Notice d'autorité : Michel, Louise (1830-1905)

Lieu :

Lieu général

  • Auberive (nomLieu)
  • Auberive (Haute-Marne) (lieu)

Lieu général

  • Audeloncourt (nomLieu)
  • Audeloncourt (Haute-Marne) (lieu)

Lieu général

  • Londres (nomLieu)
  • Londres (Royaume-Uni) (lieu)

Lieu général

  • Marseille (nomLieu)
  • Marseille (Bouches-du-Rhône) (lieu)

Lieu général

  • Nouvelle-Calédonie (nomLieu)
  • Nouvelle-Calédonie (pays et territoires d'outre-mer) (lieu)

Lieu général

  • Vroncourt-la-Côte (nomLieu)
  • Vroncourt-la-Côte (Haute-Marne) (lieu)

Activité :

  • enseignant ( 1/01/1853-31/12/1895)
  • militant politique ( 1/01/1853- 9/01/1905)
  • journaliste ( 1/01/1856- 9/01/1905)
  • écrivain ( 1/01/1856- 9/01/1905)

Histoire :

Louise Michel (1830-1905) naît à Vroncourt-la-Côte, en Haute-Marne. Elle est la fille illégitime d’un châtelain, Laurent Demahis, et de sa servante, Marie-Anne Michel. Élevée au château de ses grands-parents Demahis, elle reçoit une bonne instruction, marquée par la lecture des philosophes des Lumières.

L’obtention d’un brevet de capacité lui permet d’envisager la carrière d’institutrice mais, refusant de prêter serment à l’empereur, elle se résout finalement à ouvrir une école privée à Audeloncourt en 1853. Elle quitte la Haute-Marne pour Paris en 1856 et devient institutrice dans la pension de madame Voillier, rue du Château-d’Eau. Pendant dix ans, parallèlement à sa carrière d’enseignante, elle se livre à une activité intellectuelle intense : elle écrit des poèmes qu’elle dédie à Victor Hugo, collabore à des journaux d’opposition comme Le Cri du Peuple et fréquente des réunions politiques. Elle se rapproche ainsi des républicains, dans un premier temps des républicains modérés comme Jules Vabre et Eugène Pelletan, puis des républicains révolutionnaires (Jules Vallès, Eugène Varlin, Émile Eudes).

En 1870, durant la guerre franco-prussienne, elle est présidente du Comité de vigilance républicain du XVIIIe arrondissement de Paris. Elle y rencontre Théophile Ferré, l’une des personnalités de premier plan de la Commune de Paris et qui sera exécuté le 2 septembre 1871. Elle-même se montre très active durant cette période politique : membre de la mouvance révolutionnaire la plus radicale, elle est garde au 61e bataillon (elle fait feu sur l’Hôtel de Ville le 22 janvier 1871), mais aussi ambulancière, et elle anime le club de la Révolution à l’église Saint-Bernard de la Chapelle, où elle rencontre Clemenceau. D'avril à mai 1871, elle participe à de nombreux combats contre les Versaillais (Clamart, Issy-les-Moulineaux, Neuilly, barrière de Clignancourt). Elle se rend en mai pour faire libérer sa mère, arrêtée à sa place. Réclamant en vain la peine de mort durant son procès afin de partager le sort de ses camarades révolutionnaires (Victor Hugo, admiratif, lui dédie alors son poème Viro Major), elle est condamnée à la déportation à vie le 16 décembre 1871.

Elle passe les vingt premiers mois de sa captivité à l’abbaye d’Auberive (Haute-Marne) transformée en prison puis est déportée en Nouvelle-Calédonie en août 1873, en compagnie d’Henri Rochefort et de Nathalie Lemel, qui la convertit probablement au mouvement anarchiste. Dès son arrivée, elle prend fait et cause pour le peuple kanak. Elle s’emploie à son instruction, apprend sa langue et traduit plusieurs de ses mythes fondateurs ; elle le soutient également dans sa lutte contre les colons, notamment lors de la révolte de 1878, contrairement à certains communards qui s’associent à la répression. Malgré tout, elle obtient, en 1879, de reprendre son métier d’institutrice, d’abord pour les enfants de déportés et ceux des gardiens, puis dans les écoles de filles. Elle se consacre aussi à l’instruction des Kanaks adultes, leur faisant la classe le dimanche avec une pédagogie qui leur est spécialement adaptée.

Par décision du 8 mai 1879, sa peine est commuée en déportation simple, puis à 10 ans de bannissement à partir du 3 juin 1879, avant une remise du reste de sa peine par décision du 16 décembre 1879. Son retour en France le 9 novembre 1880 est triomphal. Deux mois après, elle commence à faire publier son ouvrage, La Misère, sous forme de roman feuilleton qui remporte un grand succès.

Elle reprend aussi son activité de militante politique et enchaîne les conférences, non seulement en France, mais aussi en Angleterre, en Belgique et aux Pays-Bas, où des foules viennent l’applaudir. En 1881, elle participe au congrès anarchiste de Londres et, lors d’un meeting le 18 mars 1882 salle Favié à Paris, se prononce pour l’adoption du drapeau noir par les anarchistes, par volonté de se dissocier du drapeau rouge des socialistes autoritaires et parlementaires, trop proches selon elle du pouvoir.

A la suite de la manifestation contre le chômage qu’elle mène le 9 mars 1883 aux Invalides aux côtés de son ami Émile Pouget, durant laquelle trois boulangeries sont pillées, elle est condamnée à 6 ans de prison, assortis de 10 ans de surveillance de haute police. Elle est toutefois grâciée par le président Jules Grévy en janvier 1886. Son activité militante ne ralentit pas et, lors d’un rassemblement anarchiste au Havre le 22 janvier 1888, elle échappe à un attentat commis par le « Chouan » Pierre Lucas : elle survit à une balle tirée en pleine tête. Les passions qu’elle déchaîne lors de ses prises de parole lui valent encore une arrestation en avril 1890, à la suite de laquelle un médecin tente de la faire interner. Le gouvernement s’y oppose et Louise Michel, âgée de 60 ans et lassée par ces tracasseries incessantes, part se réfugier à Londres où elle reste cinq ans : elle y gère alors une école libertaire. Rentrée en France en novembre 1895, elle reprend ses tournées de conférences anarchistes. Arrêtée à plusieurs reprises lors de manifestations, elle est emprisonnée pendant trois ans avant d’être libérée sur intervention de Georges Clemenceau. Elle reprend une nouvelle fois ses tournées politiques, mais durant l’une d’elles, elle attrape une pneumonie et meurt à Marseille le 9 janvier 1905, à 74 ans. Ses funérailles donnent lieu à une manifestation populaire énorme : plusieurs milliers de personnes suivent son cercueil.

Sources :

  • Archives nationales, papiers Louise Michel (AB/XIX/4419).
  • Notice BNF n° : FRBNF11915993
  • Notice wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Louise_Michel

Identifiant :

  • FRAN_NP_052652
  • 0000 0001 2121 4110

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