Document d'archives : Entretien auprès de l’inspecteur du travail de la région de Tahoua , au Niger

Contenu :

L’inspecteur du travail de la région de Tahoua est interrogé par deux enquêteurs du LASDEL au sujet de ses missions. Les 12 premières minutes sont quasiment inaudibles. On comprend toutefois qu’il est question de la structuration de l’inspection du travail au Niger, de sa compétence territoriale, des relations avec la sous-préfecture et du manque de moyens matériels et humains. Ensuite, la qualité sonore s’améliore, mais reste relativement médiocre jusqu’à 31 minutes. L’informateur explique que son service est composé de deux cadres, lui-même et son adjoint, ainsi que deux agents auxiliaires, un planton - devant bientôt prendre sa retraite - et un chauffeur, ne disposant malheureusement pas de véhicule (ndlr : le terme “planton”, utilisé à plusieurs reprises, désigne un employé subalterne, un garçon de bureau chargé des liaisons). Dans le cadre de l’Agence Nationale Pour l’Emploi (ANPE) - qui ne dispose pas d’antennes régionales - l’inspection du travail est responsable de deux programmes : un programme d’insertion des jeunes diplômés, et un programme de reconversion des chômeurs de longue durée. Le premier prend la forme d’un stage d’une durée de trois mois, à l’issue desquels l’entreprise décide de garder ou non le jeune diplômé. Outre ces derniers, le programme concerne également les jeunes déscolarisés, qui suivront d’abord un formation avant de partir en stage. Le second programme vise à fournir aux chômeurs ayant déjà exercé une formation complémentaire augmentant leurs chances de trouver un travail. L’informateur donne l’exemple d’un chauffeur sans emploi auquel on propose une formation de mécanicien. L’inspection du travail est tenue de fournir annuellement un recensement de la main d'œuvre, ainsi qu’une situation des salaires versés et des placements effectués. Ensuite, l’informateur explique qu’avant 1996, la recherche d’emploi nécessitait de passer la journée dans les locaux de l’inspection afin de rencontrer d’éventuels recruteurs qui se présenteraient. Depuis, le chômeur doit se déclarer auprès de l’inspection afin d’obtenir une carte qui lui permet de répondre aux annonces déposées par les recruteurs. En cas de recrutement, l’employeur doit en faire la déclaration dans les trois jours et payer une carte de travail d’un montant de 1000 francs CFA. L’inspection procède de son côté à des contrôles réguliers afin de s’assurer du respect du code du travail. L’informateur fait état d’une situation de manque de mise à disposition de locaux et de moyens humains. Il explique que depuis 10 ans, l’état a gelé le recrutement de personnel auxiliaire : il ne peut donc obtenir de véhicule pour son chauffeur, n’a pas pu remplacer sa secrétaire récemment affectée à Diffa et ne pourra pas remplacer son planton après son départ à la retraite. Il considère donc qu’avant de penser à la décentralisation il convient de régler ces problèmes. Pour autant, il se prononce en sa faveur. L’enregistrement s’arrête subitement alors qu’un des enquêteurs propose de revenir sur la question des cartes de travail.

Cote :

MMSH-PH-5534

Inventaire d'archives :

Fonds Jean-Pierre Olivier de Sardan

Description physique :

Information matérielles :
1 cassette audio
Importance matérielle :
Durée : 1h 01min

Où consulter le document :

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

Liens