Document d'archives : Heur et malheur d’un gaulliste en Gaulle

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Raymond Offroy fait ici le récit de sa carrière de diplomate. Témoin privilégié de certains grands événements du XXème siècle, il donne de précieuses informations sur les questions internationales et la politique intérieure française, le tout marqué par une indéfectible fidélité au général de Gaulle.
De 1937 à 1940, secrétaire d’Ambassade à Bucarest, il travaillera notamment sur le dossier de la flotte franco-roumaine. Nommé par l’Amiral Darlan, en 1941, comme consul à Salonique, il prendra vite conscience qu’on lui assigne le rôle « d’espion » pour le Reich, mais gardera encore secrète sa volonté de rejoindre les Forces Françaises Libres. Il s’évadera en mai 1941 et entamera alors un long périple (Bulgarie, Turquie, Egypte, Le Cap, l’Équateur...) pour arriver à Londres au mois de novembre. Collaborateur de Maurice Dejean, Commissaire aux affaires étrangères, il aura la charge de créer les Comités de la France Libre dans le monde entier (plus de 400, en majorité en Amérique latine) et assurera également les fonctions de porte–parole diplomatique de la France Libre à la BBC. C’est en tant que Secrétaire du Gouvernement provisoire à Alger, qu’il sera chargé par le Général de Gaulle de ramener à Paris, à partir du 27 août 1944, le Gouvernement français.
De 1944 à 1949, il est nommé Chef du service de presse et d’information au Quai d’Orsay ainsi que porte-parole et responsable des relations avec la presse de la Délégation française dans les grandes conférences internationales de l’après-guerre. Il évoque plus particulièrement dans ce témoignage ses initiatives à la conférence de San Francisco en 1945 ainsi qu’au Conseil des ministres des Affaires étrangères, lors de sa première réunion à Londres en septembre 1945. Il rend compte de l’ambiance particulière de ces grands sommets et des stratégies menées par chacune des délégations.
Appelé en Indochine, en 1951, par le Général de Lattre de Tassigny, il occupera la fonction de Conseiller diplomatique à Saïgon de 1952 à 1959 et sera de 1953 à 1954, commissaire général adjoint en Indochine (il rédige alors « La Charte du Pacifique » dans laquelle il prônait une déclaration tripartite franco-anglo-américaine). De 1954 à 1957, il occupera le poste d’ambassadeur de France en Thaïlande et sera en outre délégué permanent de la France à l’Organisation du traité de l’Asie du sud-Est (OTASE).
Reconnu comme spécialiste en matière de communication et d’information, il a été chargé par Bourgès-Maunoury, président du Conseil, de créer en 1957, le Centre de diffusion française (CDF), grand service de relations publiques dont l’une des premières tâches étaient de redorer l’image de la France, ternie par la guerre d’Algérie, au sein de l’ONU. Mais c’est auprès du Général de Gaulle qu’il donnera, à la tête du CDI, sa pleine mesure en prenant en charge la campagne d’opinion pour la sensibilisation au référendum sur l’autodétermination prévu pour le 21 septembre 1958 (il créera, notamment le Front républicain d’action civique contre l’abstention (FRACCA), lancera des concours...). Malgré le succès remporté, le Général de Gaulle, supprimera le CDI en 1959, Raymond Offroy en gardera une amère déception.
De 1962 à 1965, Ambassadeur de France au Mexique, il sera l’artisan d’un rapprochement franco-mexicain en préparant et réunissant d’une part, la visite officielle du Président Lopez Mateos à Paris en avril 1963 et d’autre part, le voyage du Général de Gaulle au Mexique un an après.
Une pause dans la carrière diplomatique l’incite à se lancer dans la politique. Il sera élu député Union des démocrates pour la République (UDR) dans la 9ème circonscription de Seine-Maritimeen 1967, siège qu’il occupera jusqu’en 1978.
La dernière période d’activité qu’il entame, à partir de 1973, sera consacrée à la question de la Palestine. Il remet en perspective, en quelques pages, l’historique du conflit qu’il a suivi particulièrement depuis 1947, date à laquelle il était porte-parole de la délégation française à l’Assemblée générale des Nations-Unies. C’est à la suite de la nouvelle guerre arabo-israélienne, d’octobre 1973, qu’il décidera de s’investir complètement et d’œuvrer à l’existence d’un État palestinien en Palestine. Il créera en 1973, à l’Assemblée nationale, l’Association France-Pays Arabes et sa réplique au niveau européen l’Association parlementaire pour la coopération Euro-Arabe (APCEA). Une première conférence se tiendra à Paris et sera suivie d’une conférence parlementaire euro-arabe qui aura lieu à Damas en septembre 1974. Il ne ménagera pas ses efforts en multipliant les voyages et rencontrant de nombreuses personnalités, dont Yasser Arafat.

Cote :

CNRS IHTP ARC 117

Inventaire d'archives :

Série principale

Informations sur le producteur :

Offroy, Raymond (1909-2003)
Raymond Offroy, ambassadeur de France (1909-2003).

Description physique :

Importance matérielle :
74 p. + 7 p. d’annexe

Ressources complémentaires :

Voir aussi les ouvrages écrits par Raymond Offroy, conservés à la bibliothèque de l’IHTP : La France combattante à l’étranger, Londres, 1943, 79 p. et Amour de diplomate, Editions Cheminements, 1999, 134 p.

Où consulter le document :

Humathèque Condorcet - Service des archives

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