Créateur insatiable à l’imaginaire débridé, Roland Topor (1938-1997) est l’auteur de dessins d’humour, d’illustrations pour la presse et l’édition, d’affiches, de films d’animation, d’émissions de télévision, de décors et costumes de théâtre. Du dessin à l’écriture, son œuvre est principalement une œuvre de papier tour à tour destinée au grand public ou confidentielle. Ses dessins d’humour paraissent dans les journaux dès la fin des années 1950. Il participe ensuite à l’aventure d’Hara-Kiri (1961-1966) et illustre les textes de Sternberg, Boris Vian ou Marcel Aymé. En 1962, il crée avec Fernando Arrabal et Alejandro Jodorowsky « le Panique », un mouvement dérisoire en réaction au groupe surréaliste vieillissant et pontifiant et entre au magazine ELLE, où il fait la connaissance de Roman Cieslewicz. Il met son talent au service du monde du spectacle dès les années 1960 : générique final de Qu (Klein, 1965) ; dessins pourLa planète sauvage (Laloux, 1973) ; affiche pour Le Tambour (Schlöndorff, 1978) ; parodie d’un journal télévisé pour enfants, Téléchat (1983). En 1976, Il dessine pour Amnesty international une affiche dénonçant la liberté d’expression opprimée à travers un visage de profil, dont la mâchoire inférieure est décrochée par un coup de marteau, motif récurent dans son travail plastique. Auteur de romans (Le Locataire chimérique, 1964), de nouvelles, de pièces de théâtre, de chansons, de scénarii de films, de sketchs humoristiques, son écriture fait écho à son travail visuel et prolonge sa démarche tout à la fois onirique et satyrique.