Document d'archives : Vidimus (très mutilé) de lettres du roi Charles V, données au bois de Vincennes le 12 mai 1371, déchargeant les habitants...

Titre :

Vidimus (très mutilé) de lettres du roi Charles V, données au bois de Vincennes le 12 mai 1371, déchargeant les habitants d'Aurillac du paiement de la somme de 1.000 francs d'or, à laquelle "ils sont ou puent estre assiz et imposés à cause des aides des foages", en considération des maux que le pays a subis du fait de la guerre, et ordonnant de veiller à ce que "tous les deniers qui de tous autres aides commis en icelle ville estoient et seront cueillis et levez, soient convertis ou paiement des gens d'armes qui seront soulz le commandement dudit bailli à la deffense de ladicte ville et du pais environ". Ces lettres exposent longuement la situation de la région d'Aurillac et de Mauriac où tout a été "gasté, ars, pillié" par les bandes de Bertucat d'Albret et de Bernard de La Salle. Les ennemis ont naguères pris les villes de Salers, de Saignes et d'Anglars, et plusieurs autres du bailliage d'Aurillac, "et, avec ce, ardent, pillent les gens et font à présent plus de maux qu'ils n'ont faict le temps passé, sans que par nous officiers ne par autres y ait esté ne soit pourveu de remède ou défense comme faisaient par avant les gens de nous prédécesseurs qui prenoient gens d'armes aux despens du pays, lesquieulx gardaient et défendoient icelui et faisaient justice, et pour lors nos prédécesseurs ne levoient oudit pays nulles autres aides, et se sont plusieurs fois lesdits ennemis efforciez de prendre ladicte ville d'Orilhac par force et l'aient naguières cuidé prandre par trahison, laquelle trahison, par la grâce de Dieu, est venue à cognoissance par telle manière que une grande partie des traiteurs ont esté prins et justiciez. Et, en outre, par défaut de justice qui n'est pas gardée oudit payz, plusieurs grans maulx et inconvéniens s'en sont ensuiz et ensuient de jour en jour, tellement que plusieurs conspirations et assemblées de larrons, murtriers, dudit pays et autres sont en ycelui payz qui y ont prins plus de quatre fors et encoure les tiennent et illec pillent, raubent et tuent les bonnes gens trespassans les chemins et autres, tant en leurs maisons comme ailleurs, et font tels et si grans maulx comme se ils feussent ennemiz dudit royaume et pour les grans dommages qu'ils faisoient de jour en jour à aucuns forteresses de Lymosin qui se estoient mises à nostre obéissance.... ycelles se soient retournées et rendues anglaises et y aient mis les diz Bertucat et Bernard de La Salle dedens iceulx, pour ce que ceulx qui estoient dedens... n'ont ousé de longtemps ne encores n'ousent aler de ville en ville ne faire leurs labourages ne leurs autres marchandises et besognes, qu'ils ne soient murtris et robés, ne mettre leurs vivres nécessaires dedens ladicte ville ne dedans les autres fors du païz, pourquoy ilz pourroient estre péris par famine, et desjà en ont esté mors plusieurs personnes, tant par murtre comme par mésaise de fain, et ledict païs demeure désert... A présent, en ycellui païs y sont accourues plusieurs d'icelles gens d'armes qui se disoient estre françois, qui semblablement faisoient comme se ilz fussent Anglois, et ont moult grandement grevé et dommaigé ledict pays et ne vollent fere nul mal aux Anglois qui sont sur le pays et … lesdiz habitans leur aient donné par plusieurs foiz en ceste année plus de mille florins, pour qu'ils se partissent de devant ladicte ville, et jaçoit que … de présent, que lesdites impositions se lèvent ou dit païs, les marchans qui soloient venir en ladicte ville pour vendre leurs marchandises, viennent leurs marchandises vendre en autruy pays pour cause desdictes impositions dont ladicte ville est chargée, c'est à sçavoir en Caorsin, en Roergue, en Limosin qui sont à quatre lieues près de ladicte ville, où l'on ne paie aucuns impositions, pour laquelle chouse lesdiz habitans sont moult grevés et dommagés, et de ce n'avons que bien peu de prouffit. Laquelle ville et tout le pays est assise en gasté païs, infertil, froit et entre montaignes, où il ne croist ne vin ne huille, et en une grant partie d'ycellui pays ne croist point de blé ne en l'aultre partie ne croist chouse dont les habitans que y sont se puissent nullement vivre sans l'aide des autres païs d'environ, et là où croist ledit blé, ledit païs convient avoir grant quantité de bestail pour avoir du fiens à fumer les terres et ycelles labourer,... lequel bestail leur a tout ou la plus grande partie d'iccelluy esté tolu, pillé et robé par lesdits ennemis et malfaiteurs, et par ainsi sont demeuré lesdictes terres en frische, pour quoy ils n'en auroient doresenant dont le païs se peust soubstenir ne vivre. Et comme naguères lesdits supplians nous aient signifié les chouses dessus dictes, afin que par nous leur feust pourveu de remède, et pour, ce eussions mandé à nostre dict bailli des Montaignes qu'il feist justice des raubeurs et malfaiteurs et murtriers dudit païs, laquelle chouse ledict bailli n'a peu ne peult faire parce qu'il n'a nulles gens d'armes et n'ose issir hors de ladicte ville d'Orilhac pour doubte de nos diz ennemis qui sont ou dit païs et pour doubte d'autres gens qui se ventent que si ilz le peuvent trouver hors de ladicte ville, ils le dommageront du corps, et, comme pour iceulz grans griefs, pertes et dommages les diz habitanz ne peuvent paier trois escus pour feu que nous officiers se efforcent de leur faire paier avecques les autres aides que l'on leur fait paier et, pour ce, sont une grant partie des diz habitans et du païs d'environ absentés et aies en autres païs et encoure se absentent et départent de jour en jour pour povreté dont tout le païs est en aventure d'estre exillié à perpétuité, se par la permission de Dieu et de nous ne leur est sur ce pourveu de remède. Pour quoy considérées les chouses dessusdictes, et que de tout nostre cuer désirons ladicte ville d'Orilhac estre bien gardée et deffendue de nous ennemis, considéré aussi que sur ce nostre saint père le pape nous a par deux ou trois fois escript et prié, avons à iceulx coussoulz et habitans de nostre grâce espècial et certaine science donné, quité et remis... les mille livres tournois qu'ils nous puent et pourront devoir en ycelle ville à cause des aides et foages de ceste présente année..." (12 mai 1371). A la suite est copié un mandement des "généraulx conseillers à Paris sur le fait des Aides de la Guerre aux esleuz et receveur sur ledict faict ès cité et diocèze de Sainct-Flour", leur enjoignant de faire exécuter la teneur des lettres du roi.

Cote :

E DEP 1500/125

Inventaire d'archives :

Archives communales d'Aurillac

Description physique :

Liasse. - 1 pièce, parchemin.

Observations :

Commentaire
Ancienne cote : EE 4

Archives départementales du Cantal

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