Florimond de Mercy-Argenteau (1727-1794) est le fils du feld-maréchal Antoine Ignace Augustin Charles, comte d'Argenteau d'Ochain de Mehaigne (1692-1767), qui avait été adopté en 1723 par Florimond Claude, comte de Mercy (1666-1734) et porte à partir de 1734 le double de nom de Mercy-Argenteau.

En 1751 le jeune Florimond de Mercy-Argenteau est apprenti-diplomate à Paris auprès du comte de Kaunitz, alors ambassadeur d'Autriche en France. De 1754 à 1761, il effectue à Turin sa première mission de ministre plénipotentiaire, représentant la cour impériale de Vienne. En 1761 il est envoyé à Saint-Pétersbourg auprès de l'impératrice Catherine II , puis en 1764 il est nommé ambassadeur à Varsovie en 1764 pendant l'interrègne entre Auguste III et Stanislas II. Grand admirateur de l'impératrice Marie-Thérèse d’Autriche, il remplace en 1766 Starhemberg au poste d'ambassadeur du Saint-Empire à Paris, où son premier travail est de renforcer l'alliance entre la France et l'Autriche, qui est cimentée en 1770 par le mariage du dauphin, futur Louis XVI, avec Marie Antoinette, fille de l'impératrice Marie-Thérèse. Pendant tout le temps où il est ambassadeur à Paris, il joue le rôle de mentor de Marie-Antoinette et l'influence en faveur de la maison de Habsbourg-Lorraine.

Le comte de Mercy-Argenteau possède un patrimoine considérable, dans la principauté de Liège, en Lorraine et en Hongrie (terre de Hőgyész qu'il vend pour acquérir une plantation à Saint-Domingue). En France, il achète des propriétés situées entre Paris et Versailles : la seigneurie de Neuville-sur-Oise (Val d'Oise) et, en 1775, la baronnie de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), où il s'établit. Il y fait embellir le château et installe sa maîtresse, la chanteuse d'Opéra Rosalie Levasseur, dans le hameau de Chennevières, dépendant de Conflans. En 1778 il achète aussi à Paris un hôtel particulier nouvellement construit rue de Montmartre.

Il assiste consterné à la chute de la royauté et est, en juillet 1790, l'un des derniers membres du corps diplomatique à quitter la France. Il s'installe à Bruxelles où il est nommé le 30 novembre suivant ministre plénipotentiaire dans les Pays-Bas autrichiens et réussit à obtenir le retour des provinces belges dans le giron autrichien après la révolution brabançonne. En juillet 1794, il est nommé ambassadeur d'Autriche en Grande-Bretagne. Il meurt quelques jours plus tard, après son arrivée à Londres.