Document d'archives : Fonds du colonel Beyne

Cote :

177 J 88-116

Inventaire d'archives :

Fonds Maxime Fischer

Informations sur le producteur :

Éléments biographiques
Philippe Beyne est né le 27 août 1896 à Béziers. Après ses études primaires et supérieures, il commence à travailler avec son père, mécanicien dentiste. En 1914, il s'engage à 18 ans dans le 58e régiment d'infanterie à Avignon. Il part rapidement sur le front avec ce régiment, les « Diables Rouges », et il participe aux campagnes de l'Hartmann Weilerkopf en Alsace, de Douaumont à Verdun, du Chemin des Dames et de la Somme. Il est blessé quatre fois dont trois fois en 24 heures, mais conserve malgré deux blessures le commandement de sa compagnie en Belgique, les 3 et 4 octobre 1918. Il est décoré des croix de guerre française et belge, et fait l'objet de plusieurs citations.
Il est médaillé militaire le 10 août 1918 et chevalier de la Légion d'honneur le 28 décembre 1928 alors qu'il est sous-officier. Avec 14 décorations, il compte parmi les plus beaux états de service.
En 1920 il est au 152e régiment d'infanterie à Colmar. La même année il épouse à Avignon Hélène Maurice ; en 1922 ils ont un fils Henri. Il quitte l'armée en 1933 comme officier et rejoint l'administration des Finances. Il devient percepteur à Sault. En 1938 il est fait officier de la Légion d'honneur.
Officier de réserve, Beyne est mobilisé en 1939. Officier adjoint au chef de bataillon, lui qui a une solide formation militaire commande une compagnie jusqu'à l'armistice de 1940.
Revenu à la vie civile, il est révoqué par le gouvernement de Vichy comme 400 autres fonctionnaires des Finances.
En janvier 1943 il fait la connaissance de Max Fischer ; avec lui, il crée le maquis du Ventoux, organise la Résistance, d'abord dans son canton de Sault, ensuite dans l'arrondissement de Carpentras, puis au niveau du département, et il entraine ses troupes au combat de guérillas. Le 10 juin 1943 il organise et reçoit son premier parachutage d'armes. Avec trois officiers de carrière il forme ses cadres et poursuit son action contre l'ennemi jusqu'à la Libération.
Son rôle dans la Résistance lui vaut d'être nommé chef départemental du maquis en juillet 1943. La multiplicité des groupes qu'il commande stationnés sur tous les points stratégiques du département l'oblige à de fréquents déplacements. Il fait preuve malgré son âge d'une endurance et d'un courage exceptionnels.
Recherché par la Gestapo, sa tête est mise à prix. Son fils est arrêté à Malaucène, il s'évade. Sa femme est pourchassée et ne trouve refuge qu'au maquis près de son mari, où elle remplit le rôle d'infirmière alors que son fils est chef de section.
Au printemps 1944, le lieutenant-colonel Beyne attribue de nombreuses cartes de membres des F.F.I. (Forces Françaises de l'Intérieur). En août 1944, à la Libération, il est fait colonel.
En 1946 il est adjoint au général commandant la subdivision d'Avignon, puis il quitte l'armée cette même année et revient à Sault.
Au cours des années d'après-guerre, en lien avec son ancien adjoint Maxime Fischer retourné à Paris, il s'occupe activement des anciens maquisards, quel que fut leur maquis, pour leur faire obtenir une pension, un avancement, une décoration, une protection. En 1952, il met en place une section Vaucluse de l'Union des combattants volontaires de la Résistance dont il prend la présidence ; à ce titre il siège dans diverses commissions départementales. Il est de toutes les cérémonies et commémorations : Avignon, Carpentras, Izon-la-Bruisse, Sault. Sur son initiative, un monument en mémoire des maquis de Vaucluse est érigé à Sault en 1956.
Le colonel Beyne reçut encore plusieurs distinctions :
Croix de la Libération le 7 novembre 1944
Déjà chevalier de la Légion d'honneur, puis officier, il est promu commandeur le 7 novembre 1944 et grand officier en 1957.
Médaille de la Résistance avec rosette (31 mars 1947).
Son épouse est également décorée de la Légion d'honneur pour sa participation aux actions du maquis d'Izon.
Il décède subitement le 24 octobre 1967. Enterré à Béziers, ses restes ont été transférés au cimetière de Sault en 1975.

Ressources complémentaires :

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Références bibliographiques :

Bibliographie
Fischer (Maxime), "In memoriam. La Résistance provençale et la CNCVR en deuil du colonel Beyne", Écho de la Résistance, n°143, octobre 1967, p. 2.

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