Notice d'autorité : Agence France-Presse (Paris ; 1944-…)

Autres noms :

  • AFP ( 1/01/1944)

Lieu :

Lieu général

  • Paris (nomLieu)
  • Paris (France) (lieu)

Fonctions :

  • diffusion
  • exploitation commerciale

Histoire :

Créée le 30 septembre 1944, l’Agence France-Presse (AFP) est une agence de presse mondiale et généraliste chargée de la collecte, de la vérification et de la diffusion de l’information sous une forme qui soit suffisamment neutre et fiable pour qu’elle puisse être utilisée directement aussi bien par les médias (radios, télévision, presse écrite, sites internet) que par les entreprises et les administrations. L’AFP propose une couverture complète de l’actualité mondiale sous la forme de photographie, d’infographie, de vidéo et de texte dans six langues. À la différence de son ancêtre, l’Agence Havas, l’AFP ne compte pas d’actionnaire, son conseil d’administration étant composé majoritairement d’éditeurs de presse. Pour garantir son indépendance, la loi exige que l’AFP équilibre son budget, après amortissement comptable des investissements. Par ailleurs, l’AFP bénéficie d’un accès aux marchés financiers pour emprunter.

Dès sa création, l’AFP s’installe dans les locaux autrefois occupés par l’Agence Havas (au 13, place de la Bourse dans le 2e arrondissement de Paris) avant que celle-ci ne soit transformée en Office français d’information (OFI) [1] par le gouvernement de Vichy. L’AFP hérite également des structures de la France libre : l’Agence française indépendante (AFI) fondée à Londres en 1940 et l’agence France-Afrique créée à Brazzaville en 1942 qui fusionnent, en mars 1944, au sein de l’Agence française de presse dirigée par Géraud Jouve et installée à Alger.

Contrairement à l’Agence Havas qui bénéficiait du traité quadripartite des agences de presse signé avec Reuters, AP et l’Agence Continentale organisant le partage du monde, l’AFP évolue au sein d’un marché ouvert imposé par la monté en puissance des trois agences de presse américaines, Associated Press, United Press International (UPI) et International News Service (INS).

Entre 1944 et 1957, l’AFP a le statut d’établissement public administratif. Sa gestion est assurée par un directeur général nommé par décret. L’AFP étant dépourvue de conseil d’administration, son budget est établi par le directeur général et approuvé par les ministères de l’Information et des Finances.

En 1948, l’Agence France-Presse cède deux de ses services, « Photos » et « Features » (articles rédigés par des personnes célèbres), à l’Agence Téléradio, devenue la même année Agence intercontinentale.

À partir de 1951, l’AFP est confrontée à la concurrence de l’Agence centrale de presse (ACP), créée par plusieurs quotidiens régionaux français proches de l’ex-maire de Marseille Gaston Defferre, et s’allie avec les quotidiens du sud-est qui créent en 1967 l’agence Aigles. À l’échelle mondiale, l’AFP se heurte surtout à l’Agence Reuters dont le nombre de correspondants et le chiffre d’affaire a triplé dans les années 1940. En 1957, l’AFP compte 25 bureaux en province et 59 dans le monde, dont 13 se situent sur le territoire de l’Empire français.

Le 10 janvier 1957, les statuts de l’AFP sont modifiés. L’agence devint un organisme autonome, dirigé par un président-directeur général élu par un conseil d’administration de quinze membres. Ce conseil d’administration est constitué de huit représentants des quotidiens français, de quatre membres des services publics abonnés, d’un représentant de la radiodiffusion et de deux membres de l’agence. L'ensemble est supervisé par un conseil supérieur qui a pour fonction de faire respecter les grandes obligations de la société, c’est-à-dire l'objectivité, l'impartialité et le rayonnement mondial.

Après avoir subi l’écrasante domination du marché mondial par les agences de presse américaines, l’AFP réussit progressivement à s’imposer. Ainsi, entre 1977 et 1995, son chiffre d’affaires quadruple, tandis que celui du leader mondial, l’Associated Press, ne fait que doubler. Ce développement coïncide avec le déploiement de l’informatique dans le quotidien de l’AFP. Ainsi, dès 1971, l’AFP utilise la transmission par satellite pour ses dépêches. En 1973, le conseil d’administration prend la décision d’informatiser la rédaction. L’objectif est atteint en 1975. En dépit de cette politique d’informatisation, l’AFP tarde à s’équiper de plusieurs technologies. Le minitel n’est ainsi utilisé qu’à partir de 1986, tandis que l’infographie apparaît en 1988. En juin 1996, l’AFP commercialise le premier « Journal Internet » et crée en 2001 un département AFP-TV, largement inspiré de Visnews développé en 1957 par l’Agence Reuters en collaboration avec la BBC.

Après la période 1974-1989, fortement marquée par les interventions de l’État au niveau de sa présidence, l’AFP subit durement les conséquences du deuxième choc pétrolier qui marque le début d’une véritable guerre des prix entre les agences. Ce contexte international tendu, cumulé à une baisse des dotations d’État, aboutit à une grave crise financière qui conduit à la mise en place du « Plan Pigeat », du nom du président-directeur général de l’AFP, Henri Pigeat, qui aboutit à la suppression de 300 postes, dont 150 de journalistes, et au déménagement à l’étranger de trois des bureaux.

Durant les années 1990, le poids économique de l’AFP se développe (les ventes des services économiques dépassent les cent millions de francs) et l’agence entre chez les grands distributeurs de cotations et d’analyses boursières à Paris.

Après une première tentative avortée en 2008, une proposition de loi visant à changer le statut de l’AFP est déposée au Sénat par Jacques Legendre le 16 mai 2011. La réforme vise à réduire la présence des éditeurs de presse au conseil d’administration sans diminuer celle de l’État. Suite à la présentation du projet, les syndicats appellent à la mobilisation. Devant le tollé provoqué par le projet, le 8 juin 2011, le Sénat renonce à inscrire la proposition de loi à l’ordre du jour de sa session parlementaire de juin. La réforme est finalement abandonnée en octobre, suite aux élections sénatoriales du 25 septembre 2011.

Afin de se mettre en conformité avec le droit européen (loi n°2015-433 du 17 avril 2015), l’AFP change de statut. Les modalités d’intervention de l’État sont modifiées et le financement s’articule désormais autour de deux axes :

- Les compensations financières au titre des missions d’intérêt général (MIG) ;

- Les abonnements commerciaux de l’État.

Le Contrat d’objectif et de moyen (COM) entre l’AFP et l’État est signé le 15 juin 2015. Mais, devant l’ampleur des difficultés rencontrées par l’AFP dans un contexte général de crise de la presse écrite, l’État accorde une dotation supplémentaire de 1,6 million d’euros pour l’année 2016, puis de 4,3 millions d’euros en 2017.

Basée à Paris, l’AFP couvre actuellement 152 pays grâce à ses 201 bureaux, 50 correspondants locaux et cinq centres régionaux situés à Washington (Amérique du Nord), Hong Kong (Asie-Pacifique), San Felipe y Santiago de Montevideo (Amérique latine), Nicosie (Moyen-Orient) et Paris (Europe et Afrique).

L’AFP transmet les informations dans six langues (français, anglais, espagnol, allemand, portugais et arabe), 24 heures sur 24. Depuis 2010, elle possède également des pages officielles sur Facebook, en français et en anglais.

[1] L’OFI est supprimé le 9 avril 1944.

Sources :

  • Archives nationales, fonds Agence France-Presse (9AR).
  • HUTEAU (Jean), ULLMANN (Bernand), A.F.P : une histoire de l’Agence France-Presse (1944-1990), Paris, Éditions Robert Laffont, 1991, 570 p.
  • Notice BNF : FRBNF11868725
  • Notice Wikipédia

Identifiant :

  • FRAN_NP_052525
  • 0000 0004 0643 9815

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