La sous-série 7 V compte 39 articles et documente les trois cultes non catholiques représentés dans le département des Vosges durant la période concordataire : protestant, anglican et israélite. Les cultes protestants, reconnus, furent organisés par le Concordat ; le diocèse de Saint-Dié comportait les deux cultes : confession d'Augsburg et culte luthérien. Les articles organiques de la la loi du 18 germinal an X/8 avril 1802 fixèrent leur réglementation, ainsi que le paiement par l'État du traitement des ministres, repris ensuite, pour celui des pasteurs luthériens, par les ordonnances royales du 28 juillet 1829 et du 12 mai 1838. L'Église de la confession d'Augsburg, dont 38 de ses 44 consistoires, lors de l'organisation de 1852, se trouvaient situés en Alsace ou en Lorraine, fut reconstituée par la loi du 1er août 1879 et le règlement d'administration publique du 12 mars 1880 . Le culte réformé s'organisa autour des pasteurs, des consistoires locaux et des synodes, formés chacun de cinq églises consistoriales.

Une église consistoriale comprenait 6 000 personnes de confession calviniste. Le consistoire se composait de pasteurs et de six à douze anciens, choisis parmi les notables locaux. Leur renouvellement partiel a lieu tous les deux ans, par élection. Il assurait la discipline et administrait les biens et revenus de l'Église. Les synodes, formés d'un pasteur et d'un ancien de chaque église, veillaient à la célébration du culte, à l'enseignement et à la conduite des affaires ecclésiastiques. Ils ne se réunissaient que sur permission gouvernementale ; leurs décisions devaient être approuvées par le gouvernement. Comme pour le culte catholique, la paroisse était la base des circonscriptions ecclésiastiques, administrée par un conseil presbytéral composé des pasteurs, membres de droit, et de laïcs élus. Les états de la population protestante du département des Vosges (7 V 3) et les articles relatifs aux circonscriptions vosgiennes (7 V 15-16) reflètent la mise en place de ce réseau paroissial au XIXe siècle. À la fin du siècle, les Vosges comptaient dix paroisses protestantes : Barr, Épinal, Igney, Lengevelle, Neufchâteau, Neuvillers-sur-Fave (culte luthérien), Raon-l'Étape, Remiremont, Saint-Dié et Walskirchen ; deux autres (Rothau, Waldersbach) quittèrent le ressort du département après la défaite de 1870 et intégrèrent le département du Bas-Rhin et le diocèse de Strasbourg (décret pontifical du 10 juillet 1874).

Le culte anglican n'est représenté que par un article, relatif à l'oratoire temporaire de Contrexéville, directement lié à la fréquentation de la station thermale par des estivants étrangers (7 V 17).

Le culte israélite bénéficie, comme le culte protestant, d'une documentation importante dans les Vosges. Les règles d'organisation et de fonctionnement en ont été fixées par le décret du 17 mars 1808 (usure, patentes, domicile) et arrêtées par le règlement de l'Assemblée générale des juifs du 10 décembre 1806. Une communauté de 2 000 personnes autorisait la mise en place d'une synagogue et d'un consistoire, composé d'un grand rabbin, d'un rabbin et de trois autres israélites et présidé par le plus âgé de ses membres, désigné sous le nom d'ancien. Vingt-cinq notables étaient désignés par le ministre de l'Intérieur sur présentation du consistoire central et avis du préfet, pour élire les membres du consistoire, agréés ensuite par le ministre des Cultes sur avis du préfet. À la veille de la loi de Séparation, le département des Vosges comportait douze synagogues : Bruyères, Charmes, Épinal, Gérardmer, Lamarche, Neufchâteau, Rambervillers, Raon-l'Étape, Remiremont, Saint-Dié, Senones et Le Thillot. Le traitement et les frais du culte étaient à la charge des communautés juives, au sein de chaque consistoire, qui désignait un receveur pour la perception des sommes.

Tableau des circonscriptions des églises protestantes conformément au décret du 10 novembre 1852 et aux modifications postérieures, Paris, Direction générale des cultes, avril 1883.