Document d'archives : Fiches et notices de tribus de la direction des Affaires indigènes et de l'Intérieur

Contenu :

-Les fiches de tribus (articles 1 à 34) :
Elaborées par les officiers des Affaires indigènes ou les contrôleurs civils, elles ont au départ un objectif militaire et sont conçues comme des fiches de renseignement. Elles couvrent tout le Maroc sous autorité française et font l'objet de mises à jour régulières.
C'est la direction des Affaires indigènes qui se trouve être à l'origine du modèle-type de la fiche établi dès 1927.
Leur présentation selon un canevas précis, évolue au fil du temps avec l'apparition d'un second plan-type édicté en 1947, qui confère une plus grande place à la description des institutions administratives, judiciaires, religieuses, et aux développements économiques. En 1953, on note une dernière évolution de la structure de la fiche qui perdure sous cette forme jusqu'à la fin du protectorat.
Reflet de la situation de terrain vécue par le poste des affaires indigènes ou le bureau de contrôle civil, la synthèse comporte souvent un volet historiographique original : enquêtes ethnographiques près des anciens sur les origines de la tribu, description du droit coutumier, état des relations avec les tribus voisines. Elles sont parfois illustrées de cartes ou de simples croquis pour situer topographiquement leur aire d'influence.
Les fiches témoignent evidemment des rapports entre autorités et population : on y trouve, annexées au rapport proprement dit, des fiches individuelles de renseignements sur les chefs indigènes : caïd, moqqadem, cheikh, etc.
-Les notices de tribus (articles 35 à 84) :
Elles portent davantage le sceau originel de la direction des Affaires indigènes et apparaissent au tout début du Protectorat, même si quelques-unes sont élaborées à la fin des années 40-début des années 50. Elles couvrent tout le territoire marocain y compris la zone espagnole.
Au regard des fiches, les notices « dites de tribu » sont plus hétéroclites dans leur forme comme dans leur contenu. Elles peuvent porter sur l'étude d'une tribu ou d'une confédération de tribus, mais peuvent aussi s'en éloigner et avoir comme objet une étude thématique, en s'interessant par exemple, aux zaouïas, aux confréries, à l'économie, à l'immigration, au syndicalisme, etc.
Leur plan est relativement libre, mais peut néanmoins, être déterminé par un questionnaire qui en fixe les grandes lignes (tel celui sur les zaouias, les confréries et les sanctuaires en 1921). Elles sont souvent illustrées de cartes et de photos.
Plusieurs de ces études particulièrement appréciées quant à la finesse de leur analyse ou l'érudition de leur auteur, feront l'objet d'éloges allant jusqu'à l'attribution d'une lettre de félicitation personnelle de la part de la plus haute autorité. Certaines seront même éditées par l'entremise de la « section sociologique », organe scientifique attaché à la direction des Affaires indigènes en 1919.
 

Cote :

1MA/285/1-84

Informations sur le producteur :

L'ensemble documentaire des fiches et notices de tribus a été constitué successivement par plusieurs directions de la Résidence générale. En premier lieu, la direction des Affaires indigènes (1912-1936) puis la direction des Affaires politiques (1936-1946), enfin la direction de l'Intérieur (1944-1955) devenue direction générale de l'Intérieur à la fin du Protectorat (1956). C'est cette dernière qui en a effectué le versement final aux archives du Protectorat.
L'ensemble documentaire des fiches et notices de tribus a été constitué successivement par plusieurs directions de la Résidence générale. En premier lieu, la direction des Affaires indigènes (1912-1936) puis la direction des Affaires politiques (1936-1946), enfin la direction de l'Intérieur (1944-1955) devenue direction générale de l'Intérieur à la fin du Protectorat (1956). C'est cette dernière qui en a effectué le versement final aux archives du Protectorat.

Informations sur l'acquisition :

Versement de l'ambassade de France au Maroc.
 
Historique de conservation :
Les archives de la direction de l'Intérieur comme la majeure partie des archives de souveraineté du Protectorat, ont été rapatriées à l'indépendance du Maroc en 1956. Elles ont transité par le dépôt des archives militaires de Vincennes puis le quai d'Orsay pour enfin arriver au dépôt annexe de Nantes dans les années 1970.

Description :

Évolutions :
Fonds clos.
Critères de sélection :
Quelques éliminations ont été pratiquées de façon résiduelle lors du classement des archives (éliminations de doubles).
Mise en forme :
Lors du versement initial, la collection des fiches et notices a été considérée comme un ensemble et inventoriée dans le fonds de la "direction des Affaires indigènes" [inventaire n° 8 de la direction des Affaires indigènes -articles 387 à 472].
La séquence originelle avec répartition en deux sous-ensembles - fiches puis notices - n'a pas été bouleversée. A l'intérieur de ces deux catégories, le classement par région administrative civile ou militaire puis par niveaux inférieurs du commandement (territoire, cercle, bureau des affaires indigènes, annexe du contrôle civil.) a été suivi. Il témoigne parfois de l'évolution de la géographie historique : l'appellation « territoires des confins » qui correspond à un moment de la conquête, disparait ensuite. De même, on ne s'étonnera pas de voir une même tribu répertoriée à plusieurs endroits, à la fois parce que le découpage institutionnel n'a pas correspondu exactement aux zones réelles d'activité des tribus mais aussi du fait que le découpage en régions, territoires et cercles a subi des reconfigurations de périmètre sur toute la durée du protectorat.
 
 C'est le découpage administratif final qui s'est imposé, et donc, sauf exception, ce sont en majorité les régions civiles plus que militaires qui définissent l'organisation des dossiers. Les officiers des Affaires indigènes et controleurs civils en charge de la rédaction de ces fiches devaient transmettre leurs synthèses via les divers échelons hiérarchiques pour atteindre la direction commanditaire, c'est à dire la direction des Affaires indigènes chargée de la compilation finale. Dans le meilleur des cas, ces fiches sont restées groupées (dossier dit « du poste ») mais on retrouve aussi très fréquemment, des fiches (reclassées par la DAI ou la DI) qui ont été dissociées de leur dossier d'origine pour des raisons inconnues, et reclassées ensuite différemment. Le classement actuel se ressent de ces péripéties.
Les dossiers portaient la trace d'une numérotation attribuée à chaque tribu décrite (numérotation portée par l'agent chargé du classement aux archives donc a posteriori). Ce numéro a servi de fil conducteur pour établir un niveau de description dans l'inventaire : il peut correspondre à un dossier ou une partie d'un dossier (on est plus proche d'une indexation que d'une analyse descriptive classique).  A un intitulé de dossier très lissé, correspond en réalité un contenu très varié. Le chercheur trouvera quelquefois la fiche originelle exhaustive de plusieurs pages et quelquefois  seulement les mises-à-jour annuelles de la fiche sans que la fiche-mère soit jointe au dossier. Les résultats de la recherche peuvent donc être plus ou moins fructueux.
 
 

Conditions d'accès :

Archives librement communicables au titre du code du Patrimoine.

Langues :

Français. Les noms des tribus reprises tels qu'ils se présentaient sur les chemises des dossiers sont des transcriptions de l'arabe ou du berbère non académiques.
 

Description physique :

Importance matérielle :
84

Ressources complémentaires :

Fiches et notices de tribu, direction de l'Intérieur de la Résidence générale de France au Maroc   [1910], 1912-1956, répertoire numérique détaillé rédigé par Blandine Morin; saisie directe au format XML EAD par Catherine Tournon.
 
 
Ministère des Affaires étrangères-CADN
  • Résidence générale :
-Direction des Affaires indigènes : série principale- (1MA/100)
-Direction de l'Intérieur : série principale (1MA/200)
-Direction de l'Intérieur : collection des bulletins de renseignements (1MA/280)
-Direction de l'intérieur : mémoires de stages des controleurs civils stagiaires et des élèves de l'Ecole Nationale d'Administration (1MA/287)
-Direction des Affaires chérifiennes (1MA/300)
  • Fonds des régions :
-Territoire d'Agadir (10MA/900) ; Région de Casablanca (11MA/900) ; Région de Marrakech (13MA/900); Région d'Oujda (15MA/900); Région et territoire de Meknès (14MA/900)
-Bureaux territoriaux (17 MA/900)
Ministère de la Défense :
série 3H : art435-441 fiches de tribus de différentes régions (Fès, Taza, Marrakech, Tafilalet, Confins.

Références bibliographiques :

« Archives marocaines » /Mission scientifique du Maroc, Paris : Ernest Leroux éditeur, 1904-1936
« Notes sur les villes et tribus du Maroc en 1890 » /A. Le Chatellier, Angers : A. Burdin et Cie, 1902.
« Villes et tribus du Maroc » Paris : Leroux éditeur puis, Champion [plusieurs volumes entre 1915 et 1930]
Le tome I « Casablanca et les chaouïa » paru en 1915, détaille la genèse des « notices » basées sur les travaux des agents du Protectorat et le rôle de la Mission scientifique du Maroc, dans la publication de la collection « Villes et tribus du Maroc » éditée sous les auspices de la Résidence.

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Centre des archives diplomatiques de Nantes

Où consulter le document :

Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères - Direction des archives

Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères - Direction des archives

Liens