Document d'archives : Étudiante à l'école nationale supérieure d'architecture de Nantes, Amélie Pinsard retrace son parcours et ses motivations, et...

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Étudiante à l'école nationale supérieure d'architecture de Nantes, Amélie Pinsard retrace son parcours et ses motivations, et s'exprime sur ses représentations sur les études et sur le métier d'architecte, après quatre mois d'études

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L'entretien, mené par l'enseignante-chercheuse Bettina Horsch, vise à explorer et comprendre le parcours de l'étudiante Amélie Pinsard, de son enfance aux premiers mois où elle est étudiante à l'école nationale supérieure d'architecture de Nantes (ENSA-Nantes), ainsi qu'à cerner les représentations sur le métier d'architecte, sur les études ainsi que l'évolution de ces représentations. L'entretien se déroule au mois de décembre, soit quatre mois après l'entrée à l'ENSA-Nantes. La première partie est consacrée au parcours biographique et scolaire, aux influences et aux motivations de l'étudiante. Celle-ci est âgée de 18 ans, elle est originaire de la ville de La Baule-Escoublac dans le département de Loire-Atlantique à environ une heure de transport de Nantes. Elle décrit un petit noyau familial très soudé, évoque son frère étudiant en école de design qui est une ressource pour elle et le métier de ses parents. Elle est ensuite invitée à s'exprimer sur les voyages qu'elle a pu effectuer et relate à cette occasion les rencontres passionnantes, la bonne ambiance et la visite de monuments au cours d'un voyage scolaire en Espagne qui lui ont donné le goût du voyage. Elle a eu l'occasion de rencontrer l'architecte de la maison familiale ainsi qu'un couple d'architectes pour lesquels elle faisait du baby-sitting, sans qu'un intérêt particulier soit néanmoins porté à l'architecture au sein de sa famille. Elle décrit ses centres d’intérêts, ses passions. Elle a pratiqué l'équitation, puis des activités manuelles comme la couture, ainsi que le chant, la musique et dit aimer ce qui touche au mouvement, comme la danse par exemple. Intéressée par les métiers artistiques dès la troisième, puis par des filières plus scientifiques, elle a choisi, au lycée, les spécialités de mathématiques, physique chimie, et maths expertes. Son choix vers le métier d'architecte a été porté par son goût pour les disciplines à la fois artistiques et scientifiques et son souhait d'un métier où elle ne serait pas rivée à un bureau. Interrogée sur les vœux qu'elle a renseignés sur la plateforme Parcoursup, elle explique avoir fait des choix en partie guidés par la relative proximité géographique avec le domicile familial, qui l'ont amenée à choisir seulement deux écoles d'architecture (elle s'en étonne d'ailleurs aujourd'hui) qui proposaient le double cursus architecte-ingénieur, soit les ENSA de Nantes, son premier choix, et de Rennes. Elle raconte ses riches échanges avec des étudiants en architecture sur la plateforme Study Advisor, comment elle a rédigé sa lettre de motivation, puis sa convocation à l'entretien et sa préparation, le déroulé de celui-ci puis la joie d'être acceptée à l'ENSA-Nantes. De par les nombreux reportages qu'elle a regardés pour se documenter, elle a réalisé sa motivation à prendre part à la totalité du projet architectural, de la conception à la réalisation, l'amenant ainsi au choix du double cursus architecte-ingénieur. La conversation vient ensuite sur la représentation et l'écart éventuel que se faisait la témoin sur les études d'architecture ainsi que sur la façon dont elle se projette à l'issue de la formation. Tout d'abord, Amélie Pinsard déclare ne pas avoir eu de projection particulière, ni dans la formation ni dans la suite. Néanmoins, elle précise que la formation donne davantage d'importance aux questions artistiques qu'elle ne le présumait et s'en félicite, et que l’absence d'évaluation par un système de notes l'a surprise, favorisant beaucoup l'entraide entre étudiants, une forte cohésion de groupe et l’absence de compétitivité, mais que cela l'a quelque peu déstabilisée du fait d'une plus grande difficulté pour appréhender son niveau scolaire. L'échange se poursuit sur la représentation du métier et de la façon dont elle se voit plus tard ainsi que sur la représentation du métier dans la société. Pour elle, c'est un métier difficile nécessitant un investissement personnel important et beaucoup d'heures de travail, avec une alternance de périodes intenses et de périodes plus calmes. Lorsqu'elle exercera, elle souhaite pouvoir placer la question écologique au premier plan dans son travail. Elle aimerait être reconnue dans celui-ci, pouvoir exprimer ses idées, être fière de ses réalisations et pouvoir être à l'écoute des attentes et des émotions des clients. Il lui semble que les architectes sont peut-être davantage estimés à l’étranger. La conversation vient ensuite sur l’installation de l'étudiante à Nantes et sur la période de l'entrée à l’école. La témoin, qui vit dans la résidence étudiante à une minute de l'école, décrit la vie sociale avec les autres étudiants. Le workshop inaugural organisé par l’école a été une expérience étonnante qu’elle décrit, et qui lui a permis de rencontrer et de tisser des liens très rapidement avec les autres étudiants. La riche vie associative est ensuite abordée (achat de fournitures, sport, danse, recyclage de vêtements...), mais son activité de représentante des élèves – elle raconte le processus d'élection et l'objet de la fonction - l’occupe déjà beaucoup et c'est pourquoi elle a choisi de ne pas prendre part davantage la vie associative. Vient ensuite la partie de l'entretien consacrée à la description détaillée d'une semaine type, soir et week-end compris. Elle apprécie beaucoup l’originalité de la pédagogie qu'elle a finalement intégré comme la normalité. Le lundi est consacré au cours de mathématiques le matin et informatique l'après-midi. Le mardi est une journée entière de pratique autour du projet architectural, avec des rendus réguliers ce jour-là de la semaine. Elle évoque le terme de charrette, fréquemment évoqué en architecture. Le mercredi est une journée qu’elle apprécie beaucoup, avec un cours magistral sur les projets ainsi que des travaux dirigés, puis des cours magistraux de culture générale architecturale et d’histoire ainsi que du dessin d’observation. Une semaine sur deux, le cours du jeudi est un cours de construction qu'elle estime être assez difficile et donne des exemples, en alternance avec un cours de géométrie. Le vendredi, c’est le cours d’infographie et d’anglais, donc une journée qui lui semble plus tranquille. La soirée du jeudi est consacrée aux soirées étudiantes, mais elle a parfois trop de travail pour se permettre d'y participer et se questionne sur son caractère perfectionniste et sur sa gestion du temps, entre les cours, le travail personnel et le temps pour les relations sociales, dont elle pense ne pas profiter suffisamment. Elle travaille beaucoup le week-end et le soir tard - d'autant plus les jours qui précèdent les rendus de projet - ce qui lui génère beaucoup de fatigue. Les étudiants peuvent travailler au sein de l'école, en dehors des cours, y compris en soirée. Elle apprécie son indépendance avec en corollaire la nécessité de gérer les tâches ménagères et les courses. Elle rentre rarement dans sa famille et sort de moins en moins le week-end du fait du travail personnel qui s’accumule. L’enquêtrice Bettina Horsch aborde maintenant plus précisément l’enseignement du projet. A travers la description de deux projets réalisés en groupe (« construire une cabane » et « la collocation de nos rêves »), l'étudiante exprime tout d'abord son goût pour cette discipline et la pertinence de cette pédagogie basée sur la réalisation concrète sans avoir forcément les connaissances suffisantes au départ et l'apprentissage par l'échange avec les professeurs sur les réussites, les échecs et les questionnement autour du projet. Chaque groupe d'étudiants reçoit deux consignes ou intentions pour orienter la réalisation du projet. Amélie Pinsard confirme à l'enseignante-chercheuse qu'elle est très satisfaite de ces premiers mois d'études, que ce soit du fait du contenu général et des matières, ou de l’ambiance et de la cohésion entre les étudiants. Elle se sent dans son élément et est heureuse de réussir également son indépendance vis-à-vis du cocon familial et de s'être très bien adaptée à la pédagogie, si différente de ce qu'elle connaissait au lycée. Elle analyse comme principale difficulté la gestion du temps par rapport à la quantité de travail et le manque de sommeil qui s'ensuit. Elle sent également qu'elle a fait des progrès en expression orale, exercice qui lui générait beaucoup de stress auparavant. Il est ensuite brièvement question du financement des études, dont le coût est supporté par ses parents pour la partie logement et par elle-même pour le reste, grâce à la rémunération obtenue de par un emploi de mise en rayon dans un petit supermarché l'été précédent, emploi dans lequel elle a beaucoup appris. L'entretien se termine sur le sentiment de l'étudiante quant au fait d’être une femme architecte puis sur la question de la santé dans ce contexte de travail intense sur le long terme. Amélie Pinsard a conscience que les femmes architectes ont souvent dû s'imposer par un caractère fort, surtout dans le milieu de la construction. A l'école, elle ne ressent aucune différence liée au genre et souhaite ne pas avoir à subir les difficultés des femmes architectes qui l'ont précédée. Le manque de sommeil est un sujet évoqué entre étudiants et elle se questionne sur les effets délétères que cela peut avoir sur la santé. Elle met en avant sa responsabilité dans ce qu'elle estime être une difficulté à gérer son stress et son exigence envers elle-même. L'entrevue se conclut sur la réflexion de l'étudiante qu'un tel entretien permet de faire le point sur cette première étape de son parcours en école d'architecture. Tout au long de la conversation, l'étudiante donne de nombreux détails sur tous les sujets abordés.

Cote :

MMSH-PH-7649

Inventaire d'archives :

ANR EnsArchi

Conditions d'accès :

La consultation de l'enregistrement de l'entretien est autorisée sur le site de la MMSH, uniquement au sein du réseau du programme de recherche EnsArchi. La demande est à adresser au secteur Archives de la recherche - Médiathèque SHS de la MMSH, par courriel à : contact<dot>bibliotheques<dot>mmsh<at>services<dot>cnrs<dot>fr. L'entretien n'est pas accessible en ligne.

Conditions d'utilisation :

La réutilisation de l'enregistrement est autorisée, dans le cadre de la MMSH, du programme de recherche EnsArchi et de leurs réseaux partenaires, selon le contrat. La reproduction est interdite en dehors de ce contexte.

Description physique :

Information matérielles :
1 fichier numérique au format wav, enregistré avec un téléphone mobile de marque Samsung
Importance matérielle :
Durée: 1h 14min

Où consulter le document :

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

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