Nicza Baez est née à Ovalle en septembre 1952 au sein d’une famille d’artisans mineurs. Au début du gouvernement de l’Unité populaire, en 1971, elle part à la ville d’Antofagasta pour ses études universitaires. Là, elle s’intègre au Front des étudiants révolutionnaires (Frente de Estudiantes Revolucionarios, FER). Elle va participer à un événement important sur la place d’Antofagasta lors de la nationalisation du cuivre aux mains des EEUU, la même année elle sera dans le comité d’accueil quand Fidel Castro a rendu visite à l’Université du Chili, elle participera aussi aux travaux volontaires organisés par le FER dans la ville de Calama. Un an après, elle s’installe dans la ville de La Serena pour continuer ses études et elle commence à militer au sein du Mouvement de la gauche révolutionnaire (Movimiento de izquierda revolucionaria, MIR). Elle participe activement avec le MPR (Movimiento de Pobladores Revolucionarios) de la ville de Coquimbo ou elle fera parti du mouvement d’occupation des terres notamment celui de Moises Huentelaf y Mama Rosa. Après le coup d’État, elle continue le travail politique de manière clandestine afin de réarticuler le parti, en s’installant dans la ville de Copiapo. Le 14 novembre 1975, Nicza Baez est arrêtée avec son mari Alonso Lazo Rojas qui est toujours porté disparu. Elle est conduite au régiment N°23 de Infantería de Copiapo sous la responsabilité de Alvarez Sgolia Ramses où elle va passer au moins 4 semaines par la suite elle sera envoyée au régiment Arica de La Serena sous la responsabilité du commandant Ariosto Lapostol Orrego. Après quelques jours, elle est transférée à Santiago où elle sera conduite au camp de concentration de Cuatro Álamos. Une fois rétablie de ses tortures, elle passera à Tres Álamos. Elle est remise en liberté en octobre 1976 et elle part pour la France le 14 avril 1977 où elle a bénéficié de l’asile politique. En exil, elle travaille dans un Conservatoire Municipal, elle fait aussi partie d’un groupe des musiques traditionnelles. En parallèle, elle réintègre le MIR et s’engage activement dans le processus de demandes de justice au Chili. Elle retourne au Chili pour la première fois en 1990.

[Biographie rédigée à partir du récit du témoin].