Notice d'autorité : Groupe de recherches musicales (1951-....)

Autres noms :

  • GRMC ( 1/01/1951-31/12/1958)
  • Groupe de recherches de musique concrète ( 1/01/1951-31/12/1958)
  • GRM

Fonctions :

  • création artistique
  • production radiophonique
  • recherche

Statuts juridiques :

établissement public à caractère industriel et commercial

Histoire :

Le Groupe de recherches musicales (GRM) est le successeur direct du Groupe de recherches de musique concrète (GRMC) créé en 1951 par Pierre Schaeffer au sein de la RTF. Rattaché au Service de la Recherche lors de sa création en 1960, le GRM a survécu à la dissolution du service lors de l’éclatement de l’ORTF en 1974. Ses activités se déroulent dans le cadre de l’Ina et ses studios sont situés à la Maison de la Radio.

Pour bien comprendre le parcours qui a mené à la naissance du GRMC, il faut remonter quelques années avant 1951, en 1948 très exactement, année pendant laquelle Pierre Schaeffer, homme de radio et écrivain, découvre en travaillant sur un enregistrement que le son peut se métamorphoser s’il est isolé de son contexte d’émission. Sur cet objet sonore, on peut alors procéder à des coupes, des répétitions et des transpositions. La radio travaille encore sur disque et Pierre Schaeffer expérimente ainsi la technique du sillon fermé. Après la première diffusion radiophonique du Concert de bruits le 5 octobre 1948, il est rejoint par Pierre Henry, avec qui il va réaliser Symphonie pour un homme seul. Avec l’arrivée de la bande magnétique, les techniques de transformation sonore progressent considérablement. Pierre Schaeffer, qui est aussi ingénieur, met au point avec Jacques Poullin un phonogène permettant la transposition des sons, et un pupitre de relief spatial. C’est le début d’une série d’inventions qui ne cessera pas puisque, de nos jours encore, le GRM met en œuvre des processus, le plus souvent informatiques (tels la série des GRM Tools), pour travailler les sons, et des systèmes de diffusion spatiale de plus en plus élaborés pour les concerts.

En 1951, un studio de la RTF est affecté à ces recherches. S’ouvre alors le premier stage de musique concrète auquel assistent notamment Boulez, Messiaen, Dutilleux. En novembre de la même année, la RTF approuve les statuts présentés par Pierre Schaeffer : c’est la naissance du Groupe de recherches de musique concrète (GRMC). De nombreux musiciens rejoignent alors le groupe, tantôt pour une courte période, tantôt pour y rester, et le GRMC entre en contact avec d’autres centres de recherche musicale à l’étranger, par le biais de conférences, associées le plus souvent à des concerts. La matière première de la musique concrète est le son enregistré, sur lequel vient agir l’expérimentation ; elle s’oppose en cela à d’autres types de musiques expérimentales créées d’après des préalables conceptuels.

Les productions des années cinquante sont nombreuses et s’appliquent aussi aux arts de la scène. Le risque que la démarche expérimentale se réduise à une simple exploitation de procédés pousse Pierre Schaeffer à restructurer le GRMC, qui en 1958 est rebaptisé « Groupe de recherches musicales » (GRM). Cette nouvelle appellation correspond à un élargissement des objectifs de recherche. Lorsque le Service de la Recherche est fondé en 1960, le GRM y est inclus, et Pierre Schaeffer souhaite y développer la recherche fondamentale pour définir un solfège d’objets sonores, basé sur des typologies et des morphologies de sons. Ce travail, auquel participe toute l’équipe du GRM pendant plusieurs années, aboutira à l’ouvrage fondamental de la musique concrète : Le Traité des objets musicaux.

Dans les années 1970, le développement des synthétiseurs produit une grande effervescence créatrice ; de plus, la pédagogie entre en jeu avec la création de classes de musique concrète et des studios s’ouvrent dans d’autres régions. Jusqu’en 1974, date de la dissolution du Service de la Recherche, le GRM, outre les œuvres personnelles de ses membres, produit aussi des musiques appliquées pour le cinéma et des interludes pour la télévision.

Après 1974, le GRM, dirigé par François Bayle, continue d’exister, toujours niché dans les alvéoles administratives créées par Schaeffer, dont l’Ina est le dernier surgeon. Dans les années 1980, les studios de création s’équipent d’ordinateurs qui permettent des travaux de plus en plus fins sur la matière sonore, notamment avec les développement des techniques MIDI.

De nombreux compositeurs ont œuvré au GRM parmi lesquels Philippe Arthuys, Claude Ballif, François Bayle, Luciano Berio, Pierre Bernard, John Cage, Michel Chion, Jean-Louis Dhermy, Francis Dhomont, Denis Dufour, Christian Eloy, Luc Ferrari, Bernard Fort, Marie-Hélène Fournier, Pierre Henry, Jacques Lejeune, György Ligeti, François-Bernard Mâche, Bruno Maderna, Ivo Malec, Olivier Messiaen, Bernard Parmegiani, Michel Philippot, Guy Reibel, Steve Reich, Pierre Schaeffer, Karlheinz Stockhausen, Edgar Varèse, Iannis Xenakis, John Young, Christian Zanési, Frank Zappa...

Sources :

  • Collectif, Ouïr, entendre, écouter, comprendre après Schaeffer, Paris, Buchet-Chastel/Bry-sur-Marne, Ina, « Bibliothèque de recherche musicale », 1999 [actes du colloque D’après Schaeffer, Perpignan, Auditorium John Cage, 19-21 novembre 1996].
  • Collectif, Pierre Schaeffer, Bry-sur-Marne, Ina, « Portraits polychromes », no 13, 2008 [version française accompagnée de 4 CD : Pierre Schaeffer, Paroles d’homme].
  • Collectif, Pierre Schaeffer : quel héritage ?, E-dossiers de l’audiovisuel, Bry-sur-Marne, Ina, novembre 2010 [en ligne : http://www.ina-expert.com/e-dossiers-de-l-audiovisuel/e-dossier-de-l-audiovisuel-pierre-schaeffer-quel-heritage.html – consulté le 04/06/2017].
  • Gayou, Évelyne, Le GRM, groupe de recherches musicales : cinquante ans d’histoire, Paris, Fayard, « Les Chemins de la musique », 2007.
  • SCHAEFFER, Pierre, De l’expérience musicale à l’expérience humaine, Paris, La Revue musicale, Robert-Masse, 1971.
  • SCHAEFFER, Pierre, La Musique concrète, Paris, Presses universitaires de France, « Que sais-je ? », no 1287, 1967.
  • SCHAEFFER, Pierre, Pierre Schaeffer, de la musique concrète à la musique même, textes choisis et commentés par Sophie Brunet, Paris, La Revue Musicale, Robert-Masse, 1977 ; rééd. avec une préface de Henri Dutilleux et une postface de Sylvie Dallet, Paris Mémoire du livre, 2002.
  • SCHAEFFER, Pierre, Traité des objets musicaux : essai interdisciplines, Paris, Le Seuil, « Pierres vives » [publié avec le concours du Service de la recherche de l’ORTF], 1966.
  • SCHAEFFER, Pierre, À la recherche d’une musique concrète, Paris, Le Seuil, « Pierres vives », 1952.

Identifiant :

  • FRAN_NP_051510
  • ISNI 0000 0001 2290 0411

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