Document d'archives : Un militaire ayant rejoint les Forces Françaises Libres durant la guerre de 1939-1945 retrace son parcours et donne sa vision de

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Un militaire ayant rejoint les Forces Françaises Libres durant la guerre de 1939-1945 retrace son parcours et donne sa vision de l'armée

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L’enquête s’ouvre sur un questionnement vague sur la période 1930-1945 de la part de l’enquêteur. L’informateur précise que son témoignage n’est pas banal. Il se définit comme une sorte de janissaire, un serviteur de l’état, mission transmisse par son père, officier de carrière. Il fait ses études à l’institution des Maristes de La Seyne-sur-Mer, dont il éprouve une profonde reconnaissance. Suite à une école militaire, il sort de l’école de Saint-Cyr en 1933. L’informateur se devait selon lui de suivre la voie de son père dans la carrière militaire. Il décrit le parcours de son père qui souhaitait que son fils accomplisse le même : “prolonger mon père, faire ce qu’il aurait fait”. A sa sortie de l’école il s’engage dans l’infanterie coloniale. Il considère la période 1930-1945 comme une période d’humiliation pour l’occident. Il se dit très admiratif des hommes de la génération de son père ayant mené la guerre de 1914-1918. Refusant l’Armistice, il s’évade de Djibouti en 1940 et rejoint les Alliés à Aden, puis les Forces Françaises Libres dont il apprend, seulement alors, l’existence (les postes de radio ayant été confisqués à Djibouti). Cette position de rebelle est alors nouvelle dans sa vie. Il fait un parallèle avec sa carrière politique au Rassemblement Pour la France (élu député R.P.F. à Djibouti de 1951 à 1955). Il se souvient de son état de conscience à l’époque de sa sortie de Saint-Cyr. Pour illustrer l’état d’esprit ressenti à cette époque, il raconte qu’en tant que lieutenant, il s’était proposé d’alphabétiser les conscrits, épisode lui ayant attiré la sympathie d’instituteurs jusque là antimilitaristes. Il aborde la neutralité de l’armée à son époque. Il ressent, à l’heure où il parle, le manque d’éducation civique et l’absence d’opinion. Il revient sur son expérience de désobéissance militaire, déclarant qu’en prenant son métier il avait fait allégeance à la France et non au Maréchal. Il raconte son départ, le moment de sa prise de décision et le dilemme entre une résistance intérieure et une résistance extérieure. Il reprend le récit de son adhésion au Forces Françaises Libres, où il dit retrouver la vrai “pâte” de la nation. Il donne sa vision de la défaite de 1940, fait une critique de Maurice Gamelin. Il fait l’éloge de la puissance nucléaire. A propos de son cas, il refuse de parler d'héroïsme. Il évoque brièvement le débarquement à Cavalaire. L’informateur tient ensuite des propos généraux sur le manque de civisme et de courage, la perte des valeurs. Il évoque l’importance des valeurs héritées de son père. En fin d’entretien, il revient sur le métier de l’officier de troupe, sur la nécessité de l’esprit critique en rapportant l’anecdote d’un général ayant accepté que sa division attaque en montagne sans équipement adapté. L’enregistrement est arrêté subitement. La technique de l’enquêteur est hésitante, il relance peu l’informateur dont la parole est laissée libre du début à la fin sans demande d’approfondissement. Le témoignage est en grande partie un récit de vocation.

Cote :

F3345

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Document en ligne et réutilisation non commerciale autorisée

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Importance matérielle :
1 h 32 min

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Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

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