Les représentants de la France suivent avec attention les évolutions institutionnelles marquées par deux événements : en 1971, le Parlement suédois devient monocaméral ; en 1975, une nouvelle constitution met fin aux pouvoirs politiques du roi : il n'est plus que le représentant formel mais symbolique de l'Etat suédois.

Dans le domaine de la politique intérieure comme dans celui de la politique étrangère de la Suède, les représentants de la France soulignent le rôle joué par Olof Palme, dirigeant du parti social-démocrate depuis 1968, qui est chef de gouvernement durant toute cette période. Homme de conviction et pragmatique, il mène une politique internationale très engagée, notamment sur les questions suivantes : la guerre du Vietnam (son engagement aboutit à la rupture des relations diplomatiques entre la Suède et les Etats-Unis), l'apartheid (il milite pour son abolition en Afrique du Sud) et la prolifération des armes nucléaires (il prend position contre le déploiement des missiles américains en Europe).

Les événements internationaux importants, guerre du Moyen-Orient et crise pétrolière, le conduisent à éviter les conflits politiques intérieurs.

Les questions économiques ne sont pas moins étudiées. La récession économique ainsi que l'influence croissante des organisations syndicales et patronales engendrent de nombreuses réformes, notamment dans le domaine du travail. Le programme « Démocratie dans le travail » vise à limiter le pouvoir des employeurs et à introduire la co-décision des travailleurs et travailleuses dans les entreprises. De même, des fonds d'investissements collectifs alimentés par l'impôt sont destinés à racheter le capital des entreprises privées et permettre ainsi une socialisation de l'économie privée.

Lors des élections de 1976, les partis non socialistes obtiennent la majorité et les sociaux-démocrates doivent quitter le pouvoir. Néanmoins, aucune modification radicale de la politique n'intervient. En revanche, la crise économique engendre des difficultés importantes : les coûts salariaux freinent la compétitivité internationale, et des problèmes structurels surviennent dans l'industrie en raison des prix pétroliers et de l'émergence de producteurs à bas prix, ce qui conduit à des nationalisations.

Enfin, dans le volume 103 consacré au corps diplomatique et consulaire étranger en Suède, sont largement évoqués deux attentats terroristes graves : le premier en avril 1971 perpétré par des émigrés croates à l'ambassade de Yougoslavie, qui coûte la vie à l'ambassadeur, Vladimir Rolovic ; le second en avril 1975, perpétré par la Fraction armée rouge (groupe Baader-Meinhof) à l'ambassade d'Allemagne. Devant le refus des autorités allemandes de libérer les trois leaders du groupe (Andreas Baader, Gudrun Ensslin et Ulrike Meinhof), le commando exécute deux membres de la chancellerie.