André Marie Jean Jacques Dupin, dit Dupin aîné (1783-1865) est le fils aîné de Charles-André Dupin (1758-1843), officier de judicature sous l’Ancien Régime, député à la Législative, membre du club des Feuillants, du Conseil des Anciens sous le Directoire, puis du Corps législatif sous le Consulat. Il naît en 1783 à Varzy (Nièvre). En 1806, il obtient son doctorat de droit à la Faculté de Paris et se fait recevoir (1810) au barreau de Paris. En 1813, il est nommé, sur proposition de Cambacérès, secrétaire de la commission créée pour codifier les lois de l’Empire et s’acquiert ainsi une solide réputation de jurisconsulte. En mai 1815, il devient député de l’arrondissement de Château-Chinon (Nièvre). Sous la Seconde Restauration, il se rallie à Louis XVIII, mais il perd son siège de député. De 1815 à 1827, il se consacre donc uniquement à sa carrière d’avocat. Il défend ainsi plusieurs généraux ou maréchaux de l’Empire (Ney en 1815, Savary en 1819, Caulaincourt en 1820, la mémoire de Brune en 1821). En 1817, il est également l’avocat du duc d’Orléans dans le procès qui l’oppose aux administrateurs du Théâtre français, ce qui marque le début d’une longue collaboration : entré dès 1818 dans le Conseil d’apanage de Louis-Philippe, Dupin est appelé en 1830 à faire partie du Conseil des ministres, avec voix délibérative, et devient membre du Conseil du domaine privé du roi, puis chef de ce Conseil en 1839 et il est l’un des exécuteurs testamentaires de Louis-Philippe. Il avait été auparavant réélu député de la Nièvre en 1827, siège qu’il conservera jusqu’en 1851. Durant cette période, il devient président de la Chambre des députés de 1832 à 1839.

Nommé procureur général à la Cour de cassation le 23 août 1830, il démissionne de ce poste le 22 janvier 1852, pour ne pas s’associer à la confiscation des biens de la famille d’Orléans.

Dupin se retire alors dans le Morvan, où il passe six ans à écrire ses mémoires. Il se rapproche ensuite de Napoléon III, retrouve son poste de procureur général et est nommé sénateur en 1857. Membre de l’Académie française, où il est élu en juin 1832 en remplacement de Cuvier, et de l’Académie des sciences morales et politiques, Dupin a publié une centaine d’ouvrages et édité les œuvres de plusieurs juristes français et étrangers.