Document d'archives : Récit de vie d'un agriculteur né au début du 20e siècle et évocation des ressources naturelles de l'Ahaggar au cours d'une...

Titre :

Récit de vie d'un agriculteur né au début du 20e siècle et évocation des ressources naturelles de l'Ahaggar au cours d'une conversation avec plusieurs informateurs d'Idélès

Contenu :

Une discussion spontanée est animée, en présence de G. Barrère, entre M. Gast et plusieurs informateur-trice-s sur des sujets variés. L'informateur, Sidi Ali Slimane raconte sa vie. Venu enfant à Azguer en 1909. Il a appris la tamahaq à Ghadames et l'arabe dialectal de ses voyages, quand il était militaire (en service militaire), dans plusieurs villes d'Algérie (Touggourt, Tidikelt, Metlili, Ouargla et Beni Abbas). A la mort du chef de l'Ahaggar Akhamuk, il s'installe avec sa famille, à Amguid, Tahihaout et Teghamart. Il était alors le premier à s'installer à Taderaz (au nord-nord-ouest d'Idélès) où il s'occupait, avec ses enfants, de l'agriculture (pêchers, palmiers et vignes). Évoquant l'approvisionnement en sel alimentaire, l'informateur estime que le sel le plus recherché et apprécié est celui qui vient des salines d'El Bayadh et de Touat. Il prétend que le sel de l'Amadghor est de mauvaise qualité et que sa consommation excessive provoque le rhumatisme. Il existe dans la même région une variété de sel, dépourvue d'impuretés, très appréciée appelé tisemt Amadghor maelé. Il cite certains puits dans lesquels les touaregs avaient l'habitude d'extraire cette variété de sel (Agajer, In Taouia et In Tenedh) et renseigne que le sel de ce dernier puits est de meilleure qualité. L'informateur évoque, avec la participation de l'enquêteur, les légumes les plus cultivés (la pommes de terre, la courge), certaines épices utilisées dans les préparations culinaires de l'Ahaggar (cumin, ras el hanout, gingembre, poivre noir et graines d'anis), quelques plantes et arbres. Certaines épices ne sont pas utilisées dans la préparation des repas chez les touaregs de l'Ahaggar comme la cannelle, le safran, le carvi et notamment le poivre rouge rapporté du Soudan. Les olives sont rapportées, en grosses quantités, de Tripoli sur les dos des ânes. L'informateur renseigne que les militaires turcs ont rapporté d'Istanbul, une boisson fermentée, à base d'orge, de raisins et de pêches, produite et mise en bouteille à Ghadamès. Il distingue deux variétés dont il ignore les noms. Selon Gast, il s'agit, en langue turque, de la boza d'Afrique (Ifrika bozas) et l'autre dite Marmarik bozasi. A ce sujet, l'informateur cite le nom de Mohamed Ben Abdeli, un connaisseur et chef afaghis qui évoque les aliments illicites en islam (sang, viande du porc et les algues), les vertus du vin et cite une préparation à base de vin additionné d'eau et un peu de sucre à donner aux malades pendant 40 jours. D'après M. Gast, qui a recueilli des témoignages (il cite à l'occasion le nom de Bourelella Ag Karzika), sur la consommation des algues chevelues (adal en tamahaq et el khezz en arabe), cette espèce est très recherchée par les haratines en période de famine. A ce moment, la discussion est très animée, en tamahaq, entre l'enquêteur, l'informateur et une femme touarègue, de passage durant l'enregistrement, sur la consommation des algues et autres plantes. Les repas préparés pendant le mois du ramadhan chez les touaregs sont composés, selon les moyens de chacun, de galettes, de bouillies, du lait aigri avec des dattes et du thé. Slimane Sidi Ali évoque 3 villes sahariennes sous l'occupation françaises : Temassinine (anciennement Fort Flatters), Illizi (Fort Polignac) et Djanet (Fort Charlet). L'informateur a connu le Capitaine Edouard Charlet qui avait occupé Djanet en 1911 et le Lieutenant Sigonney. On entends les commentaires et plaisanteries de femmes, d'hommes, de G. Barrère, en tamahaq, présents au cours de l'enregistrement. Au cours des échanges, Marceau Gast enregistre quatre poésies chantées en arabe par un homme dont les paroles sont des louanges à Dieu et à son Prophète Mohamed. Des femmes touarègues présentent au cours de l'enregistrement récitent, chacune, quelques poèmes en tamahaq (tassaouit, pluriel tisséway en tamahaq) dont les paroles ne sont pas audibles.

Cote :

MMSH-PH-4220

Inventaire d'archives :

Fonds Marceau Gast

Langues :

tamacheq ; arabe dialectal ; français

Description physique :

Information matérielles :
1 bde
Importance matérielle :
1h 35min

Où consulter le document :

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

Liens