Danielle Musset, ancienne directrice du musée, fait un retour sur la constitution des archives sonores de Salagon. Elle rappelle que les enquêtes menées par l'association Alpes de Lumière dès le début des années 1980, étaient toujours liées aux collectes et aux expositions présentées. Elle situe en 1985, un début de classement de ces données, dans le contexte d'un colloque fondateur sur la littérature orale organisé en 1986 à Sénanque c'est aussi l'époque où des questionnements se posent sur les méthodes de transcription de ces enquêtes. Elle note cependant que peu de collectes ont été faites autour de la littérature orale. Les thématiques abordées ont été parfois liées aux circonstances : les stages d'ethnologie organisés dans le cadre de la mission du patrimoine ethnologique, ou des terrains d'enquêtes proches des nombreux enquêteurs liés au musée, à l'association puis au musée. Elle regrette que beaucoup d'enquêtes n'aient pas été déposées au musée. Elle souligne le grand intérêt que l'ethnologue Annie-Hélène Dufour a porté à Salagon et l'engagement qu'elle a eu en faveur de l'ethnologie locale. Danielle Musset témoigne dès son entrée en fonction à Salagon de sa volonté d'y déposer ses propres enquêtes sonores dans un souci de conservation pour un archivage et une numérisation futurs. Elle préconise les enquêtes inscrites sur un temps long, comme celles qu'elle a entreprises sur les charbonniers ou celles sur la tradition de la barre fleurie. L'ethnobotanique est une thématique forte dans les enquêtes menées à Salagon, à l'initiative de Pierre Lieutaghi. Elle insiste sur l'importance des liens à faire entre les collections et les enquêtes orales qui permettent de les documenter au même titre que d'autres sources.

Danielle Musset est enregistré par Véronique Ginouvès à Dauphin (04)