Un agriculteur décrit l'organisation informelle mise en place avec des collègues de la région, pour l'achat, l'utilisation et la gestion de matériel agricole : conditionneuse, ensileuse, épandeur... Lui-même, marié et père de deux filles, a, dans les années soixante, repris puis développé la petite exploitation de ses parents. Il gère à ce jour 40 à 60 hectares, répartis entre les Causses et la Vallée [du Lot?] dédiés à la production de lait (élevage, cultures et prairies). D’après lui, les jeunes peuvent être prisonniers d'un système, du village ou de la famille, et cela peut les empêcher d'avancer. Pour les motiver à rester sur le territoire Lozérien il estime qu’il serait bon, par exemple de créer une garantie d'exploitation par la SAFER. D'autre part, face à la démographie basse et au grand nombre de retraités, il faudrait favoriser l'implantation de nouveaux habitants par la création de petites industries et par le développement du tourisme. Ce secteur, même s'il est peu lucratif, permet de recréer du « tissu humain » ce qui est très important à ses yeux. Également, le développement de la filière bois, (par la création d‘une industrie papier), le développement d'activités artisanales et même l'extraction de minerai pourraient assurer l'avenir économique de la Lozère. Le soutien à l'industrie aurait dû être négocié en échange de la construction du Naussac, Barrage de (Lozère). L'interviewé évoque ensuite la bureaucratie et le sentiment d'être tiraillé entre les différentes localités sièges du pouvoir et dont l'accès est toujours difficile (distance, temps de parcours). Il voit d'un bon œil l'entrée de l'Espagne dans la Communauté Européenne, en tant que débouché supplémentaire pour le lait, comme l'est devenue l'Italie. Enfin, il semble que la présence plus importante d’une population jeune sur certains territoires (Causses , Marvejols (Lozère) …), a permis une évolution positive, comme dans le reste du pays, par rapport à d’autres lieux de la Lozère.