Notice d'autorité : Savary, Anne-Jean-Marie-René (1774-1833)

Autres noms :

  • Rovigo, Anne-Jean-Marie-René Savary (1774-1833 ; duc de)

Lieu :

Lieu général

  • Algérie (nomLieu)
  • Algérie (lieu)

Lieu général

  • Egypte (nomLieu)
  • Egypte (lieu)

Lieu général

  • Italie (nomLieu)
  • Italie (lieu)

Lieu général

  • Malte (nomLieu)
  • Malte (lieu)

Lieu général

  • Marcq (nomLieu)
  • Marcq (Ardennes) (lieu)

Lieu général

  • Russie (nomLieu)
  • Russie (lieu)

Lieu général

  • Izmir (Turquie) (lieu)
  • Symrne (Izmir) (nomLieu)

Activité :

  • officier (armée) ( 1/01/1791- 2/06/1833)
  • ministre ( 1/01/1810-31/12/1814)

    ministre de la police générale

Histoire :

Anne Jean Marie René Savary (1774-1833) naît en 1774 à Marcq (Ardennes) d’un père officier. En 1790, il s’engage dans un régiment de cavalerie, le Royal-Normandie, dans lequel son père avait servi. Promu sous-lieutenant en 1791 et lieutenant en 1793, il est l’aide de camp du général Férino, commandant de l’armée de Rhin-et-Moselle et participe aux opérations contre Spire et Worms. Nommé capitaine en 1795, il se fait encore remarquer et devient chef d’escadron en 1797.

Attaché au général Desaix comme aide de camp, il le suit en Égypte et a le triste privilège de retrouver son cadavre sur le champ de bataille de Marengo : il le fait inhumer et en apporte la nouvelle à Bonaparte. Celui-ci, impressionné par la loyauté de Savary, en fait son nouvel aide de camp et son homme de confiance. Promu colonel commandant la légion de gendarmerie d’élite, il est alors chargé de missions de police délicates. C’est ainsi qu’il fait échouer, en 1803, la conspiration du général chouan Cadoudal visant à capturer ou tuer le Premier consul. L’enquête ayant démontré que les Chouans attendaient le retour en France d’un prince du sang pour se mettre à ses ordres, les soupçons se portent sur le duc d’Enghien, qui est arrêté en 1804, transféré au fort de Vincennes, condamné à mort et immédiatement exécuté. Savary joue un rôle essentiel dans la mort du duc en faisant pression par sa présence sur les juges et en détruisant la lettre où Enghien demandait une audience à Bonaparte. Peu après, en 1805, il est nommé général de division.

Envoyé comme ambassadeur en Russie auprès du tsar Alexandre Ier, il en rapporte de précieux renseignements sur le dispositif des armées austro-russes, ce qui lui vaut d’être nommé grand-officier de la Légion d’honneur cette même année. Dès 1806, il retrouve des tâches purement militaires et se distingue à Iéna, Eylau et Tilsitt. A son retour en France, il est fait duc de Rovigo en février 1808. Envoyé immédiatement en Espagne, il intrigue pour amener le roi Charles IV et son fils, le prince des Asturies, à abdiquer en faveur de Joseph Bonaparte. Son habileté et sa capacité à obéir sans états d’âme à tous les ordres impériaux le désignent à la succession de Fouché au ministère de la police le 3 juin 1810. Le nouveau ministre se lance dans une politique de fichage et de surveillance de tous les opposants potentiels grâce à un vaste réseau d’informateurs et d’agents secrets. La censure s’aggrave également : seuls quatre journaux sont autorisés à Paris, un seul dans les départements, et les nouvelles publiées sont strictement contrôlées par le ministère de la Police générale. Toutes ces précautions n’empêchent pas la tentative de coup d’État du général Malet. Décrédibilisé, Savary n’est pourtant pas limogé, l’empereur ayant trop à faire sur le front extérieur avec la retraite de Russie et la défaite de Leipzig. Il est même nommé au conseil de régence en mars 1814. Après l’abdication, il se retire à la campagne mais reprend du service aux Cent-Jours. Il ne redevient toutefois pas ministre de la police, mais est chargé de surveiller Fouché, de nouveau titulaire du poste et est nommé premier inspecteur général de la gendarmerie.

Prisonnier des Anglais sur l’île de Malte après Waterloo, il s’en évade en avril 1816 pour se réfugier à Smyrne. Il y apprend en janvier 1817 sa condamnation à mort par contumace par la Chambre des pairs. Expulsé de l’Empire ottoman à la demande de l’ambassadeur français, il se rend en Autriche, où il est placé en résidence surveillée mais, libéré un an plus tard, il retourne à Smyrne. Il rejoint finalement la France en 1819 et, à l’issue d’un procès où il est défendu par l’avocat André Dupin, il est acquitté et rétabli dans ses titres et dignités.

La monarchie de Juillet marque son retour en grâce. Il a l’autorisation de reparaître à la cour et, en 1831, devient commandant en chef des troupes françaises en Algérie avec ordre de conquérir le littoral et de contrôler l’intérieur des terres avec le soutien des tribus locales. Ses méthodes autoritaires et ses confiscations de terres dressent cependant la population contre lui : des soulèvements se produisent qu’il réprime violemment, laissant craindre une déstabilisation du pays à long terme. Tombé malade au début 1833, il est rapatrié en France où il meurt le 3 mars. Quelques mois plus tard, en juillet, une commission d’enquête parlementaire condamne nettement sa politique en Algérie.

René Savary a épousé en 1802 Marie Charlotte Félicité de Faudoas Barbazan de Segnanville, cousine des Polignac, dont il eut sept enfants.

Sources :

  • Archives nationales, fonds Savary (421 AP).
  • Notice BNF :   FRBNF12425645
  • Notice wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_Jean_Marie_Ren%C3%A9_Savary
  • TULARD (Jean), dir., Dictionnaire Napoléon, 2 volumes, Paris, 1999, tome 2, p. 732-732

Identifiant :

  • FRAN_NP_052000
  • 0000000110225033

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