Né à Alger en avril 1918, Alain Savary (1918-1988) fait des études de droit et de sciences politiques à Paris.

Refusant l'armistice avec l'Allemagne, il s'engage dès juin 1940 dans la France Libre à Londres, où il entre au cabinet de l'amiral Muselier. En décembre 1941, après le ralliement de Saint-Pierre-et-Miquelon, il administre ce territoire comme gouverneur jusqu'en janvier 1943.

Affecté dans une unité de fusiliers marins, il participe à la campagne d'Italie et de France. A la Libération Alain Savary siège à l'Assemblée consultative provisoire de 1944 à 1945, puis il est nommé commissaire de la République à Angers (dép. Maine-et-Loire).

De 1946 à 1958, il occupe successivement diverses fonctions politiques : Secrétaire général du Commissariat aux affaires allemandes et autrichiennes ; Conseiller de l'Union française ; député de Saint-Pierre-et-Miquelon et secrétaire d'État chargé des affaires marocaines et tunisiennes d'où il démissionne en novembre 1956, après l'arrestation de Ben Bella à Alger.

En septembre 1958, il quitte la SFIO (Section française de l'internationale ouvrière) et participe avec Édouard Depreux à la fondation du PSA (Parti socialiste autonome) en 1959, dont il est le secrétaire général adjoint avant de devenir membre du Bureau national du PSU (Parti socialiste unifié) en 1960. Dans la perspective de regroupement de la gauche, il fonde la Convention socialisme et démocratie et ensuite l'UCRG (Union des clubs pour le renouveau de la gauche), enfin en juillet 1969 au congrès d'Issy-les-Moulineaux, Alain Savary est élu premier secrétaire du nouveau Parti Socialiste. François Mitterrand le remplace à ce poste au congrès d'Épinay-sur-Seine en juin 1971.

Alain Savary devient député socialiste de la Haute-Garonne de 1973 à 1981 et il assume la présidence du Conseil régional de Midi-Pyrénées de 1974 à 1981. Après l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République en mai 1981, Alain Savary est nommé Ministre de l'Éducation nationale dans le gouvernement de Pierre Mauroy.

Il entreprend alors un projet de loi sur la réforme de l'enseignement supérieur qui porte son nom, en vue d'unifier l'école publique et l'école privée, selon la promesse du candidat François Mitterrand de créer un « grand service public, unifié et laïque, de l'Éducation nationale ». Malgré le vote de cette loi à l'Assemblée nationale en mai 1984, et après l'importante manifestation à Paris le mois suivant pour la défense de « l'école libre », il démissionne du gouvernement Mauroy le 16 juillet 1984 suite au retrait de la loi par le Président de la République.

Alain Savary est compagnon de la Libération, officier de la Légion d'honneur, décoré de la Croix de Guerre 1939-1945 et titulaire de la Silver Star Medal. Il décède à son domicile parisien le 17 février 1988.