Document d'archives : Prieuré Notre-Dame du Grès (Carpentras)

Contenu :

On trouvera dans le fonds
Reconnaissances (1328-1792), livres des censes, lièves, dénombrements (1558-1785), terriers (1651-1779), livre des assemblées capitulaires (1696-1791), fondations (1750), comptes (1749-1792), papiers divers, transaction de 1674 avec le collège des jésuites d'Avignon, procédure concernant la bulle de suppression de 1783 (1785).
Chapellenie Notre-Dame de la Croix dans l'église Saint-Jean du Bourg à Carpentras : reconnaissances (1583-1790).
Situation du fonds: Fonds clos

Cote :

FRAD084 71 G 1-14 ; 3 E 43/1089 Bibl. Inguimbertine Carpentras ms. 1554-1588

Inventaire d'archives :

État général des fonds

Informations sur le producteur :

Éléments historiques
L'origine de la communauté des chanoines de Notre-Dame du Grès de Carpentras remonte à une église et un monastère, du haut Moyen Âge, construits au sud de la ville, sur l'emplacement peut-être d'un autre édifice du culte de l'époque paléochrétienne (des vestiges archéologiques des Ve et VIe siècles y auraient été découverts). De ce prieuré bénédictin, dédié à Notre-Dame, passé aux chanoines réguliers de saint Augustin de l'ordre de Saint-Ruf, on ne sait pas grand chose. Urbain V en mars 1364 rattache Notre-Dame du Grès et quelques autres prieurés à l'ordre de Saint-Ruf, ce qu'annule en 1372 son successeur Grégoire XI ; pourtant, Notre-Dame du Grès ne cessa de relever de Saint-Ruf jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.
Trois autres prieurés, Saint-Donat (Mazan), Saint-Lambert (Mormoiron), Saint-Victor (Pernes) dépendent également de Notre-Dame du Grès et tous, avec le Grès, au XIVe siècle, sont donnés en commende à des cardinaux. Par la suite, un 4e prieuré, Saint-Félix des Garrigues (Pernes) fut uni à la mense conventuelle de Notre-Dame du Grès par le pape Jules III (1553). Un 5e dit de Sainte-Foy est mentionné aux XVIIe et XVIIIe s. Jusqu'à la veille de la Révolution, les chanoines bénéficièrent comme prébendes de ces cinq prieurés.
Le tracé de la nouvelle enceinte de Carpentras (1357-1360) laissa en dehors l'église et les bâtiments de Notre-Dame du Grès, trop éloignés, et en 1361, la communauté de Carpentras décida de les détruire, ce qui se réalisa en 1368, ne laissant subsister que l'église.
Les chanoines se réfugièrent alors intra-muros dans une maison (hospice) proche de l'hôpital des pauvres et de la Porte de Notre-Dame. La communauté se vit remettre l'église Saint-Jean du Bourg, dans le coeur de la ville, une ancienne fondation du pape Jean XXII, que les chanoines vont desservir comme église collégiale jusqu'au XVIIIe siècle. Ils conservent leur ancienne église dite "Notre-Dame du Grès hors les murs" qui, lors d'une visite pastorale de 1447, est dite en mauvais état, la pluie y entrant. Un siècle plus tard, elle est ruinée, et une chapelle, dédiée à Notre-Dame des Sept Douleurs la remplace ; à proximité se situe le cimetière de Saint-Siffrein.
Le nombre des chanoines fut réduit à six : cinq d'entre eux avaient une prébende constituée par le prieuré du Grès et les quatre autres prieurés cités précédemment ; le 6e, le sacristain, n'en avait pas; s'ajoutèrent deux prêtres séculiers dont les bénéfices ont été fondés dans le prieuré, qui sans prononcer de voeux et vétus de noir, desservaient comme les autres, l'église Saint-Jean du Bourg.
En 1597, le pape Clément VIII unit le prieuré de Notre-Dame du Grès ainsi que celui de Pernes, aux Jésuites d'Avignon, pour l'entretien de quatre professeurs de théologie du collège, avec charge néanmoins de continuer d'assurer l'entretien de la mense conventuelle des chanoines de Notre-Dame du Grès. Le collège de Carpentras devint prieur commendataire de Notre-Dame du Grès. C'est ainsi qu'il bénéficia des biens d'un autre prieuré annexé au Grès, celui de Saint-Paul, constitué du riche domaine agricole de la Quintine, avec moulins à blé et à foulon, prairies, terres agricoles à Carpentras.
Après la suppression des Jésuites, Pie VI unit le prieuré de Notre-Dame du Grès et toutes ses dépendances au collège de Carpentras.
Puis, par une bulle du 30 juin 1783, le pape supprima les chanoines réguliers et bénéficiers de Notre-Dame du Grès, confirma le collège dans ses possessions, et établit à la place de la communauté des chanoines 5 nouvelles fonctions dans la cathédrale Saint-Siffrein :
- 2 chanoines confesseurs
- 2 prêtres secondaires
- 1 maître des cérémonies
Cette décision, vivement contestée par les derniers chanoines, ne semble pas avoir été mise à exécution puisqu'on voit les chanoines du Grès continuer de s'assembler capitulairement jusque dans les années de la Révolution.
La maison de Notre-Dame du Grès et la chapelle Notre-Dame des Sept-Douleurs, édifiée sur l'emplacement de l'ancienne église, furent vendues comme biens nationaux en 1794.

Informations sur l'acquisition :

Modalités d'entrée
Séquestre révolutionnaire

Conditions d'accès :

Communicabilité
Fonds sommairement classé. Fonds communicable

Description physique :

Description physique:
Nombre d'articles
Nombre d'articles: 49 articles

Ressources complémentaires :

Inventaire à consulter
Répertoire numérique de la série G (clergé séculier), par L. Imbert et J. de Font-Réaulx, Avignon, 1956.
Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France. Départements. Tome XXXIV. Carpentras, t. I. 1901, p. 783-788 ; tome III, p.83-88.
Sources complémentaires hors archives départementales de Vaucluse
Bibliothèque Inguimbertine de Carpentras
ms. 1740 (t. XIV de la collection Tissot) : recueil de pièces imprimées et manuscrites concernant la collégiale Notre-Dame du Grès de Carpentras et la cure de Pernes (XVIIe-XIXe s.). Ce recueil contient en copie un certain nombre d'actes et documents dont le plus ancien est donné pour une bulle d'Innocent III en faveur du prieuré de Notre-Dame du Grès en 1211 ; collations de prieurés pour divers personnages (1497-1550), extraits de statuts par le cardinal Sadolet (1528), transactions, procès (XVIIe-XVIIIe s.), état du prieuré du Grès lors de l'union au collège d'Avignon (1597), consultation pour les administrateurs du collège de Carpentras contre les chanoines de Saint-Ruf (1769), procès et instances contre le clergé de Carpentras (1776-1783), bulle de Pie VI (1783), mémoires sur la cure de Pernes (XVIIIe s.), etc. (609 ff.)

Références bibliographiques :

Bibliographie
Expilly, Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules ..., Tome II (article "Carpentras").
Ameye (abbé), "Historique des communautés religieuses de Carpentras : les bénédictins chanoines de Saint-Ruf", Rencontres, n°22, octobre 1960.
Dubled (H.), "L'ilot Cottier, histoire d'un quartier de Carpentras", Rencontres, janvier-février 1970.
Carru (D.), "Carpentras" in Capitales éphémères. Des capitales de cités perdent leur statut dans l'Antiquité tardive (colloque de Tours, 2003), Revue archéologique du centre de la France, 2004, 25, p; 385-388.
Butaud (G.) et Guyonnet (F.), "La topographie médiévale de Carpentras : de la cité épiscopale à la capitale fortifiée (XIIe-XIVe siècles)", Mémoires de l'Académie de Vaucluse, 9e série, t. 8, 2011-2012, p. 11-44.
Hayez (M.), "Carpentras, ville épiscopale et marchande entre les mains du pape à la fin du XIVe siècle", Mémoires de l'Académie de Vaucluse, 9e série, t. 8, 2011-2012, p. 45-76 [voir surtout p. 64-66]

Localisation physique :

Localisation du fonds: Archives départementales de Vaucluse
Bibliothèque Inguimbertine de Carpentras

Liens