsions, permis de construire, évolutions du projet, marchés des travaux, etc.).

Dès janvier 1984 les procédures administratives concernant le permis de démolition et de construction sont lancées. Les travaux de démolition de l’ancienne gare de la Bastille débute en octobre-novembre 1984. Par décret du 7 janvier 1985, Pierre Viot succède à François Bloch-Lainé à la présidence du conseil d’administration de l’EPOB. Ce dernier revient au conseil d’administration comme conseiller quelques mois plus tard. Pierre Boulez est également nommé lors d’un conseil d’administration, vice-président de l’établissement public (après avoir participé au jury du concours d’architecture en 1983).

Suite aux élections législatives de 1986 et à l’avènement d’une première cohabitation politique sous la Ve République, le chantier marque un coup d’arrêt. Dans un communiqué en date du 17 juillet 1986, François Léotard, nouveau ministre de la Culture succédant à Jack Lang, propose de redéfinir le projet en maintenant la vocation lyrique au Palais Garnier et en faisant de Bastille un grand théâtre national à vocation musicale, chorégraphique et lyrique. Cette nouvelle perspective implique d’abandonner la réalisation des ateliers de décors, place de la Bastille. Un mois plus tard, le 12 août 1986, il confirme cette dévolution de Bastille aux activités musicale, chorégraphique et lyrique ainsi que l’abandon de la construction des ateliers de décors et de la salle modulable. Dans ce contexte d’incertitude sur la réduction du projet initial une second association dénommée Association de Préfiguration de l’Opéra de la Bastille (APROB) est créée le 23 novembre 1987 sous la présidence de Raymond Soubie alors président du conseil d’administration du Théâtre national de l’Opéra de Paris (TNOP), et la vice-président de Pierre Viot, toujours président de l’EPOB. En définitive, les ateliers des décors sont construits mais de manière réduite et la salle modulable est menée à bien. Les travaux s’achèvent en 1989 et l’inauguration, par le Président François Mitterrand, de l’Opéra Bastille a lieu le 13 juillet 1989 à l’occasion des manifestations du bicentenaire de la Révolution française en présence de plusieurs chefs d’État.

Pierre Viot est reconduit à la présidence de l’EPOB et Michèle Audon est remplacée par Marcel Linet au poste de directeur général le 8 juin 1990. Cette même année, un décret fixe les conditions d’attribution en dotation des meubles et immeubles ainsi que les substitutions des droits et obligations contractés par l’EPOB et servant dorénavant à l’exploitation de l’Opéra de Paris. En exécution de l'article 1er du décret de création du 3 octobre 1983, le décret du 13 octobre 1993 porte dissolution de l'EPOB.

Contexte :

L'existence de l'EPOB s'ancre dans le contexte très particulier des Grands Travaux souhaités par le Président François Mitterrand après son élection à la Présidence de la République le 10 mai 1981. Lors de son communiqué de presse du 8 mars 1982, il liste les projets phares de son programme de «grandes opérations d’architecture et d’urbanisme» préalablement proposés par une mission d’étude sur la réalisation d’équipements, appelée le «groupe des quatre», réunissant Paul Guimard (conseiller culturel du Président de la République), Roger Quilliot (ministre de l’urbanisme et du logement), Jack Lang ( ministre de la culture) et Robert Lion (directeur de cabinet du Premier ministre Pierre Mauroy). Yves Dauge en assure la coordination.

Les propositions suivantes permettent de mesurer le vaste panorama culturel que souhaitait embrasser leurs propositions :

Une mission interministérielle de coordination des grandes opérations d’architecture et d’urbanisme est instituée par le décret du 16 janvier 1986 sous la présidence d’Yves Dauge dotant ainsi la « Mission Dauge » de statuts. Elle suit « les opérations suivantes : musée d’Orsay, Grand Louvre, Opéra de la Bastille, Cité des sciences et de l’industrie, parc de La Villette, Cité musicale de La Villette, Carrefour international de la communication, ensemble immobilier de la Tête-Défense, le transfert du ministère de l’économie, des finances et du budget, l’Institut du monde arabe, la rénovation des musées relevant du ministère de l’éducation nationale ; – Toute autre grande opération d’architecture et d’urbanisme de l’État pour laquelle l’intervention de la mission interministérielle est demandée par le Premier Ministre ».

Organisation :

L'EPOB est administré par un conseil d'administration qui comprend 15 sièges selon le décret de création : Il se réunit au moins trois fois par an sur convocatin de son président qui fixe l'ordre du jour. Il doit être convoqué si le ministre chargé de la Culture ou la moitié des membres en exercice le demande. Le directeur général, le contrôleur financier et l'agent comptable ainsi que toute personne dont le conseil souhaite recueillir l'avis assistent aux séances avec voix consultative. Les délibérations sont prises à la majorité des membres présents ; en cas de partage égal des voix, celle du président est prépondérante.
  • le président nommé par décret sur proposition du ministre chargé de la Culture
  • 2 représentants désignés par le ministre chargé de la Culture
  • le directeur de la musique et de la danse ou son représentant
  • le directeur de l'administration générale au ministère de la Culture ou son représentant
  • le directeur du Patrimoine ou son représentant
  • 2 représentants du Théâtre national de l'Opéra de Paris (TNOP) désignés par son conseil d'administration
  • le maire de Paris ou son représentant
  • le directeur du budget au ministère de l'économie, des finances et du budget ou son représentant
  • 1 représentant désigné par le ministre chargé de l'Urbanisme
  • 1 personnalité qualifiée désignée par arrêté conjoint du ministre chargé des P. T. T. et du ministre chargé de la Communication
  • 3 membres désignés en raison de leur compétence par arrêté du ministre chargé de la Culture

Textes de référence :

  • Décret n° 83-879 du 3 octobre 1983 portant création de l'Établissement public de l'Opéra de la Bastille, sous la tutelle du ministère chargé de la Culture (JORF du 5 octobre 1983, p. 2975-2976 : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000682261).

    Arrêté du 8 juin 1990 portant nomination du directeur général de l'Etablissement public de l'Opéra de la Bastille : M. Linet (Marcel), ingénieur des ponts et chaussées, est nommé directeur général de l'Etablissement public de l'Opéra de la Bastille, en remplacement de Mme Audon (Michèle), à compter du 1er juin 1990 (JORF n°149 du 29 juin 1990 page 7637 : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000350385&dateTexte=).

    Décret n°90-626 du 11 juillet 1990 fixant les conditions d'attribution en dotation des meubles et immeubles servant l'exploitation de l'Opéra de Paris et de substitution des droits et obligations contractés par l'Etablissement public de l'Opéra de la Bastille (JORF du 19 février 1987 page 1904 : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000006076196&dateTexte=20171108).

    Arrêté du 28 avril 1992 portant nomination au conseil d'administration de l'Etablissement public de l'Opéra Bastille : M. Jaugin (Jean-Pierre), administrateur civil, est nommé membre du conseil d'administration de l'Etablissement public de l'Opéra Bastille, en remplacement de M. Barroy (Daniel), en tant que représentant désigné par le ministre chargé de la culture (JORF n°107 du 7 mai 1992 page 6240 : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000357317&categorieLien=id).

    Décret du 15 juillet 1992 portant nomination du président du conseil d'administration de l'Etablissement public de l'Opéra Bastille : M. Marcel Linet est nommé président du conseil d'administration de l'Etablissement public de l'Opéra Bastille (JORF n°165 du 18 juillet 1992 page 9662 : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000540002).

    Décret n°93-1176 du 13 octobre 1993 portant dissolution de l'Etablissement public de l'Opéra de la Bastille (JORF du 20 octobre 1993 page 14589 : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000335507&dateTexte=20160813).

Sources :

  • Danielle Laurent, L'Opéra prend la Bastille, Paris : Mairie de Paris, Direction des affaires culturelles, 1984
  • Frédérique Jourdaa, À l'Opéra aujourd'hui : de Garnier à Bastille, Paris : Hachette littératures, 2004
  • Gérard Charlet, L'Opéra de la Bastille : genèse et réalisation, Paris : Electa "Moniteur", 1989 (illustré par les photographies de Felipe Ferré)
  • I. Sources administratives
  • II. Bibliographie sommaire
  • III. Webographie
  • Jean-Michel Guittard, Opéra Bastille : un opéra moderne et populaire ?, Clermont-Ferrand : Presses universitaires, Blaise Pascal, 2008 (préface de Gérard Mortier)
  • Jean-Philippe Biojout et Pascal Fardet, Les insolites de l'Opéra-Bastille, Paris : Bleu nuit, 2000
  • Les archives produites par l’EPOB et conservées aux Archives nationales : versements 19920273, 19920274, 19920275, 19930021 et 19930128.
  • Les bottins administratifs et légifrance pour la période concernée.
  • Maryvonne de Saint Pulgent, Le syndrome de l'opéra, Paris : R. Laffont, 1991
  • http://gtc.hypotheses.org/9586 (Guide des sources du Comité d’histoire du ministère de la Culture sur les Grands Travaux, Opéra Bastille)
  • https://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ra_Bastille
  • https://www.operadeparis.fr/lopera-de-paris/histoire

Identifiant :

  • FRAN_NP_005287
  • ISNI 0000 0001 0789 5001

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