L'informatrice raconte comment, à l'âge de 14 ans, elle aide ses parents à la laiterie. Veuve à 21 ans, elle se remarie en 1939 avec un maraîcher. Son mari est réquisitionné pour le S.T.O. (Service du travail obligatoire) mais y échappe en travaillant à la mine de Gardanne. Lors d'un recensement, il est repéré par la mairie d'Aix-en-Provence et emmené à Paris. L'informatrice le croit à Marseille d'après de fausses indications et va le réclamer rue Honnorat. A Paris, son mari obtient un Ausweis (carte d'identité) de chauffeur et revient à Aix-en-Provence. Il se cache de tous et l'informatrice raconte comment un voisin a pris son mari qui fuyait pour son amant. Après la guerre, ils remontent peu à peu leur exploitation. D'après cette reconstruction, elle établit un parallèle avec la vie de ses parents en 1914-1918. Elle évoque des souvenirs d'enfance, parle en détails de la technique de la lessive aux cendres et d'un guérisseur qui "levait le feu" suite à une brûlure. Elle raconte son accident à l'œil survenu étant enfant, décrit le marché d'Aix-en-Provence place Richelme, les ruses des enfants (jeux avec les poireaux). Elle critique la démarche d'une fille indigne laissant sa mère à l'hôpital. Revenant sur les difficultés de la vie, elle parle des conflits entre promoteurs et producteurs et rapporte l'histoire d'un exproprié mort de chagrin. La discussion s'oriente ensuite vers la vie à Aix-en-Provence et sa vie de jeune fille ainsi que différentes coutumes. Elle se souvient d'une ambiance plus chaleureuse ("sans clefs aux portes"). Elle évoque la fête de Noël, la recette de la pompe à l'huile de Noël, les 13 desserts et son premier jouet reçu en cadeau, un polichinelle. Elle décrit l'éducation stricte reçue de son père et son rapport aux sorties (cinéma, bals), à l'habillement et à la morale (vol).