Au début de l’entretien, le témoin relate l’histoire de la traversée d’un lac par le roi d’Abomey, avec l’aide de deux hommes qui furent récompensés par le don d'un mystérieux sac de raphia. Ensuite, après une interruption dans l’enregistrement, Jean-Pierre Olivier de Sardan et Claire Bidart reviennent sur la composition sociale et la hiérarchie qui réside au sein des groupes sociaux qui pratiquent le vaudou. Ce culte est très répandu et existe non seulement dans les communautés villageoises et urbaines, mais aussi au cœur même du système politique. En effet, la religion vaudou est reconnue par l’Assemblée Nationale, au même titre que les religions musulmane, catholique et protestante. L’échange se poursuit avec l’évocation du caractère générationnel du vaudou et du rôle que chacun joue dans la perpétuation de la pratique, des rites et des cérémonies. Le témoin évoque notamment le cas des enfants nés au sein d’un couvent qui héritent de la fonction de vaudounsi. Ensuite, sont abordés certains mécanismes de protection comme le gri-gri et les amulettes ainsi que leurs utilisations et leurs limites. On peut également faire appel au vaudou pour se protéger de la sorcellerie. La possession par le vaudou ne connaît pas de notion de distance géographique dans la mesure où le vaudounsi est assez puissant, car c’est la connaissance du nom du possédé qui permet cette possession. La sorcellerie a quant à elle la capacité à provoquer un accident chez une personne possédée. Le témoin dit que “la sorcellerie c’est le savoir”. Toutes les familles, dans cette région, ont leur propre vaudou lié à leur lignée, celui-ci étant appelé lors de diverses cérémonies qui peuvent durer une semaine entière, jusqu’au jour où le possédé “naît”. Enfin, le témoin évoque les circonstances où l’on fait appelle à la divinité Fâ.